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 octave •• avec les nouilles, pas de magouille

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Constance A. Labdacide
Constance A. Labdacide
« we didn't start the fire »
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Âge : 31
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Date d'inscription : 11/03/2012

Personnage Incarné : Antigone
Surnom : Rossignol
Préface de Cromwell : comme un cri dans la nuit

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : vingt-trois ans.
Métier : chanteuse de piano bar, crève-la-faim.
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MessageSujet: octave •• avec les nouilles, pas de magouille   octave •• avec les nouilles, pas de magouille Empty22.07.12 17:05


JULIETTE ME DISAIT QUAND JE NE VOULAIS PAS MANGER ;
« MANGE MANGE, TU NE SAIS PAS QUI TE MANGERA. »



Constance était une piètre cuisinière, le fait était indéniable et maintes fois prouvé.
Ses maigres compétences culinaires se limitaient à mettre au micro-onde un plat déjà préparé, acheté au supermarché discount du coin, sans risquer de faire exploser tout le quartier en ayant oublié la fourchette dans l’appareil. Et encore, une fois sur deux, des étincelles traversaient l’écran brumeux de la machine infernale. De ce fait, Constance n’avait plus de micro-onde, et ce depuis bien longtemps ; le dernier qu’elle ait eu en sa possession avait vécu une triste fin ( en plus d’avoir subi la maladresse fatale de la brune tout le long de sa vie ) ; défenestré lors d’une virulente dispute de couple, où ses nerfs sensibles de femelle simiesque avaient été mis à rude épreuve. Par cheminement logique, ses capacités culinaires revenaient à zéro, puisqu'absence de micro-onde, ce héros mort au combat. Conclusion, Constance était faite pour dévorer, et non préparer.

C’est du moins ce qu’elle déduit en jaugeant avec scepticisme l’étrange amas vert caca d’oie et gluant reposant au fond de sa casserole usée encore brûlante. Elle tata du bout de sa cuillère en bois la mixture insolite, l’inspectant comme un véritable scientifique curieux de sa nouvelle découverte pseudo révolutionnaire. Des morceaux restaient collés à l’ustensile, d’autres glissaient lentement le long de la cuillère avant de s’écraser au fond de la marmite dans un bruit qui rappela désagréablement à Constance une merde bien épaisse qui s’éclate sur le bitume cassandrois. Constance était une bien pauvre cuisinière, en était la preuve ces pâtes au pesto ratées, en plus d’avoir des références auditives plus que louches.

Elle déglutit.

De ce plat raté se soulevait un autre problème : oserait-elle présenter à son noble invité sa réinvention douteuse du gloubi-boulga ?

«  Tu sais quoi Octave ? lança-t-elle en se retournant vers son interlocuteur, la prochaine fois, c’est bamboula, on va au kebab du coin, oké. »

Dans toute sa bonté d‘âme, Constance avait invité à diner Octave, ou plutôt l’avait-elle kidnappé à la sortie du piano-bar où elle chantait en l’empoignant par le bras et le trainant dans les ruelles sombres et sales de Cassandre où les chiens se cachaient pour mourir. De loin, la scène avait du ressembler à un vieux poivrot en robe rouge à paillettes emportant sa victime, une jouvencelle embêtée, dans l’ombre de deux bennes à ordure. De près, on aurait reconnu Constance juste effrayée de rentrer seule à une heure aussi tardive et emmenant dans sa paranoïa un pauvre clampin choisit au hasard et n’ayant guère le choix. Arrivée à son logement miteux, elle lui avait proposé de manger un peu, histoire de le remercier de sa gentillesse. C’était une gentlewoman, voyons. Elle lui avait même tenu la porte en rentrant dans l'immeuble.

Constance laissa tomber sa cuillère dans la casserole et attrapa cette dernière pour la porter à table - table qui n‘était autre qu‘un gros carton surélevé par un cageot en bois qu‘elle avait récupéré dans la rue. Oui, elle oserait présenter sa réinvention douteuse du gloubi-boulga à son noble invité - une petite pensée pour toi, Casimir. Elle servit une poignée conséquente de purée de pâtes au pesto à Octave, puis à elle-même et enfin s’installa sur son siège - qui était un coussin posé à même le sol -, face à ses couverts - qui étaient en plastique, en fait, rien à voir avec la porcelaine de mémé. Il y avait quelque chose d’étrange dans l’appartement de Constance, outre la misère puante qui suintait le long des murs ; c’était un petit studio pauvre en décoration, pauvre en tout tout court, il n’y avait que très peu de meubles, même pas un canapé, juste un matelas caché sous des couettes installé dans le coin de la pièce, une bibliothèque où la seule touche fantaisiste qu'elle s'était permise trônait fièrement - une importante collection de bibelots canards, semblerait-il -, et une armoire dont les tiroirs étaient bourrés de vêtements, de relevés de compte en banque, et d’autres choses sans importance. Le sol était parsemé de feuilles blanches où la brune avait gribouillé les paroles d’une future chanson, un numéro de téléphone, l’heure d’un rendez-vous, une liste de course, le prologue d'une lettre qu'elle n'enverra jamais. Les murs étaient blancs, pas la moindre affiche placardé dessus, juste un miroir. Cela n’avait rien à voir avec un véritable appartement de jeune fille, mais plutôt avec un squat d’homme débordé.

Pourtant, Constance en avait beaucoup, de temps à perdre.

N’ayant peur de rien, et surtout pas des crampes d'estomac que pourrait lui donner son plat préparé avec tout l’amour qu’elle était capable de donner, Constance avala une bouchée. Ce n’était pas si mauvais, au fond, c’était mangeable, même si la texture ressemblait vaguement à celle du vomi. La brune se dit qu’il était temps qu’elle arrête les excès d’alcool en soirée, ses propres références lui soulevaient le cœur. Erk.

« Mange, ordonna-t-elle comme une mère poule trop encombrante, t’es tout maigre ! »

Ce n’était pas tant par soucis de la santé de son invité que Constance se découvrait un soudain instinct maternel, elle avait surtout horreur de gâcher. Quoi, y’a des gens qui crèvent de faim dans le monde et bordel, ces pâtes avaient coûté cher et puis on devait toujours faire plaisir aux filles en mangeant les plats qu'elles avaient préparé, dire que c'était bon même si c'était infect, d'abord. Ça lui fendrait le cœur de devoir jeter à la poubelle une marmite entière de pâtes.


« PENSE DONC AUX PETITS CHINOIS
QUI N’ONT PAS CE QUE TU AS. »
 
Octave O. Oeagre
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MessageSujet: Re: octave •• avec les nouilles, pas de magouille   octave •• avec les nouilles, pas de magouille Empty11.08.12 21:44

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octave •• avec les nouilles, pas de magouille 874542marshallgif

Si Constance était piètre cuisinière, Octave était un porc qui mangeait le quadruple de son poids en une journée. C'est peut-être là où passait tout son argent, aussi - de cinq à trente fabulas chacun de ses repas innombrables. Il était justement en train de satisfaire un de ces caprices culinaires avec une crêpe banane-nutella devant le bar, à côté de tous les gens qui fumaient. Et puis elle était sortie tout à coup, il avait vu les plumes rouges de son boa voler, et il sentit son bras attrapé au vol.
Il était venu, comme assez souvent, venu écouter le rossignol en fermant doucement les yeux au son du saxophone, et imprimer dans sa tête les idées qui venaient quand il écoutait la voix claire de mademoiselle Constance. Il fallait vraiment qu'il fasse un jour venir Graham et ses amis managers, et cette fille aurait un succès fou, se dit-il en rêvassant. Et quand elle fut remplacé par un quintette de cuivres, il était sorti s'acheter sa crêpe.

Mademoiselle Constance, merci de m'avoir invité.

Il regardait distraitement le plafond, ayant mis ses lunettes de soleil peu convenantes dans la poche supérieure de son blazer. Ses cheveux avaient frisé à cause de l'humidité et il était émerveillé par la modeste demeure de la princesse de Thèbes.

Ça sent très bon.

Certains mettaient cet excès de politesse sur le dos de la timidité d'Octave. En réalité il était vraiment franc avec sa manière de parler délicate, mais les gens de ce monde ne connaissent plus du tout l'honnêteté.
Il admirait mademoiselle Constance - il ne l'appelait qu'ainsi - parce qu'elle avait su résister aux engrenages du capitalisme musical. Elle n'avait jamais cessé de chanter dans son bar avec la même vérité touchante sans se faire larciner par les vautours du showbiz - hélas, contrairement à lui.
Il était ainsi très content de manger les pâtes kaki dégoulinantes d'une artiste qui avait su préserver sa dignité.

Octave porta la cuillère à sa bouche.
(autrement toute la consistance semi-liquide du plat passait à travers les doigts de la fourchette)
Il essaya de mâcher.
Il déglutit.

Il finit son assiette en un rien de temps.

C'est vraiment succulent ! Brillant ! Génial ! Je n'ai jamais rien mangé de pareil ! Ahlala ! Je peux en avoir encore ?

Le bonheur enfantin se lisait sur les joues roses et les yeux brillants du critique gastronomique. On voyait aux couleurs qui revenaient sur son visage qu'il revivait, et dans cette résurrection gustative, il alla lui-même se chercher un immense plat qui formait une montagne marron sur l'assiette blanche.

Octave était vraiment trop poli.

Merci infiniment ! (cela devait être la quinzième fois qu'il la remerciait) Je commençais à mourir de faim, mais tu m'as sauv-

Octave sentit le goût acariâtre dans la gorge soudainement s'amplifier et sa bouche s'emplir de salive, le fatal renvoi arrivait à galop : alors il se leva et prit les jambes à son cou pour tout aller dégueuler aux toilettes.
 
 

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