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 Inonde le Marquis de ta haine. Rose

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Clarence D. De Sade
Clarence D. De Sade
« words are my big obsession »
« words are my big obsession »
Âge : 32
Messages : 80
Date d'inscription : 18/03/2012

Personnage Incarné : Alphonse Donatien De Sade
Surnom : Le divin Marquis

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : 26
Métier : Rentier (mécène, tant qu'à faire)
Que pensez-vous de Noctem ? :
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MessageSujet: Inonde le Marquis de ta haine. Rose   Inonde le Marquis de ta haine. Rose Empty07.07.12 20:15

Un baise main sur les doigts délicats et il les lui abandonne, levant vers la fleur des yeux luisant d’une extrême perversité. De nouveau, les jours s’écoutent et se plantent dans son corps, comme autant d’interminables heures passées à contempler le corps fin, le corps de déesse païenne, se tordre dans la poussière. Ophélie n’avait plus de doigts pour les baises mains, mais la chair laiteuse de Rose convenait toujours parfaitement à ses baisers et à ses hérésies. Les lèvres du Marquis soutenaient toujours cet invincible rictus, et sans lâcher un instant cette tendre grimace sarcastique, elles grimpèrent vers le creux du coude, embrassèrent la saignée, avec autant d’empressement que si elles s’ouvraient sur des dents taillées en scalpel, cruelles et effilées, prêtes à trancher cette soie ondoyante et immaculée. La splendeur du sang souterrain courrait sous les yeux de Clarence. Il referma les lèvres, embrassa calmement la saignée battante, et lâcha ensuite le bras. L’instant de grâce marmoréenne se devait de mourir dans la profanation.
Il leva son visage goguenard vers Rose et se laissa tomber sur les oreillers accumulés dans son dos :

« Tu serais bien gentille, ma catin, d’embrasser mes pieds pour ma générosité ; quel gâchis ça aurait été, de te laisser moisir dans la rue, aux mains de tes clients. Tandis que moi.. Ah, moi, je n’attends que tes baisers et tout ce qui te reste de pureté. »

Sourire de requin sur les lèvres roses. De Sade reposait au creux de ses oreillers comme une poupée, ses boucles blondes gentiment glissées autour de sa tête opalescente, et au milieu de la rassurante obscurité de la chambre, ses yeux luisaient d’un éclat presque artificiel. Tendant un bras, il agrippa la nuque de Rose et l’attira vers lui, cachant son visage soudain moqueur dans ses mèches folâtres :

« Tu ne vois personne d’autre, hein ? » Gémit-il, d’une voix faussement plaintive

Il savait très bien qu’elle répondrait par la négative, même si la vérité était autre. Mais son corps, cette superbe œuvre d’art, était totalement sien. Quel intérêt de posséder une âme, quand l’anatomie de la femme, cette construction imparfaite dans sa superbe, s’offrait à la torture ? Clarence savait tout aussi bien qu’il pouvait la battre, la détruire, en gardant son âme entière : quel beau paradoxe ! Rose si sienne, et si lointaine !

Il lécha tendrement son cou, et attaqua soudain son oreille, l’agrippant avec les dents comme s’il allait l’arracher. Il aimait qu’elle soit si docile entre ses bras ; il aurait pu la coucher à la place du mort, entre ces oreillers parfumés, et doucement, inlassablement, violer son corps de marbre.

Clarence n’était pas réputé pour être un tendre. La mort et la torture le charmaient, comme ne peut être hypnotisé qu’un noble perverti qui ne sait que fait de son argent. L’éducation qu’il avait reçu n’avait fait qu’ouvrir son cœur aux plaisirs de la méchanceté ; il en était rapidement venu à la conclusion que, quand on a le pouvoir, on peut arracher les ailes d’une mouches, les bras d’une femme, avec plaisir. Il s’agissait de la jouissance d’agir sans freins. Personne ne viendrait jamais lui demander des comptes pour sa cruauté.
Il encastra le charmant visage entre ses doigts, écrasant la mâchoire, et ramena les lèvres de Rose vers les siennes :

« Dis moi Rose, stupide question philosophique et vaguement rhétorique, mais hais tu le bienfaiteur qui te torture ? Me hais tu ? Hais tu le hasard qui t’a faite assez désirable pour que je te remarque ? »

Il sourit de nouveau, avec cette affabilité hypocrite qui ne le quittait jamais.

Lorsqu’elle ne lui plairait plus, si elle ne s’enfuyait pas assez vite, Rose ferait un bon animal de cirque. Ou un excellente poupée de cire, usée par la sensualité.
Il déposa un chaste baiser sur ses lèvres torturées et la relâcha :

« Allez, apporte moi mon café, maintenant. »

Un claquement de doigts impatient aurait parfaitement ponctué son ordre.
 
Rose E. Rigault
Rose E. Rigault
« we didn't start the fire »
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Personnage Incarné : Estelle Rigault (Huis clos)

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MessageSujet: Re: Inonde le Marquis de ta haine. Rose   Inonde le Marquis de ta haine. Rose Empty18.08.12 1:37

As-tu déjà aimépour la beauté du geste?
As-tu déjà croqué a pomme à pleine dent?
Pour la saveur du fruit, sa douceur et son zeste?


    Elle trônait là, comme un trophée dont on aurait oublié la valeur.
    Il y avait toujours ce dégoût qui s’infiltrait sous ses papilles lorsque résonnait la voix de Clarence. C’était le goût douceâtre de la défaite, la tendre amertume de la dépossession immaculée de toute fuite, c’était son âme entière qui frissonnait lorsque les lèvres du marquis glissaient sur sa peau, la marquant des marques invisibles de ses baisers chauffés à blanc. Car ce qu’elle vendait à Clarence, ce n’était seulement son corps. C’était son âme. Alors ça la nargue, cette impression toute entière de Clarence au fond d’elle, alors qu’elle ne parvient à échapper au regard qu’elle soulève des pupilles. Faut dire que le marquis avait de ces regards qui écorchaient un peu. Peut être juste assez pour mettre à nu les cœurs que ses mots de fiel venaient ensuite déchiqueter.
    Tout n’était que futilités pourtant.

    Peut-être avaient-ils tous un peu de Clarence au fond d’eux. Peut-être étaient t’ils tous un bout de ce grand enfant, trônant avec fierté au beau milieu de ses jouets favoris, sur lesquels il épuisait son attention, avant de les jeter à la première rayure. Peut-être étaient-ils tous cette incarnation de la luxure, dans son habit le plus sale de foutre et de velours. Peut-être étaient-ils tous part de cet immense caprice, de cette mascarade éphémère, entre les vies et les cœurs. Les autres n’avaient jamais d’importance. L’enfer n’était que tendre et cruelle possession. Peut-être se sent-elle un peu lasse de tout cela. Peut-être se sent-elle un peu seule sous la lumière crue et agressive d’un soleil à nu qui perce à travers les larges fenêtres, symbole d’un temps trop beau pour des jours heureux, peut-être grince-t-elle un peu trop dans cette mécanique rouillée du quotidien vicié qu’était devenu leur existence, peut-être s’est-elle déjà coincée quelque part, empêtrée, écrabouillée, réduite en bouillie par un destin qui n’est déjà plus le sien. Prisonnière de la liberté de ceux ayant déjà tout offert. Et qui recommencent.

    L’émotion n’était pas faîte pour les poupées de salon. L’émotion déformait les visages, faisait couler le maquillage, crissait les sourires et froissait les battements de cils. L’émotion s’infiltrait, lente gangrène entre les membres battants, l’émotion suintait, poissait du bord des lèvres, qui se mourraient dans un frisson dans les baisers qu’on leur jetait. L’émotion déchirait, dévorait, mais surtout, surtout. L’émotion se souvenait. L’émotion c’était un regard lorsque les bras se tendaient au-dessus du vide, un cri muet face à l’injustice inachevée qu’était l’achèvement d’une vie à peine vécue. Mais l’émotion, heureusement, n’était pas pour les morte-vives. Alors dîtes leur, Clarence. Vous le saurez-vous, que j’ai le pêché gravé sur la peau, vous le voyez qui parcours mes membres, qui grouille sur mon visage telle la pire des pestes. Vous le savez-vous que les femmes les plus adultères sont celles qui se trahissent elles-mêmes.

    - Tu ne vois personne d’autre, hein ?

    Les yeux fixant le vide, elle ne prend la peine de répondre à la provocation.
    Dans les yeux de Clarence il n’y avait pas le désir sale qui collait à la peau. Dans les yeux de Clarence il n’y avait pas les maux des hommes dont l’extase mécanique ne cherche qu’à mourir dans la chaleur d’une femme. Dans les yeux de Clarence il n’y avait l’envie luxuriante des regards qui déshabillent. Non, dans les yeux de Clarence, il n’y avait que la satisfaction avérée de la possession déjà consommée. De la joie redondante et aisée de ceux n’ayant qu’à signer un chèque pour que le monde s’agenouille à leur passage.

    -Les hommes tels que vous ne savent être jaloux.

    Ou peut-être que si.
    Peut-être auriez-vous frémit si je vous disais les caresses silencieuses de Marla, si je vous racontais les soupirs de Garcin, si je vous murmurais comme j’ai hurlé entre leurs bras, de ces râles de bêtes à l’agonie, de condamnés à vie baissant enfin les armes, hurlé de me savoir exister entre leurs étreintes, comme si nous seuls avions l’éternité pour amante dans le boudoir de notre luxure. Peut-être vous fâcheriez vous si je vous disais qu’eux, je sais pourtant les haïr. Et peut-être aurait-elle aimé que le visage de Clarence se torde enfin, que cette mascarade trop aisément bouclée, acceptée, cesse. Il était devenu bien trop part de son histoire. Avait déboulé entre deux actes, saccageant les vers, les autoroutes déjà écrites d’un avenir sans reddition. Et puis tout effacé. Avant d’y retracer les mêmes mots.

    - Dis moi Rose, stupide question philosophique et vaguement rhétorique, mais hais tu le bienfaiteur qui te torture ? Me hais tu ? Hais tu le hasard qui t’a faite assez désirable pour que je te remarque ?
    -Non.


    Lentement ses yeux se lèvent vers les siens, tandis que ses doigts triturent d’un geste nerveux le satin des draps.

    -La haine ne sied pas à la beauté de mon visage.

    C’est pourtant un peu d’elle-même qui tremble dans cette liberté conditionnelle qui lui pend au nez. Mais rien n’avait d’importance avec Clarence. Elle connaissait le marquis et ses divagations philosophiquement capricieuses, ses coups de tête comme de reins lors de ses extravagances dénudées, ses cruautés perverties d’enfant qui arracherait ses ailes à une mouche. Peut-être que Clarence n’était qu’un peu de tout cela, un drôle de môme ayant poussé un peu trop loin les portes du pouvoir et du savoir crasse. Silence, face à l’ordre qui claque. Elle connaissait Clarence, ses coups de têtes et ses ordres qui claquent, lorsqu’il se décidait soudainement que son œuvre d’art, sa poupée de vitrine se devait d’être rabaissée au rang de simple bonne. Peut-être parce que les plus belles choses étaient aussi les plus drôles à salir.
    Silence pourtant.

    -Non.

    Et quelque chose se brise.
    Ce ne sont pas ses geignardises habituelles, ses « une femme de mon rang ne doit pas … ! », tandis qu’elle se serait levée et dirigée d’un air là vers la cuisine. C’est le temps qui manque un battement, le destin qui écorche un rouage.
    Se redressant doucement, elle enjambe le marquis, de manière à se retrouver à califourchon au-dessus de l’homme.

    -Dîtes moi que je suis belle d’abord. Que si je suis ici c’est parce que vous ne pouviez supporter l’idée même de leurs mains sur moi. Que vous pourriez passer des heures à simplement m'écouter respirer. Que vous soulèveriez des montagnes pour mon simple bonheur. Dîtes le moi.

    Mais tous n’est que vanité. Tout n’est que vœux vains.



Oui j'ai déjà aimé pour la beauté du geste
Mais la pomme était dure, je m'y suis cassé les dents.




 
 

Inonde le Marquis de ta haine. Rose

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