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 into the streets of your mind ; i get lost once in a while.

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Astrée E. Atride
Astrée E. Atride
« we didn't start the fire »
« we didn't start the fire »
Âge : 28
Messages : 63
Date d'inscription : 11/03/2012

Personnage Incarné : Electre.
Surnom : Astrid.
Préface de Cromwell : she said: “i wanna live like common people, i wanna do wathever common people do, i wanna sleep with common people, i wanna sleep with common people like you.”

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : 21 ans.
Métier : Étudiante.
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MessageSujet: into the streets of your mind ; i get lost once in a while.   into the streets of your mind ; i get lost once in a while. Empty19.08.12 22:48

all of the stars are wandering around tonight
we used to try them on
and sometimes i hear you
La rue est un serpent qui quand elle vous avale vous laisse encore croire que vous êtes vivant. Vous pouvez bien courir, vous pouvez bien marcher, appuyé sur un mur ou tombé sur le pavé, la rue sans vous, la rue s’en fout, vous êtes à elle et n’y échapperez pas. Tandis que les maisons et les immeubles s’enroulent autour de la route comme des scolopendres, tandis que vous serpentez dans les intestins du reptile, vous pouvez penser que vous êtes encore vous, et pas l’un des milliers d’autres dont le pas résonne à l’unisson du vôtre ; alors qu’elle vous digère et que vous finirez broyé, de la même matière étale que ces autres par milliers.
Astrée s’est perdue.
Ce n’est pas de sa faute. Elle suivait quelqu’un, et ce quelqu’un s’est perdu, et elle l’a perdu de vue, alors c’est perdu d’avance, mais elle avance quand même, son pas n’a pas de sens, mais il a un but. Ses pieds douloureux cherchent Capella, ses jambes roides cherchent aussi, ses genoux qui se plient cherchent de même. Sa tête n’a plus de but, elle, elle n’a plus qu’un souffle, haletant, qu’elle cherche en hésitant. Il fait tout à fait bleu nuit. Pas d’étoiles dans le ciel obscurci par la pollution, rien que des lampadaires, des fenêtres allumées par centaines, et une lune blanche et radioactive. À quoi rimerait-il de s’arrêter maintenant ? Elle ne peut pas rentrer sur cet échec, sur lui qui n’est pas, que dirait-elle à… Personne. Il n’y a personne qui attende de voir si elle réussit à le ramener ; ça fait longtemps que tout le monde les a oubliés.

Elle n’est même pas sûre que ce soit lui, au pied de ce palier, désorienté et souverain. Non. Elle n’est pas sûre de savoir si c’est lui qui l’attend.
« Capella, c’est moi ! » C’est moi, mais moi, c’est qui ? C’est Astrée, c’est Electre ? À quoi ça rime de lui demander de savoir quand elle-même est dans le doute ?
Electre regarde Achille. Electre la violente, l’aigrie, droite comme le fer, Electre au fond de son crâne regarde Achille au milieu de ses yeux, Achille le violent, l’invincible, dur comme l’acier. Ils se reconnaissent, pour ne s’être pas connus, pour avoir néanmoins été ensemble dans le même univers. Ils se toisent, s’estiment, se jaugent, se racontent la guerre sur le front et à l’arrière, se disent vengeance, et ils sont grandioses, démesurés pour cette rue si petite qui n’a pas la taille des temples grecs qui leur manquent. Et pendant ce temps, pendant qu’ils parlent silencieusement, Astrée cherche désespérément de son œil aveugle à capter le regard de Capella, mais eux, ils ne se trouvent pas.
« Ça va. Maintenant, j’arrête de courir, et tu viens avec moi. Je te ramène à la maison. Viens. »
« Qui êtes vous ? »
« Arrête. » Elle souffle, excédée. « C’est pas drôle. Ça a arrêté d’être drôle il y a des milliers d’années. Et on s’en fout. Je suis personne, je te ramène chez toi. Le reste, le reste n’est pas grave. » Elle s’agenouille sur le trottoir, face à lui, mets sa main sur son genou. « Allez. Tu vas encore avoir un accident. Ce sera toi, pas lui. Tu sais très bien qu’il ne lui arrive jamais rien. Il n’en a rien à faire, si tu tombes d’un pont. Et elle non plus, elle n’en a rien à faire, d’ailleurs. Si je suis là, il n’y a que moi que ça engage, et si tu tombes d’un pont. » Elle reprend sa respiration. « Si tu tombes d’un pont. C’est juste à moi que ça fera du mal, à moi, et toi, surtout à toi. S’il-te-plait. Il est tard. J’ai tes clés. Ou tu viens chez moi, je peux te faire réchauffer un truc. Comme tu veux. Viens. »

Et même s’il ne vient pas, même s’il s’en va par la droite, elle le suivra toujours hors champ, pour le ramener, ce sera toujours pareil, et s’il le faut, elle répétera encore et encore les mêmes paroles pour le convaincre, pour le conserver, pour qu’il reste avec elle. Elle ne peut pas l’abandonner. Il l’a déjà fait, et ce serait trop dur qu’il disparaisse entièrement. C’est la nuit. Ça a toujours été la nuit, toutes pareilles, mais avant, elles n’étaient pas vides, et maintenant, il est par terre.

Les étoiles ne se sont pas éteintes, c’est Capella qui a oublié de briller, Capella qui s’est oublié, qui l’a oubliée, et en fermant la porte, il a emporté avec lui tous les rires et les chansons et les jeux, et le monde perdu, et l’île au trésor, et le pays de nulle part, et la marelle sous le soleil à la craie jaune, les feuilles dans les arbres qui nous cachaient et les animaux qui nous apprivoisaient. Il a englouti le ciel comme un trou noir et les astres pleurent son départ.
Elle serre, au creux de sa main, ce qu’elle garde, qu’elle ne montrera pas, un vieux papier usé comme la mémoire, le planisphère stellaire, abîmé, blanc aux pliures et noir aux coins, indéchiffrable à jamais. Qu’importe. Cela fait trop longtemps et elle ne saurait plus le comprendre. Il lui faut désormais pour passer au delà des rives du réel atroce se cramponner à lui dans l’obscurité ; il a tout brouillé, il a brûlé les plans et emmêlé les rues de la ville, tout s’est perdu. On a perdu Capella. Le monde est perdu sans Capella.
C’est dans Capella qu’elle peut lire encore entre les lignes la carte du ciel et le chemin qu’il faut prendre pour redevenir innocent. C’est pour cela que sa main reste sur son genou et ne le lâchera pas, parce que ce serait dire adieu à tout ce en quoi elle croie, tout ce qui la faisait elle, se serait se trahir et le trahir, et puis parce qu’elle ne le peut pas.
Elle n’a plus d’enfance ; plus depuis qu’elle n’a plus Capella.
the galaxy sings your song
and tonight i sing along
 
 

into the streets of your mind ; i get lost once in a while.

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