Forum en hiatus le temps qu'on se reprenne les couilles en main trololo
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 chasing down a hoodoo there _ SISYPHE

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Rosamund E. Dwyre
Rosamund E. Dwyre
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MessageSujet: chasing down a hoodoo there _ SISYPHE   chasing down a hoodoo there _ SISYPHE Empty25.04.12 2:20



DON'T LET THE MAN GET YOU
DO WHAT HE DONE TO ME
CAUSE HE'LL GET YOU
CAUSE HE'LL GET YOU NOW NOW


_ Hé, Graham.


Elle s'était avancée vers lui, emmitouflée dans son trop grand gilet marron, qui ressemblait à un peignoir qu'elle aurait dégoté dans la maison en carton d'un des clochards de Cassandre. Ses petites lèvres retroussées en un sourire sec, elle avait sans faire attention poussé une serveuse (à la con) du café, et cette dernière avait bien failli renversé son plateau où se battaient en duel deux tasses du même café (dégueulasse). Mais Rosamund s'en fichait un peu, elle n'avait pas pris du temps entre deux cours pour venir importuner de pauvres filles transportant des boissons chaudes ; aujourd'hui, le spécimen qui l'intéressait se faisait appeler Sisyphe par certains, Graham par d'autres, et par d'autres gens et par d'autres noms plus ou moins pittoresques encore, que nous ne citerons pas.
Mais pour Rosie, il n'avait pas vraiment d'appellation propre, ni d'identité. Elle aurait bien voulu le désigner comme le mec qui se foutait royalement de la gueule de la terre entière, mais ce n'était pas vraiment possible. Ce nom-là, il resterait une étiquette dans le cerveau de Rosamund, une étiquette qui serait vraiment, vraiment difficile à enlever de son esprit; qui resterait peut-être toujours d'ailleurs.

Rosie fit comme chez elle, jeta son gilet sur le gros fauteuil en cuir en face de Graham. Elle lança littéralement le vêtement sur l'accoudoir massif, comme une directrice marketing qui arriverait dans son bureau pour trier des dossiers très importants. Il y avait deux problèmes cachés sous ce geste désinvolte : le premier, c'est que Rosamund ne ferait jamais cela de toute sa vie, car elle ne serait jamais quelqu'un d'important socialement ou professionnellement. Le deuxième, c'est qu'elle continuait de se comporter de façon insolente, alors qu'elle savait pertinemment que cela ne menait à rien et qu'elle n'avait pas le droit de le faire.
Toujours avec un aisance de grande dame qu'elle n'était pas, avec cette sale allure de nymphe débauchée et psychorigide, elle s'assit en face du personnage. Mademoiselle Dwyre prit ensuite un stylo et un bout de papier qui était disposés sur la table, et avec une mine de grand écrivain, elle griffonna deux lignes d'encre indécise « Je tenais à te dire; / Je t'aime à en mourir ». Elle eut un soubresaut de rire avant de balancer le bout de papier au monsieur en face.


_ Tiens, c'est un cadeau. Ce n'est pas sérieux, hein. Je sais même pas si il y a le même nombre de syllabes dans les deux vers, si je peux appeler ça comme ça. elle retint un rire. Je crois que je deviens poète quand je traine dans cet endroit minable.


C'était à qui se moquera le plus de l'autre. Tout du moins, dans la tête de Rosie, c'était comme cela. Par ailleurs, elle n'aimait pas vraiment jouer et s'attarder sur des choses comme Graham, qui n'avaient aucun passé et aucun avenir pour elle; Rosamund avait horreur de se préoccuper des personnes du présent, sans intérêt et opportunistes. Elle détestait tout ce qui tenait du domaine de l'absurde, aussi. Alors elle aurait du l'ignorer comme elle le faisait pour beaucoup de monde. Mais lui, lui il faisait tourner la tête d'Octave depuis longtemps maintenant, et ce n'était pas vraiment ce qu'il fallait faire, selon Rosie.
Ce n'était vraiment pas ce qu'il fallait faire, tout en prenant Rosie pour la reine des rabats-joie au pays des cons (ce qu'elle était pourtant, mais cela reste toujours difficile à admettre dans la mesure on où garde un peu d'amour propre). Elle pensa du plus profond de son coeur que la plus dangereuse des fans débiles d'Octave, c'était l'homme qu'elle avait en face d'elle.
Sa main vola jusqu'à la tasse de café de Graham.


_ Sinon, les affaires, la famille ? Tout va comme tu veux ?

Elle but une gorgée, pour laisser ensuite son visage se tordre en une grimace écoeurée et non contenue. Ce café, c'est vrai qu'il était vraiment dégueulasse.
Et puis, en fait, Rosie n'aimait pas le café.


_ Ah oui, j'oubliais. Tu n'as pas de famille. C'était un peu bête comme question.


Spoiler:
 
Graham S. Corinthe
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MessageSujet: Re: chasing down a hoodoo there _ SISYPHE   chasing down a hoodoo there _ SISYPHE Empty28.04.12 0:16

Pas de rendez-vous vraiment, juste un lieu à cette table, juste une date où ils se retrouvaient tous les mois. Parfois, elle ne venait même pas. Parfois, c'était lui.
Ce vendredi d'avril, il avait attendu vingt-quatre minutes et trente-trois secondes. Ses yeux s'étaient rivés sur l'horloge accrochée au mur en face de lui. Il avait suivi, immobile, les aiguilles danser leur trajectoire circulaire autour du cadran. Il était resté comme hypnotisé par la cadence lente des secondes qui passaient au même rythme que battait sa respiration. A sept minutes et quarante-sept secondes, un serveur était venu à sa table et il avait commandé un café. Quinze minutes et vingt-huit secondes, on le lui avait apporté. Dix-neuf minutes et cinquante-cinq secondes, il avait pensé qu'elle ne viendrait pas. Vingt-quatre minutes et trente-trois secondes, Rosamund Eurydice Dwyre avait fait son apparition. Trente-quatre, elle avait lancé son gilet sur le fauteuil. Trente-cinq elle s'était assise. Trente-six elle s'était mise à parler.

Graham aurait pu comprendre pourquoi Octave aimait Rosamund. Il y avait ses longs cheveux blancs qui s'abattaient sur ses épaules et coulaient le long de son dos. Son visage qui s'ornait de grands yeux nuit aux iris pleines d'ombres qui lançaient leur obscurité partout où ils se posaient. Et cette silhouette un peu brusque qu'elle dressait et balançait de toutes ses forces dans les rues, avec la même puissance qu'elle avait jeté son gilet sur le cuir. Oui juste un instant, juste comme ça, pendant cette seconde où Graham la figeait au présent, il comprenait pourquoi Octave aimait Rosie. Mais dés que le temps la ravalait, dés qu'elle se remettait en marche, elle redevenait ce froissement de femme, cette pliure entre le calme et la nervosité. Elle relâchait ses gestes de provocation, elle recreusait des rides dans sa peau et qui donnaient la migraine lorsqu'on la voyait, elle se relaissait aller à la férocité, elle retombait dans l'accalmie. Et Graham ne comprenait plus. Graham ne la comprendrait jamais. Il la regardait, elle et tout l'énervement qui était enfermé en son corps, tout le feu tapit sous ses paupières et cette électricité qui longeait ses veines. Elle qui débordait partout de rancune, qui en voulait à la terre entière parce qu'elle ne savait pas comment s'habiller demain, parce qu'elle aurait voulu le silence et puis le bruit, parce qu'elle voulait tout dérober, ne jamais rien posséder.
Il la regarde qui s'anime, qui s'agite. Et ça l'étonne toujours, toute cette vie qui s'échappe d'Eurydice, qui va se confondre à l'atmosphère et se perde entre les murs de la pièce. Ça le surprend encore une fois, depuis tout ce temps qu'il la connait ; depuis toutes ces années qu'elle s'est incrustée à son champ de vision, qu'elle a laissé sa marque indéfectible au sein de sa rétine, posée dans le mur du fond, qu'elle a laissé trainer sa vaste brulure à l'horizon. Oh ça doit faire des siècles maintenant qu'il écoute toutes les haines d'Eurydice, toutes ses phrases à la renverse de la colère, tous ses mots de trop. Ça fait des millénaires qu'il la regarde, abandonnée seule à sa froideur, emportée dans ses neiges éternelles qui n'ont même plus, ni début ni fin. Il l'a vu de l'intérieur d'elle-même, jusqu'à la frontière de toutes ses vérités, il la comprend par transparence, sans jamais la connaître assez. Elle est la fumée opaque dont il n'arrivera à se défaire, dont il inhale chaque jour un peu plus l'odeur de souffre. Son plus magnifique étouffement.

Et elle lui tendit son mot qu'elle avait à peine pris le temps d'écrire, sur un papier froissé qui trainait entre ses doigts. « Je tenais à te dire; / Je t'aime à en mourir ». Il regarda les quelques lettres tracées dans le vague, entendit sa voix qui lui formait un Ce n'est pas sérieux, hein. Il la vit s'étrangler presque en contenant son hilarité ; mais il n'avait pas envie de rire Graham.
Pourtant, il y avait tellement de choses qui le rendaient heureux. Le soleil qui se levait le matin, le soleil le midi, l'été, le froid, les gens qui tombaient dans la rue ou même juste ceux qui marchaient. Les gens en général, le faisaient sourire : ceux qui venaient l'aborder au comptoir des bars ou ceux qui ne prenaient pas même la peine de le regarder. Ceux qui lui parlaient de la météo de demain, ou ceux qui lui apprenaient comment il fallait vivre. Et puis le soleil qui tombaient le soir, la nuit avant que le jour, la musique trop forte, l'odeur du café. Toutes ces images débordées de couleurs et tous ces sons saturés de paroles, il y en avait tellement trop. Trop pour le bonheur, trop pour être vivant. Mais lorsqu'il lut le message de Rosamund, rien ne s'esquissa sur ses lèvres, pas une joie, pas une colère ; inanimé seulement.

Ça serait drôle Rosie, si nous étions au douzième siècle dans une salle insonorisée.

Il mit le papier dans sa poche ; déjà elle l'attaquait d'un autre angle, elle le perçait sur un autre côté. Sur ses affaires, sur sa famille, s'accrochant à n'importe quel prétexte. Ses cheveux, sa chemise, son café dégueulasse, sa façon de respirer, toute sa vie. Il rit. Il adorait la façon dont elle le détruisait, morceau par morceau qu'elle annihilait. Il aimait cette façon de le héler si familièrement parce qu'il n'avait aucune importance pour elle. Et celle de jeter son gilet pour lui signifier qu'il l'importunait. Et son Je t'aime à en mourir qui était son Je t'abhorre, je voudrais t'étouffer. Et son rire était sa moquerie. Et son C'est bête était son Tu es con. Et sa manière de lui dérober son café c'était comme d'un geste, lui dérober le monde entier.

C'est un peu bête, oui. Je viens de voir Octave, il me disait que tu allais bien et je vois, malheureusement, que c'est le cas. Il ne s'arrête jamais de parler de toi. Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs.

Il n'a que ce mot sur le bout des lèvres. Octave. Il le répète éternellement, tente de le faire sien alors qu'il appartient déjà à une autre, qu'il est déjà possédé, tout entier par Eurydice. C'est vrai, il n'y a jamais eu de bataille, Rosamund et Graham ne combattaient pas : elle avait déjà gagné. Elle le rouait de toute son sarcasme, l'enfermait dans son insignifiance puisqu'elle était Eurydice et qu'Orphée l'aimait. Et qu'il n'était que Sisyphe qui roulait doucement sa pierre et, arrivé au sommet, la voyait retomber. Ce n'était pas tragique, ça ne pouvait pas être triste, ça ne devait pas être pitoyable. C'était simplement sa vie, perdue d'avance.
Pourtant il était là, assis à cette table et il continuait.

Je me demande comment il peut t'aimer, Rosie.

Il n'y avait pas d'intonation particulière dans sa voix, pas de méchanceté, aucune malveillance. C'était comme une réflexion à mi-voix, quelque chose envoyé par hasard dans l'air. Un murmure qu'il n'entendit pas lui-même.
 
Rosamund E. Dwyre
Rosamund E. Dwyre
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MessageSujet: Re: chasing down a hoodoo there _ SISYPHE   chasing down a hoodoo there _ SISYPHE Empty13.06.12 21:12


Il continuait de déverser ses conneries habituelles.
Tous pleins de mots, des petites paroles de rien du tout qui coulaient doucement sur la table, s'envolait dans le café ou allaient danser sur le sol du salon, pour mourir dans l'oubli du cerveau de Rosamund qui baissa son regard. Elle alla chercher quelque chose dans une des poches de son gilet, et eut un petit sourire méchant en pensant qu'elle aurait du le balancer sur l'Homme absurde, au lieu de le jeter négligemment sur son fauteuil. Rosie se demandait bien ce qui pouvait se passer, dans sa tête. Dans sa tête quand il lui parlait du XVIIème siècle, dans sa tête quand il parlait d'Octave, dans sa tête quand il lisait Le mythe de Sysiphe. D'ailleurs quelle connerie, de se balader avec un bouquin qui parle d'un mec qui passe sa vie à rouler une pierre sur une colline. Des conneries, pleins de conneries, que ça, tout le temps.
Rosamund aurait bien dit "j'en peux plus" en s'en allant, d'un air certain et indigné de tant de bêtise, et de tant de cette passivité agressive qu'il arborait tout le temps, comme pour mieux se moquer du monde, ou de rien, elle ne savait pas trop. Elle aurait bien dit j'en peux plus, de ton bonheur sale que tu ne sors d'on ne sait où, n'importe quand, comme une chemise moche que tu voudrais porter tous les jours pour prouver que t'es capable d'en porter rien que pour emmerder ceux qui te voient. J'en peux plus que tu me parles pour me répondre, j'en peux plus de ton sourire, de l'amour fou qui fout la haine et tout ça.

Mais Rosie se contenait, pour le bien universel. Elle supportait l'insurmontable et ravalait les larmes de plomb qui voulait sortir de ses yeux énervés. Alors elle restait là, et faisait tout comme d'habitude.

— Je sais que tu viens de voir Octave, c'est toujours toi qui viens de le voir quand on se voit.

Non elle ne pensait pas que Graham le voyait plus qu'elle, non elle n'était pas jalouse et oui, elle s'en foutait de tout ça. Dire le contraire, c'était exagérer. Le monde de la musique, elle savait parfaitement ce que c'était : quelque chose de très agité, avec pleins d'obligations hypocrites et de gens sans aucun talent qui en foutent pas une. C'était là où Octave trainait, et c'était là où on entrainait des hommes comme Graham, des rapaces qui viennent manger la vie de personnes qui n'ont rien, qui rodent dans les métros en attendant de tomber sur des Octave.
Et des Octave, pensait Rosie, ça ne court pas les rues. Elle le savait très bien, et elle savait aussi très bien que Graham avait eu un sacré coup de chance, et qu'elle allait le faire cracher et le faire payer et le faire saigner de partout jusqu'à ce qu'il s'en aille.

Jusqu'à ce que, bam, dans ta gueule Rosie.
Elle ne l'avait presque pas entendu, et voulait faire semblant d'être sourde, pour ignorer de manière royale ce qu'il venait de dire. Elle aurait voulu ne pas relever, garder cette phrase dans sa tête et se la répéter quand elle serait toute seule et qu'elle aurait envie de pleurer. Elle aurait voulu que les mots se chassent d'eux-mêmes, qu'ils s'envolent dans des sphères inaccessibles ou quoi et qu'ils aillent se briser contre tous les plafonds de Cassandre. Elle aurait voulu que, pour une fois, Graham ravale ses conneries et qu'il la boucle.
Rosamund trouva enfin son paquet son paquet de cigarettes - elle avait l'air bien sotte à s'agiter comme ça sur son fauteuil depuis dix secondes - et en sortit une de l'étui de carton, avec mécanisme.

— Et moi je me demande pourquoi tu ne t'occupes pas de ce qui te regarde.

De temps en temps, rien que pour me faire plaisir.

Elle n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'elle venait de répondre, n'ayant pas eu le temps. À vrai dire, quelque chose de beaucoup plus tranchant et intelligent aurait été de meilleur augure, mais sa tête était occupée à autre chose, ou peut-être à trop de choses en même temps. Elle se demanda où pouvait se trouver son foutu briquet, et elle se dit aussi que le plus important, c'est qu'elle ait regardé son ennemi droit dans les yeux, et qu'on a l'air toujours moins bête en disant des sottises avec assurance que quand on les dit en bégayant.
Son fauteuil s'emplit de panique et Rosamund se retourna pour chercher encore une fois dans ses poches.

— Ce ne sont pas tes affaires, Graham, tu n'as rien à voir avec ça, tu ne devrais pas en parler. D'ailleurs, tu sais, tu n'en devrais pas en parler, parce que je ne sais pas comment tu peux penser que des choses comme ça te concernent, et tu ne dois pas, tu ne dois pas en parler parce que tu n'as pas le droit de t'immiscer dans la vie des gens comme ça.

Elle se rendit compte que ce qu'elle disait ne voulait pas dire grand chose et qu'elle avait l'air parfaitement risible, alors avant qu'il ne se mette à s'esclaffer, elle se retourna en fronçant les sourcils. Ce n'était plus de la comédie, pour une fois, elle n'en pouvait vraiment plus.

— Merde, pourquoi tu peux pas t'en tenir à des rapports professionnels avec lui ?

Et ça recommençait.
Comme Sysiphe faisait retomber sa pierre de l'autre côté, Eurydice, elle, tous les mois, remettait les mêmes sujets sur le tapis. Les sujets de leurs conversations - si toutefois on pouvait appeler ça comme ça - ne variaient jamais. Rosie finissait toujours systématiquement, tragiquement, par silencieusement lui hurler dessus à propos d'Octave. À croire qu'ils n'avaient pas de vie, qu'ils n'avaient rien d'autre à faire de cet unique après-midi mensuel qu'ils s'accordaient l'un l'autre.
Mais le vrai problème, celui à cause duquel Rosamund partait au quart de tours, c'était qu'elle aussi, elle se demandait comment Octave faisait, pour l'aimer.
Alors elle passa une main dans ses cheveux tandis que son regard suppliait l'homme d'affaire en face, le suppliait de lui filer son briquet.
 
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