Octave et ses petits yeux de fouine désespérée, quand il erre dans les rues complètement esseulé, il se traîne dans les allées et se lamente de ne pas travailler. Chômeur jusqu'au bout des os, il vient gratter ce qu'il peut chez les autres ; et les repas où il me rejoint au sein de l'Académie, avec son air blasé de gamin déçu par la vie, quand il pose des questions à tour de bras et que je le regarde sans répondre, quand il me vole mon dessert et que je ne proteste même pas, c'est un accord tacite de presque amitié, camaraderie des jeunes gens aux existences plutôt pourries, et un jour je l'inviterai chez moi, je lui ferai des dessins de super-héros et il jouera de la guitare pour moi. Je suis sûr qu'il est doué à ça.

Pétunia, ce roi un peu bizarre dont personne ne reconnaît la légitimité. Moi je serais son sujet s'il me le demandait, je crois que je le dirais jamais vraiment parce que Noctem pourrait voir ça comme un acte de rébellion ; ou bien je pourrais le crier sur tous les toits pour me rebeller, justement, je sais pas trop. En tout cas, Pétunia c'est mon petit dieu, je m'en fiche de ressembler à une groupie qui mouille à chaque fois que je le vois, même si fréquemment je doute de sa supériorité, je doute de ce qu'il est. Parfois, je veux juste le connaître mieux, le connaître presque par cœur. Lui faire un bisou sur l'honneur.

Friedrich et son nom imprononçable, je l'appelle rarement comme ça, d'ailleurs je connais pas son nom de famille. C'est juste mec parce que c'est un mini-mot facile à dire. Puis ça résume notre relation, un peu. Je le vois sur les trottoirs, accroupi dans un carton de clochard, allongé sur un banc dégueulasse, quand je déambule, guitare à la main. Je m'assieds à côté de lui, je joue un peu, je lui donne une partie de ce que les passants jettent dans mon verre à fric, mais je crois qu'il aime pas la charité. Sauf que moi je l'aime bien, avec sa tête de blasé et ses jolis cheveux, alors je veux prendre soin de lui un petit peu. Puis il est marrant, à ne jamais rien aimer. Parfois je me demande si ça vaut aussi pour moi.

Charles, ce buveur invétéré qui enchaîne les shooters de vodka, son haleine empeste la douleur. Il se laisse enfumer dans les nuages de joints et apprécie les substances parfois plus délirantes ; c'est un mec qui veut juste oublier le quotidien, comme moi. Je pense que c'est pour ça qu'on a accroché, notre petit regard nous a conforté dans l'idée qu'on se comprenait. Maintenant il me défie de boire avec lui, il me fait alcoolique avant l'heure, et son sourire désarçonné, presque trop triste, me fait quelque chose. Parfois je lui glisse un baiser, quand il a les yeux fermés d'avoir trop picolé, quand il n'est plus tellement lui-même. Ses lèvres sont parfaites, la douleur de son haleine c'est la douceur d'entre ses veines.

Graham, ce petit homme si crédule dont j'use et j'abuse. Avec le sentiment qu'il est victime de l'inconstance, dans l'obscurité des pires moments où j'ai du sang jusqu'aux iris, où la hache me démange les os, dans la clarté des meilleurs instants où il m'offre un toit et de l'argent, où son sourire est un truc évident. C'est le manque de stabilité qui nous régit, qui nous gouverne. On est copains comme les deux doigts de la main jusqu'à ce qu'il devienne victime de mes plans meurtriers, disons que Graham et moi c'est pas sain. Mais c'est tellement utile parfois, j'en ai tellement besoin, de lui et de sa générosité, que je suis pas prêt de le lâcher.

Jekyll et Hyde à l'antithèse, alter ego fantastiquement schizophrène, avec ses yeux fous et brûlants, son esprit tordu et méchant. J'ai tout à apprendre d'un mec aussi imparfait, dans la force de l'âge et le sadisme sans limite dont je veux tout savoir. Il n'a pas de morale, pas de conscience, il est destruction et violence, et parfois je préfère oublier la bonté et devenir mauvais, juste parce que la hache est là, parce que ressentir fait souffrir. Dans la pluie et les tempêtes, quand le ciel est gris et pesant, je veux qu'il m'explique comment on fait pour tuer, pour haïr, pour baiser sans rien sentir ; qu'il me dise comment on s'arrache le cœur sans mourir.

Inter haec Orfitus praefecti potestate regebat urbem aeternam ultra modum delatae dignitatis sese efferens insolenter, vir quidem prudens et forensium negotiorum oppido gnarus, sed splendore liberalium doctrinarum minus quam nobilem decuerat institutus, quo administrante seditiones sunt concitatae graves ob inopiam vini: huius avidis usibus vulgus intentum ad motus asperos excitatur et crebros. Post hanc adclinis Libano monti Phoenice, regio plena gratiarum et venustatis, urbibus decorata magnis et pulchris; in quibus amoenitate celebritateque nominum Tyros excellit, Sidon et Berytus isdemque pares Emissa et Damascus saeculis condita priscis.

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Constance est belle, debout sur scène, les cheveux qui s'emmêlent au son des basses et des aiguës. Un rodéo tandem de sa voix de miel, et moi assis au premier rang, sur un tabouret trop grand, les yeux perdus dans la mélodie qu'offre Constance la jolie. Je suis là trop souvent, à jouir de ces moments où Antigone prend le public à la gorge et lui murmure l'amour et la peine qu'elle forge à coup de sons et d'expressions ; quand sa bouche en cœur captive l'auditoire et qu'elle semble me prendre à part, je me noie dans son odeur parfumée et son charme d'artiste, Constance mon idole, la plus grande des orphéonistes.

Inter haec Orfitus praefecti potestate regebat urbem aeternam ultra modum delatae dignitatis sese efferens insolenter, vir quidem prudens et forensium negotiorum oppido gnarus, sed splendore liberalium doctrinarum minus quam nobilem decuerat institutus, quo administrante seditiones sunt concitatae graves ob inopiam vini: huius avidis usibus vulgus intentum ad motus asperos excitatur et crebros. Post hanc adclinis Libano monti Phoenice, regio plena gratiarum et venustatis, urbibus decorata magnis et pulchris; in quibus amoenitate celebritateque nominum Tyros excellit, Sidon et Berytus isdemque pares Emissa et Damascus saeculis condita priscis.

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