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 Heroes — Richard.

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Octave O. Oeagre
Octave O. Oeagre
MODO TEMPORAIRE — it's a bird ! it's a plane !
MODO TEMPORAIRE — it's a bird ! it's a plane !
Âge : 29
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Date d'inscription : 16/03/2012

Personnage Incarné : Orphée
Surnom : "il vient encore chercher son RMI ?"
Préface de Cromwell : délires de lyre

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : 27 ans
Métier : joueur de lyre électrique
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MessageSujet: Heroes — Richard.    Heroes — Richard.  Empty28.04.12 0:15

Heroes — Richard.  6Ux2h

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THOUGH NOTHING WILL
DRIVE THEM AWAY


Il y a des jours où on se sent riche parce qu'il y a profusion des pièces de deux, les plus larges et les plus lourdes, celles qui donnent vraiment l'impression d'etre riche et qu'on ne regrette pas vraiment de casser. Le problème était qu'à Cassandre, les fabula ne circulaient que sous forme de billets, et qu'Octave hésitait longuement même avant de casser un billet - ça casse le cœur de déchirer un billet. Ou l'inverse. Bref, le cœur d'Octave était comme son billet cassé / déchiré. 
Sauf que pour une fois, c'était de la folie, et comme dit une publicité pour parfum incitant à la consommation et à la capitalisation des pensées et de l'âme, il n'y a que les folies qu'on ne regrette jamais. 
Son salaire qui tombait à pic, et pour une fois, son compte en banque qui montait à un nombre à trois chiffres, il fallait le fêter dignement. En dilapidant les trois chiffres en une nuit et les rendre négatifs. Ça le rassurerait vachement. Mine de rien, ça l'angoissait d'avoir de l'argent, sur lui et dans sa carte, et il montrait une telle paranoïa dès que quelqu'un s'approchait de lui qu'on devinait sans peine ce qui tracassait notre protagoniste. 

Il ne savait pas vraiment quoi faire, mais il se dit qu'il allait bien s'occuper de cette bête ronronnante.
L'idée s'imposa à lui comme une évidence. Il prit son portable et tapa sur l'écran brisé un numéro. « Oui ? Est-ce que tu veux sentir le vent de déraciner les cheveux ? Je passe te chercher. » (En réalité Octave était quelqu'un de bien trop peu sûr de lui pour parler ainsi au téléphone et s'était contenté de raccrocher quand il entendit le répondeur de Richard.)

Il klaxonna avec une pointe d'impatience. Il savait que Richard allait sortir, à un moment, tout de suite, puisqu'il était dix-neuf heures quarante-cinq, qu'aucun client n'était dans les parages et qu'il devait avoir enfilé ses vêtements les plus frais pour fêter dignement sa jeunesse - un peu comme tous les soirs. On approchait des vingt heures fatidiques, vingt heures, c'était le journal télévisé, le couvre-feu des petits et quatre heures avant minuit, et vingt heures, c'était l'heure fatale de la fermeture des magasins. Vingt heures écorchait les oreilles des clients pressés et des vendeurs affolés. Vingt heures était la malédiction pour celui, qui, à dix-neuf heures cinquante, a tout à coup besoin d'huile de tournesol, de sucre, de poireaux, de pain, de chaussettes, de culottes, de grazia ou de margarine; la personne sait que vingt heures approche et que de toute façon, si elle arrive au magasin dans l'intervalle dix-neuf heures cinquante, vingt heures non inclus, il y aura un vigile pour empêcher au malheureux individu d'acheter ses culottes ou ses poireaux. 
Donc que Richard ne fasse pas chier et le faire attendre comme une pute pendant le dernier quart d'heure commercial de la journée, puisque tous les vendeurs vident leur caisse à dix-neuf heures vingt et mettent leur manteau à quarante.

Octave klaxonnait de nouveau.
Il était très mal garé, sur une place d'handicapé en plus, et s'il avait vu ne serait-ce que le bout du nez d'un agent de la milice, il aurait enfoncé la pédale d'embrayage si fort qu'elle en aurait traversé le plancher de la voiture. Parce qu'il était toujours en règle, et qu'il était très respectueux envers la police. 
Il fallait regarder le phénomène. Une cadillac décapotable somptueuse, robe bleu océan, un murmure houleux de vagues, un regard de xénon blanc électrique. Vraiment une belle bête, trois portes, sept vitesses, phares anti-brume, coffre de deux cent litres, sièges en cuir de vache, et sapin déodorant intégré. 
Il ne fallait pas se leurrer, il l'avait louée pour une nuit. Une nuit inoubliable. Romantique. Aventurière. Cinématographique. Mais Rosamund n'avait répondu à aucun de ses trente-neuf messages. Alors cette nuit cinématographique était pour toi, Richard, ami fidèle et loyal qui n'auras pas l'indiscrétion de demander pourquoi il n'avait pas invité sa meuf dans le carrosse. 

Il faisait bigrement froid, quand même. Alors même si ça faisait gay, il s'enroula une écharpe autour du cou et enfila ses moufles. C'est seulement à ce moment qu'il eut la pensée de textoter Smith. Merde. Il se débrouilla tant bien que mal. « ramene une pomme jai la dalle » et cela lui prit treize minutes à taper. 
Vingt heures. Le jingle du journal télévisé devait retentir dans quatre-vingt pourcent des salons. Octave adorait regarder le jt. Il aimait bien la tête du gars qui le présentait, vraiment, alors il alluma la radio de luxe pour chercher les infos. Ce ne serait pas la voix de ce présentateur, mais on ferait avec. Pour allumer la radio, cela lui prit trois minutes. Pour changer de chaîne, deux à chaque fois. Sachant que sa station préférée était la quarante-deuxième. 

Le roux ferme sa pommellerie et a un regard sceptique. 

There's no time to explain.

Il se laisse tomber sur la banquette tendue de cuir de vache et claque la portière. Alors Octave embraya et accéléra avec arrogance dans la nuit.

WE CAN BE HEROES
JUST FOR ONE DAY
 
 

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