Forum en hiatus le temps qu'on se reprenne les couilles en main trololo
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 triple sniffle flash down en partant de la gauche — Graham.

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Octave O. Oeagre
Octave O. Oeagre
MODO TEMPORAIRE — it's a bird ! it's a plane !
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Personnage Incarné : Orphée
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MessageSujet: triple sniffle flash down en partant de la gauche — Graham.   triple sniffle flash down en partant de la gauche — Graham. Empty13.06.12 17:01

every single night i'm staring in her window


Il pleut, tu vas attraper froid. Prends mon imper.
Merci vieux. Je te le rends demain !

Octave l'enfila, et, dans la rue, remontant le col pour protéger sa gorge nue, enfonçait sa main dans la poche droite et trouvait un papier.

*

Un grésillement signifia l'ouverture magnétique de la première porte.

Octave s'était très bien imaginé le Graham devant son interphone. Probablement sorti d'un sommeil naissant par la sonnerie stridente, il l'imaginait bien tendre le doigt vers le bouton d'ouverture sans même vérifier l'identité de son hôte surprise. Le petit écran en noir et blanc projetterait sa maigre lumière sur ses cernés et ses yeux vides de teckel. Mais il ne le regarderait pas, il ferait comme les gens qui ouvrent la porte et tendent l'oreille ensuite. Graham ne s'étonnait jamais de rien. Surtout pas que quelqu'un vienne le déranger à deux heures du matin - c'était presque habituel pour lui.

Il payait le déjeuner à Octave. Il excusait les retards d'Octave. Il donnait son petit gain au loto à Octave. Il prêtait son imper à Octave. Grave erreur.

C'est moi.

La porte s'ouvrit dans un déclic.

Et Octave n'attendit même pas de le voir. Ç'aurait pu être sa mère, son frère, sa copine, sa femme de ménage, ç'aurait pu être n'importe qui, au seuil de la porte, la main à la poignée, mais il ne réfléchit pas un instant et son poing partait déjà dans le nez de Graham.

Il y mit une force phénoménale.

Graham tomba et son corps fit un bruit sourd sur le parquet propre. C'était comme ça - il se laissait faire, tout le temps. Il payait à manger et il suivait les conversations. On pouvait lui parler de n'importe quoi, de chatons japonais ou de jeux de société pour enfants. Il était d'une passivité impossible. Il subissait les bavardages de son piètre ami et se voyait affligé du devoir de le conseiller tout le temps, exactement comme il aurait fait avec un enfant qui sortirait de l'école du jardin.

Encore haletant d'avoir monté l'escalier quatre à quatre, Octave se demandait lentement, avec des pensées qui avaient du mal à affluer entre les battements de ses tempes, s'il avait vraiment osé frapper Graham. Et l'évidence était là, idiot, son ami gisait par terre comme un ridicule chiffon. Le jaillissement cardiaque suivant lui fit réaliser sa douleur aux jointures, qui témoignait de la fougue qu'il avait adjointe à cette fureur insensée.
C'était bête, il n'avait pensé à rien de tout cela en bondissant sur les marches, rien de tout cela quand il avait brandi le poing. Et maintenant ça lui faisait mal à la main et au cœur. Pourquoi Graham ne pouvait pas se relever comme un homme et éteindre l'incendie de remords dans la tête de ce pitoyable ami ? Il ne savait même plus s'il fallait encore être en colère contre lui, c'était une indécision assez caractéristique chez Orphée, et, un manque d'irascibilité flagrant. Et puis sa petite tête de moineau fut submergée de regrets et de panique - il l'avait peut-être tué avec toute cette force folle qu'il détenait de sa rage - et il allait commencer à pleurer sur le dos de Graham quand il le vit bouger.

Alors il eut envie de le frapper de nouveau.

Mais nous parlons d'Octave, le gentil Octave, alors il se contentait de le regarder d'en haut, les mains dans les poches de son manteau noir de feutre très mal coupé, dérisoire, grotesque, et il lança l'imperméable qu'on lui avait prêté dans le couloir.

Il sortit une pêche de sa poche.

Ce sera tout.

Il y eut un long silence.

Tout ceci réglé fini en un rien de temps. Il ne voyait pas comment il pouvait en vouloir à Graham - d'ailleurs, il comprenait aisément comment Rosie avait été séduite par lui ( car tout le quiproquo partait de ce faux poulet rageur ). Le roi de Corinthe était bel homme, gentleman, poli, cultivé, aimable, etc, et en bonne situation financière, ce qui faisait cruellement défaut à notre chanteur de midinettes. Alors oui, Octave comprenait très bien pourquoi sa copine allait le plaquer pour se caser avec, en quelque sorte, son boss, c'était un scénario classique de tragédie à la wall street. Il ne lui en voulait pas plus que cela. C'était comme la fois où il avait gagné aux échecs contre lui, c'était naturel et incontestable.

Toute cette peccadille se résolvait simplement avec un coup de poing, bien sûr.

La vérité, c'est qu'Octave était faible face au monde, et que sans Graham, il ne saurait plus où aller. Face à Graham, il l'était quatre fois plus, et il ne voulait pas se risquer à larguer son amarre avant d'avoir trouvé la sienne. Alors oui, les pires malheurs du monde pourraient lui arriver, mais tant qu'il serait là pour tapoter son épaule et lui bougonner des mots de consolation, tout irait mieux.

Graham était encore par terre, le nez contre le parquet.

On se réconcilie ?


my best friend said i couldn't do this no more
 
Graham S. Corinthe
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MessageSujet: Re: triple sniffle flash down en partant de la gauche — Graham.   triple sniffle flash down en partant de la gauche — Graham. Empty14.07.12 19:39


friend you’re getting paranoid


Il était tel qu'Octave l'imaginait : étendu, dormant sur son canapé, encore en chemise et pantalon de smoking. Lorsque l'interphone se déclencha et emplit le salon d'un grésillement ténu, il mit un temps dramatique à s'éveiller, à se mouvoir un peu, à parvenir enfin à se lever. La nuit détenait l'appartement comme le reste du monde et il aurait voulu rester debout, quelques secondes durant, impassible dans le creux de l'obscurité. Mais à travers les ombres, l'interphone continuait d'émettre son cri dissonant. Il ne savait quelle heure il était ; il ne se sentait pas fatigué.

Il venait d'ouvrir la porte d'entrée, la main encore distraitement posée sur la poignée. Il ne vit pas qui entra — il ne regarda même pas. Il avait le corps un peu tourné, la tête encore baissée ; il la releva trop tard, il se retourna trop tard.

Oc...
Il n'eut pas même le temps de reprendre sa respiration. Il n'eut pas le temps de ressentir la douleur, effroyable, qui s'imposa à son visage. Il n'eut pas le temps de voir son corps chuter, se heurter au propre sol de son appartement. Il ne sentit pas même son front cogner, ni le claquement atroce au niveau de son nez, ni le sang couler, le sang qui ne s'arrêtait plus de se déverser sur le plancher. Il n'éprouva rien. L'étonnement seul subsista, consumant toute sensation, avalant quelconque souffrance, pénétra en lui si franche et juste cet instant, il n'exista plus qu'elle : il n'exista que la surprise et Graham oublia tout. Abattu par terre, il oublia comment se relever, comment faire pour hisser son corps, il oublia comment prendre appuie sur ses mains, se soulever grâce à ses bras. Il oublia comment mouvoir ses jambes pour se redresser, aussi simplement, il oublia. Il ne se remémorait pas même un jour où il avait pu se tenir debout, c'était impossible. Alors un moment encore, il oublia. Il se disait qu'il aurait pu rester là, à jamais allongé sur le parquet. Il pensait qu'avec même toute la volonté dont il serait capable, il n'arriverait pas à se relever. Il n'arriverait jamais à soulever ce corps trop lourd et si encombrant. Graham n'était pas fait pour toutes ces choses-là. Il préférait mourir éternellement sur le sol éteint.

On se réconcilie ?
Il sentit Octave lui tapoter vaguement l'épaule. Graham bougea, se tourna, se redressa un peu mais il faisait trop noir partout autour de lui et il ne distinguait rien. Il se disait que s'il ne levait pas la tête, il ne verrait jamais Octave penché près de lui. Il ne discernerait pas son corps dans cette pièce sombre, il n'entendrait pas sa voix. Ça aurait pu être n'importe qui : ce fameux cambrioleur Arsène Lupin ou ce tueur de Candide, il aurait accepté que ça soit Rosamund, même Pétunia. N'importe qui d'autre. Mais c'était Octave qui se tenait devant lui. C'était l'ombre de sa silhouette en contre jour qui se détachait de la lumière du corridor. C'était Octave.

Il se leva, tâtonnant un peu dans le noir en prenant appuie sur son mur, encore un peu étourdi d'être entier. Il ne voyait rien à par le mince filet de lueur qui s'écoulait du couloir par la porte d'entrée. Il ne voyait rien et il fallait trouver ce foutu interrupteur pour allumer cette putain de lumière.
Oui, oui bien sûr. Tu veux boire quelque chose ? Mais je n'ai rien à boire en fait.
Il réajusta sa chemise sans vraiment sentir le sang qui coulait de son nez. Il n'osait pas se retourner, il n'osait pas se rendre compte que c'était bien Octave — Octave — Octave qui se tenait là et qui l'avait frappé.
Je suis content que tu sois là. Il était toujours content de voir Octave. Qu'est-ce qui t’amène ?
Sûrement qu'il y avait une bonne cinquantaine de personnes qui rêvaient d'écraser leur poing sur le visage de Sisyphe et ça ne l'avait jamais dérangé. Mais le fait que ce soit Octave qui soit venu chez lui à deux heures du matin, Octave qui ai gravi les escaliers quatre à quatre, Octave qui l'ai blessé, il n'aurait pu expliquer. Graham eut comme un vide épais tombé au creux de son estomac. Ce n'était pas désagréable ; ce n'était pas vraiment plaisant, c'était juste là, cette sensation acide qui s'effondrait en lui. Même des milliers de réincarnations plus tard, il n'aurait pu expliquer.

Je suppose que c'est Rosie qui t'envoie.

Il se tenait dos à Octave, la main posée sur l'interrupteur. La porte d'entrée encore ouverte laissait filer un courant d'air. La lumière s'actionna des quelques trois ampoules du salon, illumina le trop grand appartement vide. Graham ne bougea plus. Il aurait fait n'importe quoi pour croire encore que ce n'était pas Octave qui se tenait à ses côtés.


you’re becoming soul destroyed

 
Octave O. Oeagre
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Personnage Incarné : Orphée
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MessageSujet: Re: triple sniffle flash down en partant de la gauche — Graham.   triple sniffle flash down en partant de la gauche — Graham. Empty24.07.12 0:02

please see if her hair hangs long
if it rolls and flows all down her breast



Qu'est-ce qui t'amène ?

Octave fut tellement stupéfait qu'il ouvrit bêtement la bouche en essayant de regarder ce qu'il apercevait de Graham. Les yeux lui piquaient un peu - mais de toute façon ses yeux piquaient toujours à cause de la poussière où à cause d'autre riens moins virils. Il ne sut pas quoi dire devant tant de franchise et de tranquillité. À vrai dire, il s'était imaginé quelques scénarios vraisemblables lors de tout le trajet en métro où il essayait de faire craquer ses doigts pour se donner de la force. Déjà, il s'imaginait frapper d'une force ridicule et devoir s'expliquer en riant d'embarras devant un Graham stoïque comme à son habitude - c'était en réalité le plan le plus plausible, tant bien au niveau de la réaction de son manager qu'à l'expectation de la force des muscles d'Orphée. Mais si il réussissait, il réveillerait peut-être l'animal endormi au fond du redoutable Sisyphe qui le frapperait en retour de sa force de colosse. C'était impressionnant à se figurer mais Octave était résolu même à se faire broyer le crâne par cet ex-détenu qui devait cacher une force phénoménale dans les manches de son costume gris perle.
Mais que Graham reste par terre et lui parle de sa voix ridiculement agréable dans le noir en saignant abondamment était plus qu'absurde. C'était la pire réaction qu'il pouvait montrer. À tel point qu'Octave ne l'avait jamais envisagée - depuis quand quelqu'un qui se fait casser le nez demande d'une voix sereine des civilités sans fond ?

Il était en train de réfléchir à la stratégie probable de son ami : peut-être prenait il ce ton détaché pour simuler la confiance mais allait-il le frapper tout à coup sans le prévenir. Or Graham était beaucoup plus occupé à essayer de se relever en rampant qu'autre chose. Ou alors, oui, cette politesse montrait un égard de supériorité.
Sisyphe était tout puissant même s'il se faisait démonter la gueule.

Je suppose que c'est Rosie qui t'envoie.
Tu le fais exprès ou quoi ?

Il faillit le frapper de nouveau. Ou plutôt il faillit de nouveau le frapper de nouveau puisque Graham avait un comportement plus que suspect auquel on avait bien envie de foutre la raclée.

Arrête de parler d'elle, tu veux ? geignait-il d'un ton agacé comme si Graham ne cessait de la ramener dans tous les sujets de conversation. Ou plutôt si, parles-en ! Où quand quoi pourquoi ?

Et Octave faisait les cent pas dans cet appartement si grand d'un affolement puéril. Il passait sa main dans ses cheveux comme pour les arracher et croquait dans sa pêche à y perdre sa mâchoire. Il finit par se précipiter dans la cuisine pour s'asseoir sur l'une des deux chaises blanches qui encadraient la petite table carrée tant ses jambes tremblaient. Sur le sofa, il y avait la veste du costume de Graham - et il avait peur qu'un autre petit papier tombe de sa poche pour trahir cette liaison tant haïe.

Pourquoi ? Je t'aime à en mourir, Graham ! Sa voix se brisait dans un pleur sec.

Il était trop paniqué et trop excité pour pleurer ou pour tout détruire. Il ne fit que respirer très bruyamment en essuyant ses mains moites sur son pantalon et n'osait même plus regarder quoi que ce soit. Ils avaient peut-être dîné en amoureux sur cette table et ces chaises. Elle lui avait peut-être préparé des raviolis maison, avec un joli tablier autour de la taille. Ils avaient peut-être fumé ensemble sur le balcon en parlant peut-être de leurs futurs enfants. Ils avaient peut-être fait l'amour sur ce canapé maudit. Et il lui avait peut-être offert une alliance sur le seuil de cette porte. Trop de choses se pressaient dans l'entonnoir des pensées d'Octave et il ne fit que se servir maladroitement un verre d'eau du robinet. Il le but tout aussi gauchement en mettant de l'eau partout.

Elle ne m'avait jamais dit ça, à moi !

Tout s'expliquait : pourquoi ils feignaient de se détester alors qu'ils buvaient quelquefois un café ensemble, pourquoi Graham refusait les avances de toutes les autres femmes, pourquoi Rosamund refusait d'emménager avec Octave, pourquoi Graham était si gentil avec Octave, pourquoi Graham disait parfois à Octave de se séparer de Rosamund et pourquoi Rosamund ne voulait absolument pas épouser Octave.
Et ce qui lui fit le plus mal, c'est qu'ils avaient fait tout cela sans lui dire, tout en lui montrant complètement l'inverse. Ils faisaient semblant de s'abhorrer pour que lui, pauvre pigeon ne soupçonne rien et continue à sourire comme un imbécile heureux, et ils le faisaient probablement pour son bien - parce qu'après tout ils étaient respectivement son manager et son Eurydice. Qu'ils aient encore de l'égard pour ce chien qu'ils accablaient d'une double trahison l'écorcha, l'étripa, l'égorgea - en un mot, tout cela tuait notre naïf Octave.

please see for me if her hair's hanging long
for that's the way I remember her best

 
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