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 CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille

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Noctem Fabula
Noctem Fabula
NOCTEM — le joueur d'échecs
NOCTEM — le joueur d'échecs
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MessageSujet: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty05.03.12 17:26

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LE BAL DU CARNAVAL
Noctem par ses mille couleurs, Cassandre son souffre-douleurs.


Dans toute la ville raisonnaient les mélodies carillonnantes, les cris joyeux des habitants enivrés et les rires cristallins des jeunes enfants. Les bâtiments du vieux Cassandre s’étaient aussi voilés dans des dentelles de diverses couleurs. Au sol s’accumulaient confettis et loups égarés. Mais malgré l’engouement des rues, l’apogée de la fête semblait résider au Palais Garnier.

La plus grande salle avait été préparée pour l’occasion et on trouvait dans la décoration un esprit naïf voire enfantin : les murs étaient nappés de parme, les tables ornées de vert et d’or, partout fleurissaient les bouquets et les ballons. On parlait beaucoup, on riait d’autant plus, on s’épanchait dans les bulles de Champagne ; chacun semblait apprécier la soirée. Néanmoins en observant plus attentivement, il ressortait de cette ambiance chaleureuse un côté outrancier. Les hommes parlaient trop fort, les femmes riaient trop fort, et tous se plongeaient bien trop volontairement dans l’alcool pour qu’un malaise général ne perce pas au delà des apparences.

A l’une extrémité de la pièce, assis sur un fauteuil aussi somptueux qu’un trône, entouré de lourds rideaux de velours noir, les yeux – plus verts encore que l’émeraude de sa couronne – perçant et scrutant les invités à travers le masque de marbre, se trouvait Noctem Fabula, père de l’inspiration et roi de la cité. A ses côtés, le regard fixe et l’air creux, stationnaient deux-trois gardes, que tous soupçonnaient être des Hydes. Certains des invités, en prenant soin de les ignorer, venaient saluer le roi d’une révérence et de compliments hypocrites. Les moins courageux s’affichaient simplement, passaient devant lui en valsant, faisaient grossièrement tomber leur loup. En effet, la présence de chacun au Bal était soumise à menaces et tous souhaitaient donc s’assurer que le maitre de cérémonie ne les ai bien reconnu. Noctem s’amusait de voir ainsi ses petits pions se démener pour s’accorder ses faveurs. Mais ceux qu’il préférait, ceux qu'il guettait de sa place et qui le divertissaient le plus, restaient les moins enclins à suivre sa politique, les plus réticents à lui obéir : les résistants.

Nous vous rappelons :

- Toute personne validée doit poster au moins une fois dans ce sujet ;
- Ce sujet sera clos le 10 MAI ;
- Il vous est possible de faire des rps privés dans le cadre de l'event en précisant [carnaval] au début du titre. Ceux-ci n'ont pas de limitation temporelle.
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty12.03.12 9:20

Assise devant mon miroir, je me coiffais pour la énième fois de la soirée. Je n'avais aucune envie de me lever, alors je me ralentissais volontairement. Mes cheveux n'étaient pas assez bien coiffés. Je devrais sans doute me maquiller. Il me manquait mon gant. Tout un tas de petit détail sans importance qui faisait que j'étais toujours ici et non là-bas. Je me touchais la joue qui était très douce et je me revoyais avec une moustache, une peau abîmé et des yeux bien différents. Je me sentais femme et pourtant je me savais homme. C'était comme si ma vrai vie n'était qu'une vie antérieure. Alors que pourtant on m'avait arraché à ma mort pour un jeu macabre ! Je mis mes coudes sur ma coiffeuse et mes mains vinrent se coller à mon front. Maudits, nous étions tous maudits. Je sentais poindre la migraine qui me venait toujours quand je commençais à trop réfléchir à Cassandre et Noctem. Et s’il nous mentait ? Et si nous n'étions que des cobayes d'un jeu pervers ? Et s’il n'avait fait qu'agrémenter dans notre cerveau une vie qui ne nous appartenait pas ? Tant de possibilités mais aucune réponse ... Et Noctem qui se prenait pour un Dieu !

Je me levais pour me diriger vers ma commode. Je pris l'invitation au Carnaval dans ma main et je la relu. Cette invitation était très claire. J'étais obligée de m'y rendre. Ne pas le faire, signifier être en conflit avec Noctem. Et je ne voulais absolument pas attiré son attention vers moi. Je devais continue de me fondre dans cette masse ... Je lissais ma robe noire et je réajustais mes petits escarpins noirs. Je mis mes longs gants noirs, une jolie étole autour de mon cou noir et je terminais par un loup noir. Ma tenue était très sombre, mais aussi très sobre. Elle faisait certes ressortir ma chevelure et mes yeux, mais je ne serais pas la plus belle ce soir. Je le savais. Bien d'autre m'évincerait et je comptais la dessus bien sûr.

Je marchais ni trop vite ni trop lentement suivant le flot de gens qui eux aussi aller au carnaval. Je pestais intérieurement sur cet achat obligatoire de jolie robe pour aller à une fête. Tout le monde ne menait pas un train de vie exubérant. Je n'étais qu'une serveuse, je gagnais peu et j'économisais beaucoup. Débourser quelques sous pour une robe m'avait beaucoup fait rager, mais je n'avais pas le choix ... Comme beaucoup d'entre nous d'ailleurs. Comme tous et chacun, une fois dans la salle, j'eus le vertige devant toute cette richesse. C'était beau, c'était grand, c'était merveilleux. Mais j'étais loin d'être une princesse dans un conte de fée, je connaissais la vérité et je savais ce qu'attendais Noctem. Il attendait une guerre. Pourquoi ? Mais pour se divertir bien sûr ! Un être qui se dit puissant, un être qui dit nous connaître et savoir tout de nous, croyez-vous qu'il nous garderait à ses côtés en connaissant notre envie de meurtre à son encontre ? Non, il serait stupide de le faire. Alors, je ne voyais que cette option. Il attendait que ces jouets le divertissent. Et quand il en aurait marre, il nous tuerait. Tout simplement.

Je me mis dans la queue pour aller saluer Noctem, le roi de ce Monde. J'étais nerveuse et je n'avais aucune envie d'aller le saluer. Mais ne pas la faire reviendrez à me dévoiler. Et puis j'avais été un fier guerrier, un chef d'armée, alors j'avais du mal à ne pas mettre s'être fierté de côté. Non, je ne m'abaisserais pas devant Noctem ! Contradictoire pensée ... Et pourtant. Mon tour vint et j'ignorais complètement les gardes pour me focaliser sur Noctem. Devant lui, je pris mon masque pour l'enlever et je le regardais droit dans les yeux. J'essayais de n'y mettre aucun défi personnel ... Je le regardais, simplement, puis un sourire apparu, il grandit, jusqu'à devenir un sourire heureux et joyeux d'être ici. Je finis par faire la révérence comme toute jeune fille doit le faire et je remis mon masque sur mon visage. J'essayais de ne penser à rien, de faire le vide en moi. Et je m'engouffrais un peu plus dans cette salle pour me sentir trembler. J'avais l'impression que le regard de Noctem me dévisageait. Qu'il n'attendait qu'une chose de moi ... Mais quoi ? J'avais peur ... Et cela me ressemblait si peu ...

Un homme vint vers moi pour me tendre la main et me montrer la piste de danse. Je ne me fis pas prier et je lui fis un immense sourire pour le remercier de cette attention. Une distraction, une normalité, voilà de quoi j'avais besoin !

 
Mallory C. Polypheme
Mallory C. Polypheme
ADMIN — L'œil du Cyclope
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty12.03.12 18:51


just like raindrops

.

you felt so good upon my lips


CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille ShZKV

Son costume de pingouin le grattait. Sûr que ces enfoirés de Charles l’avaient foutu à la machine à laver. Dudes, on ne met pas les costumes à la machine à laver ou ça peluche et c’est tout froissé et au final t’as juste l’air con. Comme Mallory ce soir. En plus ça démange. Les tics nerveux du bas de son visage laissaient penser qu’il se retenait de toutes ses forces de bouger. Il se tenait mollement droit, les mains derrière le dos et se mordait la lèvre frénétiquement : il semblait mourir d’ennuie. Bien sûr, Mallory kiffait son job, sa position, Noctem. Jamais il ne se serait permit de le juger ou de le critiquer. Non par peur, contrairement au trois quart des personnes présentes au bal ce soir, mais par pure allégeance aveuglément admirative. Ceci dit, il fallait bien avouer qu’il aurait bien voulu se trouver autre part ce soir. Pas forcément dans un lieu précis, juste autre part. Rester droit à côté du roi, comme il le faisait depuis près de deux heures, c’était atrocement emmerdant. Et puis voir toutes ces petites gens feindre les bons sentiments, ça le débectait. Quittes à détester Noctem, Cyclope ne l’aurait pas fait à moitié. Mais là n’est pas la question.

Noctem lui avait donc demandé de l’accompagner et comme toujours, Mallory avait accepté. Même s’il savait par avance qu’il se ferait chier, même s’il avait pressentît le coup du costar inconfortable, malgré tous les désagréments qu’offrait la soirée, il n’avait pas dit non. Alors il était là, à se tortiller les pouces, à réajuster son loup qui n’arrêtait pas de glisser, et à supporter tous les hypocrites qui se succédaient.

- Bien le Bonsoir Noctem ; Votre soirée est d’une charmante splendeur. Et cette décoration ! L’on reconnaît bien là vos goûts raffinés.
L’homme à la veste rouge se rependait en courbatures et en sourires, toutes dents dehors. Mallory l’observa un instant, préparant sa réplique acerbe mais un regard de Noctem lui fit garder le silence. Des fois, le Roi avait de ces gestes, imperceptibles sauf pour leur destinataire, qui vous font comprendre en une seconde, que vous n'êtes plus à votre place. En l’occurrence, Mallory devait se la fermer. Il reprit donc sa position initiale, faisant négligemment craquer ces phalanges pour témoigner de son énervement.

Un peu plus loin dans la file, Mallory repéra Celtill. Il eut un sourire amusé, qu’il camoufla en s’essuyant le nez dans un reniflement déplacé – une partie de l’assistance ne manqua pas de se retourner. Ça le faisait marrer de s’imaginer que Noctem l’avait transformée en meuf. Si Mallory ne croyait pas vraiment à ces histoires de destin, ça l’arrangeait quand même bien d’en admettre quelques détail. Comme le fait que le Roi ait changé de sexe pas mal de monde à leur arrivée. Imagine toi une moustache sur la gamine. Il pouffa bruyamment et on entendit des « rooooh » mourir au loin. OH MERDE A LA FIN, s’ils pouvaient pas s’enlever leur balais du cul, c’était pas de sa faute hein ! Bref, après quelques instants, celle qu’il surnommait machinalement T-rex, s’avança jusqu’à Noctem et enleva son masque. L’amusement s'effaça du visage de Mallory. Les yeux de Celtill transpiraient tant l’ambiguïté qu’il sentit la pièce se refroidir quelque peu. Ce regard, comme bien d’autres, n’était pas sincère. Mais ce mensonge ne ressemblait à aucun autre. Il tenta d’analyser son sourire et abandonna la seconde d’après. La nature humaine le dépassait et ce n’est pas aujourd’hui qu’il commencerait à la comprendre. Il vit vaguement Celtill se mêler à la foule et lâcha un soupire las.

Puis soudain, au milieu de tous ces visages masqués, il aperçût une chevelure anthracite qu’il cru reconnaître. Il se mit sur la pointe des pieds, étira son coup, mais déjà, la jeune femme semblait avoir disparu.
Noctem paraissait avoir compris ce qui taraudait le borgne et d’un regard, d’un coup de tête, d’un sourire finement entendu, il l’autorisa à quitter son poste et le fit remplacer par un autre pingouin dans la seconde qui suivit. Mallory fendit la foule.

- Poussez vous ! Dégagez d'là ! T’attends quoi le vieux, qu’il vente ?
Après quelques minutes à vociférer contre des invités à la fois indignés et craintifs – tous reconnaissaient l’emblème royal cousu sur sa poitrine, Mallory atteint son but :

- Constance.


 
Constance A. Labdacide
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Personnage Incarné : Antigone
Surnom : Rossignol
Préface de Cromwell : comme un cri dans la nuit

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : vingt-trois ans.
Métier : chanteuse de piano bar, crève-la-faim.
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty12.03.12 20:46


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Oh girl, let's crash the party,
El Dorado on the lawn !
« Let's burn holes in the carpets, kicking, shouting, dancing on the tables all night long ! »

Antigone regardait la foule vaciller comme la flammèche d’une bougie dans le grand Opéra d’un œil morne et vide. Le teint pâli par la surcouche de poudre qu’elle s’était évertuée à appliquer sur son visage, l’air blasé camouflé par la bandelette de dentelle noire qu’elle avait noué sur ses yeux, les lèvres pincées rendues écarlates par l’abus de rouge à lèvre. Maquillée comme une voiture volée, Antigone essayait tant bien que mal de se fondre dans la masse délirante, de se trouver une place dans cette foule flirtant avec dégoût entre le vice et l’oisiveté. L’opulence dorée et carnavalesque de cette scène lui donnait envie de gerber, et pourtant la voilà participer à cette pièce macabre où l’on se répandait en hypocrisie et divaguait dans le culte de la personnalité. Quelle suprême allégeance offrait le peuple à Noctem, la peur au ventre, craintif des représailles qu’il avait chuchoté du bout des doigts sur ses cartons d’invitation ! Vois, Noctem, ton peuple qui se pâme d’admiration devant ta puissance et ta richesse, vois, Noctem, les sourires crispés que tu reçois et les sueurs froides que tu fais couler le long des échines de tes bouffons. Quel amour, quelle déchéance, quelle horreur. Et qui était-elle, elle, Antigone, pour cracher avec tant de véhémence sur ce peuple idiot, qui était-elle, elle, Constance, qui avait senti la peur la serrer dans ses bras froids lorsqu’elle avait reçu l’invitation ? Oh non Antigone, tu ne vaut pas mieux que ces affreux pantins, rappelle toi que c’est sous la menace de ta mort s’approchant à grands pas que tu as enfilé en vitesse ton manteau en fourrure, tes escarpins blancs et ta robe de satin. Tu ne sais faire que ça, Constance, feindre la princesse.

Antigone soupira, secoua sa tête, se tâta, salua d’un mouvement de tête de vagues connaissances qui s’étonnèrent de sa morosité. Antigone n’était pas une fille assez coquine, c’était vrai, mais on disait d’elle qu’elle irradiait la joie de vivre, tel son illustre homonyme. Alors elle sourit, Antigone, pour se complaire dans la tragédie de sa position et s’éloigne doucement de la foule, hésitant entre violer le buffet copieux ou flinguer son foie à coup de champagne onéreux, afin d’étouffer son malaise dans le luxe de ce spectacle malade.

Antigone s’avança et ainsi Antigone fut-elle engloutie par la foule, grisée par les effluves de parfums et d’alcool, pénétrant de nouveau dans la fosse aux lions comme un énième valet félin, espérant ainsi éviter le regard divin. Non, elle ne voulait pas le saluer, affronter son regard cabalistique et être jaugée de sa loyauté d‘un simple coup d‘œil, parce qu‘elle savait Antigone, qu‘elle ne passerait pas le test, qu‘elle serait incapable de rester de marbre devant cet être, qu‘indéniablement son corps serait pris de terribles spasmes et que son visage revêtirait le masque d‘un monstre de colère et de peur. Elle était faible, Antigone, encore trop fragile pour supporter les envies révolutionnaires de son âme.
Sa propre lâcheté lui donnait envie de vomir.

▬ Constance.

Et c’est Constance qui refait surface sous l’appel de son prénom, et c’est Antigone qui se rattrape à la main qui vient la chercher au fond du puits, qui la tire de cette flotte qui pue la poiscaille, et c’est son coeur qui rate un battement. Comment pourrait-elle ne pas reconnaître cette voix, c’était impossible. Constance se retourna lentement, partagée entre l’envie de détaler à grandes enjambées ou de laisser un large sourire se dessiner sur ses lèvres rouges. Dans le doute, elle décida de ne rien faire.

▬ Tiens, Mallory, elle marqua une pause, j’avais déjà un loup, me voilà affublée d’un singe. Tu veux une cacahouète, peut-être ? Le buffet c’est par là lança-t-elle en désignant du pouce une direction au hasard.

Mallory était là, face à elle, dans son costard orné du blason royal, et peut-être le trouva-t-elle un peu plus beau et élégant que d’habitude. Elle fit quelque pas vers lui, constatant subitement que ses nausées avaient cessé, et attrapa un pan du costard du Cyclope qu'elle frotta entre ses doigts, suspicieuse. Qu’il était paradoxal, l’effet que la présence de Mallory, ce garde du Roi, avait sur Constance ; elle se sentait presque rassurée.

▬ Ton costume te va très mal, et oh mon dieu, que lui est-il arrivé ? Non, en fait, je veux pas savoir, je suis sûre que c’est quelque chose de sale.

Elle sourit doucement, Constance, comme à son accoutumée lorsqu’elle balançait ses phrases un brin taquines, et quand elle souriait, Constance, ses yeux se plissaient un peu, et ses joues s’empourpraient ; comme une enfant.



Dernière édition par Constance A. Labdacide le 14.03.12 22:58, édité 2 fois
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty14.03.12 18:42

Il s’était regardé dans les yeux à travers le miroir alors qu’il juchait le masque sur son nez. Il n’y vit rien de fabuleux. Pas d’éclats de haine, pas de frustration : il avait tout d’un homme placide, masque ou pas masque. Dieu seul savait pourtant à quel point les festivités le rebutaient.

Du plus loin que sa mémoire remontait, James n’avait jamais apprécié les fêtes. Celles de son enfance n’étaient qu’un amas de souvenirs flous de gâteaux trop sucrés et de bonbons collants dont il ne gardait que de minces traces, cassantes et fragiles comme du sucre filé, nébuleuses et écœurantes comme les barbe-à-papas. James n’avait jamais apprécié les sucreries outre mesure. Les fêtes de son adolescence, elles, n’avait été une fois de plus que la cristallisation de toutes ses déceptions. Il y avait des filles, évidemment, bien sûr, mais rien qui ne l’intéresse. Et si James savait danser, il ne trouvait jamais partenaire à son pied, se retranchant, finalement, à chaque fois, sur une chaise dans un coin, jusqu’à ce que la fête daigne cesser. S’il buvait de l’alcool, il n’était pas dans l’excès. Le gouffre entre lui et les autres s’était creusé. À la faculté, à vrai dire, il n’avait pas eu le temps d’y penser. Ses études lui avaient pris tout son temps. Il ne se rendit compte qu’il n’avait pas changé que lorsqu’il entra dans la vie active. On l’invita à des soirées, oh, bien entendu, à des « diners » comme on appelait ça ensuite. Il s’y ennuya profondément. Ce n’était pas un ennui passager ni même un simple spleen. C’était cette lassitude infinie que l’on ressentait lorsque la conversation autour de nous échappait non pas à notre compréhension mais à notre intérêt. Précisément. Watson n’aimait pas spécialement les gens qui l’entouraient. Il ne les détestait pas non. Ils l’indifféraient, pour la plupart, ni plus, ni moins. Ils n’avaient pas les mêmes centres d’intérêts, pas les mêmes conversations, pas de points communs. À vrai dire, James John Hamish Watson aurait préféré une semaine de garde de nuit aux urgences de l’hôpital plutôt que de devoir supporter une énième de fête. Carnaval compris.

Dommage pour lui qu’il n’ait pas eu le choix.

Il avait rajusté son nœud papillon mélèze sous l’œil narquois de son reflet, tirant doucement sur le col rigide de sa chemise avant d’enfouir ses mains dans les poches de son costume anthracite. Il était l’heure d’y aller. Jetant un dernier regard à son reflet, masque sur le visage, il referma la porte d’entrée derrière lui. Il était temps d’aller valser à l’honneur de l’hypocrisie.

Il serait bon cavalier. Il le jurait.
Un sourire tendu étirait ses lèvres.

L’Opéra Garnier l’impressionna encore plus qu’à l’accoutumé, alors qu’il foulait d’un pas rapide les pavés. Tapotant le bout de ses chaussures en cuir sur les dalles blanches, il passa l’entrée en se mêlant à la foule. Dieu ce qu’il pouvait trouver les hommes inintéressants. Il sentait leur crainte et leur tension, cette peur absurde et dévorante qu’ils ressentaient tous autant qu’ils étaient envers Noctem. Il esquissa un sourire moqueur. Craindre ne les mènerait à rien. Avoir peur n’avait jamais conduit personne à la victoire. Se fondant entre les danseurs, il fixa d’un air narquois la file de personnes désireuses de se jeter aux pieds de leur tyran. D’une certaine façon, elles lui faisaient pitié. La plupart du temps, elles l’exaspéraient. Ça n’avait pas de sens, un comportement pareil. Ça ne ressemblait à rien. Il retrouva Mary à l’intérieur et, feignant une légère révérence, il esquissa un pas de valse, un bras passé autour de sa taille.

Cette réception n’augurait rien de bon.

Il écarta d’un geste souple sa cavalière du passage en trombe d’un rouquin borgne — Polyphème, lui semblait-il, il n’était sûr de rien — et chercha du regard dans la foule les contours familiers du corps de son colocataire. Sherlock devrait se trouver dans le coin. Ils se trouvaient tous ici après tout. Lorsque Mary se mit à lui parler en le vouvoyant, il comprit que son inattention avait été bien trop visible.

— Mes excuses, mademoiselle lança-t-il en s’eclipsant. Je ne puis point rester avec toi.

Elle n’eut le temps de rien avant qu’il ne disparaisse comme mué précipitamment en caméléon. Au milieu de la salle, il eut envie d’une cigarette. Il sut aussi que s’il sortait, il avait moins de chance de retrouver Mahogan.

L’air désespéré, il s’appuya contre un mur. Au milieu de la foule, il se sentit brutalement seul.
Oui, depuis toujours, James John Hamish Watson détestait les réceptions.
Le temps avait passé, ça n’avait pas changé pour autant.
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty19.03.12 18:20

CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Tumblr_m0lny52vmb1r0mdjmo1_500
L'idée de se masquer lui avait plus dès le début.Elle aimait bien ça, parce qu'avec un peu de chance, et grâce à son physique qui plutôt lambda, elle allait pouvoir fureter sans être reconnue.Ces fêtes ont toujours été parfaite pour du repérage, autant de gens connus qu'inconnu. Le genre d'étalage qu'elle n'aurait loupé pour rien au monde. Surtout quand l'organisateur est l'être le plus puissant et le plus attrayant aux yeux de Jack. Choisir sa robe fut un véritable casse-tête. Elle qui était si pressée d'aller à l'Opéra Garnier, elle avait perdu trop de temps à ce pomponner. Bordel. D'habitude elle n'était pas aussi soigneuse de son aspect extérieur. Elle avait voulu faire un effort et voilà où elle en était rendue : Courir comme une détraquée avec une paire de talon, car pas de transport pour les étudiants orphelins sans sou. De quoi péter son câble. Enfin, elle avait réussit à se calmer sur la dépouille d'un chat qui traînait sur le bas-côté de la route. Dans son grand manteau de velours noir, elle avait glissé une paire de ciseaux, ne pouvant décemment pas emmener de couteau au bal. Puis si on lui faisait la remarque, elle avait la possibilité de baratiner. Qui remettrait en cause d'une enfant naïve ? Elle dirait blanc qu'on lui répondrait noir.

Mais elle s'était mise en retard en s'occupant du chat. Elle avait voulu se passer les nerfs, et ça avait foutu du sang partout. Et par réflexe, elle s'était essuyée sur ses vêtements. Sa jolie robe blanche, assortie au loup qui ornait son regard, se retrouvait décorée de belles tâches sanguines. Selon toute logique, le rouge sur le blanc, c'est plutôt visible. Elle était ridicule maintenant. Elle avait envie de pleurer. Non, elle pleurait déjà. Vraiment, c'était juste ridicule trop drôle, la seule fois de vie où elle avait décidé de se faire belle, elle foutait tout en l'air. En voulant se calmer, elle n'avait fait que se rendre encore plus misérable.

Bordel de bordel de bordel ! Jurait-elle tout en fermant son manteau.

Il n'était pas question de se pointer ainsi à la fête, et se changer retarderait Jack encore plus. Elle pouvait cacher l'incident en conservant son manteau, ou en disant que c'est un motif spécial. Même si elle leur racontait qu'elle avait ouvert un chat pour lui retirer ses entrailles, on ne la croirait pas. Aussi quand elle arriva - avec toujours autant de retard - on ne lui fit aucune remarque. Personne ne s'intéressa à elle, et c'était tant mieux. Elle garda tout de même son manteau fermé, histoire d'éviter les scandales. Même si être au centre de l'agitation était rudement amusant, Jack ne voulait pas gâcher la fête de Noctem. Et d'ailleurs, elle ne l'avait toujours pas vu, ce cher Noctem. Cela faisait un quart d'heure qu'elle crevait de chaud sous son manteau, et il ne lui était toujours pas apparu. Merde. Encore sa petite taille qui l'empêche de bien voir. C'était comme un mur invincible, qui avait pour but de la séparer du tant désiré Noctem. Les convives étaient tous si grand, beaucoup plus que Jack, qui rageait. Ce qu'elle détestait être dans la même pièce que lui et ne pas pouvoir l'admirer.

Comme option de secours, elle pouvait toujours sauter. Ce qu'elle fit. Manque de pot, on la percuta, et elle dégringola deux mètre plus loin au pied d'un visage connu. Enfin. Reconnu.

Oh, M'sieur Qu'un oeil ! C'est pas toi que je voulais voir. Mais bonsoir quand même.

Le ton se voulait volontairement sec et boudeur. Elle boudait littéralement Mallory, car elle savait qu'elle n'avait plus aucune chance d'approcher Noctem sans problème. Il ne fut
as difficile pour Jack de le reconnaître, même masqué. Elle se releva hâtivement, préférant éviter tout reproche de la part du Cyclope, croisant le regard de la femme à côté de lui. Oh ! Elle semblait bien le connaître, une femme pouvait avoir envie de le connaître ? Voilà qui était intéressant.

C'est ta copine ? Elle est jolie, fit elle en souriant à la fille. Profites bien, moi, je vais pas me faire prier, tu sais où il est ?

Mais elle n'avait pas envie de lui être redevable, et comme il n'allait pas répondre, elle préféra décamper dans la foule, non sans lui avoir tiré la langue avant. La fille aux cheveux noirs, elle se demandait qui elle pouvait être, elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vu. Jack allait devoir faire un peu de recherche à ce sujet. Mais pour l'heure, elle voulait juste saluer Noctem.
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty22.03.12 12:16

POURVU QUE LA MUSIQUE SOIT FORTE,
ET QU'ELLE MASQUE NOS SILENCES.
CE SOIR L'INNOCENCE EST MORTE
SUR UNE PISTE DE DANSE.

Quelle plaie. Au soir du grand carnaval, Marla jette un regard haineux à l'enveloppe dans sa main, qui l'agace depuis qu'elle l'a reçue. Un Bal. Un bal. Bon sang, mais quelle idée stupide de vouloir faire ce genre de cérémonie ! Avec un reniflement dédaigneux, la jeune femme jette le papier sur la commode. Tseuh. Elle aurait encore mieux aimé être de corvée au centre postal militaire, tiens ! Ah, foutu Noctem ! Pauvre roulure, il fallait que tu rendes cette mascarade obligatoire, n'est-ce pas ? Seule dans ses quartiers, la blonde enrage. Mais oui, bien sûr, quel évident plaisir d'aller pavaner en froufrou, quelle joie infinie ! Ah ! Merci, Noctem, merci beaucoup ! Tu n'as pas idée à quel point ça lui donne envie ! Rien que d'imaginer tous ces pleutres obséquieux lécher les pompes de ce crevard, Marla en a la nausée. Quelle bande de lâches immondes.... Oh, elle même ne prétend pas sortir du lot pour ce qui est du courage. La blonde a conscience d'obéir à un tyran et de se rendre au bal pour éviter de mourir bêtement. Mais elle au moins ne prétend pas s'amuser à ce genre de débilité sociale pour faire bonne figure. À vrai dire, deux raisons la poussent à y aller, outre l'envie de vivre. Tout d'abord, accomplir son devoir et se présenter à la convocation. Un militaire n'est jamais un simple civile, même paré de la plus belle des tenues. Quoi qu'il arrive, un soldat reste soldat. Même s'il a des galons, même s'il met des talons. Les ordres sont les ordres. Bref. La seconde raison, que la lieutenant dévoilera moins aisément, tient dans un prénom. C'est que peut être, rapidement, malgré la foule infecte qui pullulera à cette grande farce masquée, peut être donc, il y aura Rose. Ou plutôt, non. Elle y sera, forcément. Mais peut-être la trouvera-t-elle, même furtivement. Cette rencontre, Marla la souhaite autant qu'elle la redoute. Quel cruel paradoxe sentimental.

Résignée à se rendre au Palais Garnier pour participer à cette foutue comédie, la blonde se dirige d'un pas raide vers son armoire. Bordel. Connerie. Une fois encore, la jeune femme peste et râle de devoir s'affubler d'une robe. Une robe. Vous vous rendez compte ? Quelle horreur ! L'espace d'un instant, l'idée de s'y rendre en uniforme militaire ou en smocking lui effleure l'esprit. Ah, ça, c'est tentant. Après tout, il a simplement dit que l'on devait s'y rendre. Pas qu'on devait porter des fanfreluches ridicules. Et honnêtement, la miss se sent bien plus à l'aise avec un pantalon plutôt qu'affublée d'une jupette, aussi jolie soit-elle. Après tout, être féminine n'aide absolument pas à accomplir son devoir, la jeune femme n'a donc jamais vu un quelconque intérêt à l'être. C'est même plutôt pénalisant, pour être franc. Sérieusement, comment peut-on aimer exhiber ainsi son corps et minauder alors que toute l'énergie devrait servir à accomplir sa mission ? Décidément, certaines choses échappe à la logique de la blonde. Mais voilà, tout le monde n'a pas son pragmatisme. Et pour une fois, il va falloir que ce soit elle qui se plie aux règles des autres. Et comme toujours lorsqu'elle prend une décision, la lieutenant le fait à fond. Il n'y a que les faibles qui tentent d'esquiver et n'assument pas leurs actes.

Ouvrant résolument son placard, la jeune femme effeuille les cintres un à un pour trouver ce qu'elle mettra. Bon, autant faire les choses correctement. Par contre, si un seul péquenot se permet un seul commentaire, elle le colle deux semaines au mitard ! Accepter de jouer le jeu ne veut pas dire qu'elle minaudera ou rentrera les griffes, loin de là. Avec un nouveau soupir mêlé à la fois d'exaspération et de satisfaction, Marla exhume de ses affaires une robe que sa mère lui avait offert pour ses vingts cinq ans. Dieux merci, il n'y a qu'elle pour lui offrir des futilités pareilles. En trois ans, pas une seule fois la jeune femme ne l'avait porté, si ce n'est pour l'essayer à la demande de sa Mama qui voulait voir ce que ça donnait. Bin voyons. Toutes les robes se trouvant dans sa penderie viennent de la même personne : à force, sa mère connait toutes les mesures dont les couturiers ont besoin. Jetant un coup d'oeil rapide à l'habit pour vérifier que celui-ci n'est pas abimé à force de ne pas servir -bon sang, cette phrase n'est pas du tout logique- un sourire narquois apparaît sur le visage d'habitude imperturbable. Ah, au moins personne ne la reconnaitra comme ça, efflanquée d'un truc de femme. Ou alors, ils risquent d'avoir des réactions amusante. Maigre compensation, comparée à l'ennui de se rentre à ce bal, mais c'est déjà ça.

Un quart d'heure plus tard, la jeune femme passe à l'étape maquillage. Bon sang. Faut-il qu'elle ait la conscience professionnelle pour en arriver là. D'ailleurs, c'est une chose à laquelle notre blonde est si peut accoutumée qu'il lui faut un peu plus de temps que ce qu'elle escomptait. Pour le rouge à lèvres, ça va. Une teinte légère vient rehausser le rose de sa bouche et redessine les contours de cette dernière. Une fois cela fait, Marla a la désagréable sensation qu'on ne voit plus que ça, mais c'est plus une question d'habitude qu'autre chose. Le plus délicat reste l'ombre qu'elle appose sur ses yeux, mettant un peu de temps avant de parvenir à quelque chose de convenable. … Mon dieu. C'est elle, cette femme qui lui fait face dans le miroir ? Bien que la blonde n'apprécie guère de se peinturlurer de la sorte, il lui faut bien admettre que ça ne lui va pas si mal, au fond. Tout comme cette robe. Bon sang. Marla, voilà que tu fais la fille, maintenant ! Drôle d'expression adressée à elle même, mais ça représente assez bien son état d'esprit, pour le coup. Ainsi maquillée, vêtue d'une robe noire dont le bustier a l'avantage de rendre presque intéressant son dévolté alors qu'elle ne peut vraiment pas se vanter d'être un gros bonnet, le fendu du tissu remontant presque jusqu'à la hanche, la militaire ne se reconnaît pas. Les chaussures à talon, dont la lanière de cuir vient délicatement enlacer sa cheville, lui semblent être trop légères comparées aux bottes qu'elle porte d'habitude. Pour éviter d'avoir froid, la jeune femme vient d'endosser une sorte de lourde cape dont le jaune d'or contraste avec la robe d'ébène et souligne la blondeur platine de sa chevelure. Un ras le cou rouge et des colliers -dont un chapelet- viennent enlacer sa gorge avant de couler sur le buste. En réponse à ces bijoux, d'autres chutent le long des hanches de la miss et soulignent la sveltesse de celle-ci.

La voilà comme les autres : enrubannée comme un paquet cadeau. Quelle horreur, vraiment. Dire qu'elle ne peut même pas porter le baudrier de son sabre ou garder le holster de son revolver... Bah, tant pis. Même sans arme, elle reste capable de se défendre. Les avantages de faire partie de l'armée : on sait comment réagir contre les malvenus, même lorsqu'on semble sans défense. Mais le fait est que ces foutus talons la pénaliseront en situation de combat. Tout comme la robe, d'ailleurs, même si la lieutenant a pris soin de choisir celle qui la laissera la plus libre de ses mouvements. Exaspérée par cette impression tenace qu'elle s'est trompée de peau, Marla met son loup, attrape l'invitation et se dirige d'un pas vif vers le Palais Garnier. À peine entre-t-elle dans la salle que déjà elle veut repartir. La soirée va être longue... Arpentant la foule dans l'espoir d'au moins trouver le buffet pour se servir un verre, son œil aiguisé repère un loup solitaire qui semble aussi ravi qu'elle de se trouver là. Ah ah, rassure toi compère, tu n'es pas le seul exilé dans cette foule. Un peu plus loin, une jeune fille plutôt jolie roucoule dans les bras d'un des caniches de Noctem. Dommage, c'est du gâchis de laisser si jolie tourterelle entre les pattes de ce loufiat minable... Distinguant enfin le buffet plus loin, Marla passe devant le tyran sans daigner lui accorder le moindre regard. À ses pieds, une file de courtisants méprisables, de rats venus pour lui lécher les bottes et espérer gagner ses faveurs. Pitoyable. Sans daigner accorder ne fut-ce un regard au maître des lieux, la jeune femme continue sa route. Hors de question pour elle d'aller minauder pour l'autre empaffé, ou de retirer son masque pour montrer qu'elle est bien venue comme elle voit certains faire. Pourtant, elle sera là pour intervenir si un quelconque incident se passait. Le devoir avant tout. Mais bordel, ce que ça peut être chiant parfois !

Enfin arrivée à destination, la militaire prend une coupe de champagne et s'installe dos au mur à côté du buffet pour pouvoir à loisir piocher dedans et embrasser toute la salle ou presque du regard. La soirée promet d'être longue... Autant compenser en grignotant les douceurs si gentiment offertes...
 
Astrée E. Atride
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty25.03.12 20:30










PHÈDRE ▬ Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent !
Quelle importune main, en formant tous ces nœuds,
A pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux ?
Tout m’afflige, et me nuit, et conspire à me nuire.
J. RACINE, « PHÈDRE », I ,3.
Astrée replaçait ses cheveux avec haine. Il peut paraître difficile au premier venu de ressentir la haine rien que dans un geste si anodin, mais détrompez vous. Rien n’est rien de plus facile que d’ouvrir la porte à la haine. Elle entre, elle fait comme chez elle. Il faut s’habituer. Il faut prendre conscience que l’on n’habite plus son corps, que l’on est un invité délogé de sa propre personne. Et que la haine sournoise et familière a mis les pieds sur la table, possédé chacun de vos actes et de vos pensées. Électre était bien entrainée. Elle remis une mèche haineuse derrière son oreille haineuse en respirant haineusement.
Astrée n’était pas bien habillée et elle n’était même pas jolie. Le masque gris qui lui couvrait tout le visage cachait ses traits déformés par le mépris. Ses tresses distinctives se rejoignaient en haut de son crâne. Sa robe noire semblait avoir été trouvée au couvent. Astrée avançait parmi les autres avec une raideur sinistre, qui ressemblait à un jugement. Elle ne les connaissait pas, ou se jugeait suffisamment importante pour le croire.

On lui tendit une coupe de champagne. L’alcool lui faisait peur. Astrée était prude et craignait plus que tout de perdre le contrôle. Elle serra la flûte entre deux doigts pincés, marmonna un remerciement inaudible. Elle n’avait absolument envie d’être là. Elle était venue parce que comme tout le monde, elle craignait le Roi. Elle aurait aimé rester chez elle et se targuer, avec une morgue admirable, d’un libre-arbitre à nul autre pareil, bien entendu. Quelque temps plus tôt, elle l’aurait sans doute fait, mais la donne avait changé. C’était se trahir elle-même que d’être venue ici. Mais plus encore, elle avait l’impression de montrer autre chose à la face du monde, quelque chose qui la mortifiait et qu’elle ne pouvait même pas s’avouer. C’était cet insidieux revirement contre lequel elle ne pouvait rien. Et cela même était une insulte à sa volonté.
Électre se sentait piégée dans sa robe trop serrée, la lumière lui donnait mal à la tête et les bulles de sa boisson la narguaient. Comme un animal blessé, le flanc ouvert à la vue de tous, c’était la défaite d’Électre qui s’annonçait comme la prochaine tragédie à la mode.

Avec un sens du drame tout particulier, sa coupe se brisa dans sa main et l’on pu admirer son talent naturel pour se rendre intéressante. Les vêtements tachés, des éclats de verre aux pieds et la main rougie d’une longue éraflure, elle lâcha un murmure parfaitement audible à quiconque aurait gardé son attention sur elle plus d’un instant. C’était peu original et incroyablement vain.

« Je hais cet endroit, et vous tous autant que vous êtes. »

Passée la lumière de ses feux consumés, on pouvait entendre le grondement des instruments déjà prêts à sonner le final sublime. La suite promettait d’être un fabuleux désastre.
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty27.03.12 17:02

CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille IIpkS



    Il l'attendait ce bal, ah ça oui ! Vous savez, quand vous attendez quelque chose et que vous ne vivez presque que pour ça, qu'importe que ça soit un repas chez un cousin, le concert de votre groupe préféré de hard rock, que ça soit un enterrement ou la sortie d'un film que vous attendez impatiemment, les projets sont nécessaires dans la vie, c'est pourquoi Vin en avait des tas et des tas. Quand il avait appris qu'il y allait avoir un bal vénitien il avait sauté comme un gros gamin, on aurait dit un kangourou, c'était pitoyable, mais rendez-vous compte ! Le carnaval ! Venise ! L'Italie ! Là d'où il venait ! C'était peut-être le fait d'avoir été Léonard de Vinci il y a longtemps, il ne savait pas, toujours est-il qu'il s'en moquait car ça lui faisait plaisir. Les sœurs Brontë passèrent par là et il s'arrêta de sauter comme un pauvre fou, prit une pose de loveur, le coude appuyé sur le mur et leur sourit d'un air charmant en leur déblatérant tout ce qu'il savait sur le carnaval à Venise. Savez vous que blablabla et blablabla ?

    Oh oui, il allait se préparer une magnifique tenue ! Il allait la designer, et puis il demanderait à quelqu'un de la coudre, il fallait que ça soit fait sur mesure pour sa grande personne. Sûrement des froufrous, et puis un long manteau rouge, et un masque merveilleux, personne ne le reconnaitrait, oh oui ! Ça serait magnifique, et il serait le roi, parce qu'il était le roi de l'Italie. Dans ses délires maniaco-égocentriques Vincente n'envisagea même pas le fait que ça pourrait se passer mal à cause de Noctem. Ah oui, Noctem allait être là. Bon. Et bien quoi, il avait bien le droit de s'amuser lui aussi le pauvre bougre ! Charlotte le regarda timidement et il prit congé en s'éloignant, ah, il allait demander à Mona si elle voulait bien de lui pour cavalier, mais il doutait qu'elle dédaignerait même lui répondre.

    Mais cette joie fut de courte durée car on lui envoya des missives, des missives pour lesquelles il resta une journée en pyjama dans son lit à ruminer. Apparemment Noctem voulait qu'il vienne, évidemment qu'il allait venir, mais il fallait qu'il vienne, surtout pour peindre la fête. Quoi ? Les photos ne lui suffisaient pas à ce type ? Se rendait-il compte de combien de temps ça prend de faire un tableau? Plusieurs jours, voire des semaines, des mois ! Même des années dans certains cas ! Mais bon, un tableau rapide apparemment, qu'il terminerait chez lui, il voulait qu'il s'inspire du caractère de la fête. C'était bien beau tout ça mais bon, Vincente comptait aussi s'amuser, ce n'était pas drôle. Tant pis, il supposait qu'il devait obéir ou sans ça Noctem finirait peut-être bien par réellement l'empailler, rien que d'y penser un frisson parcourut son corps et il devait se préparer psychologiquement. Il n'empêche que ça allait sûrement être bien ce bal. Oui, il avait le temps de se préparer, pour ce bal qui avait lieu dans un mois.

    Vincente avait noté les dates du bal, et aussi celles d'une sorte de concert pour jeunes, parce qu'on allait y jouer LMFAO, et il était à fond sur Party Rock Anthem, il la chantait tout le temps, totalement fan. Et évidemment il confondit les dates. Oui.


    Ce soir là Vincente se prépara donc à aller au concert où tout le monde allait shuffler comme des lapins sous acides, il enfila un baggy informe et des baskets fluo, ainsi qu'un T-Shirt 'I love Sex'. C'est ainsi qu'il se rendit au bal du carnaval.

    Tout content de pouvoir écouter LMFAO, Da Vinci marchait dans les rues de Cassandre, et plus il s'approchait de l'Opéra Garnier, plus un malaise le prit aux tripes. Attendez, pourquoi tout le monde était habillé comme s'ils allaient au carnaval ? Bah, ils s'étaient sûrement trompés, les crétins ! C'est ce que Vin tentait de se répéter, jusqu'à ce qu'il entre dans l'Opéra et qu'il se retrouve devant un panneau « Ce soir Bal du Carnaval » ou un truc du genre, et que devant lui il y avait des dizaines de personnes habillées magnifiquement. Ce n'était définitivement pas un concert pour jeunes qu'il y avait là. Noctem siégeait comme un roi à quelques mètres devant lui, et il sembla à l'italien qu'il lui jeta un œil glacial. HIII ! Noctem l'avait vu !

    Le blond se jeta dans la foule, histoire d'échapper au regard émeraude glacial, il n'allait certainement pas aller le saluer dans cette tenue, pas question, mais il ne pouvait pas non plus partir maintenant, il fallait qu'il constate un peu ce qui allait se passer dans cet Opéra, histoire d'avoir de quoi faire son tableau. Quel malheur, le voilà comme un chardon au milieu des roses. Si Mona était là et qu'elle le voyait comme ça... Quelle belle image il donnait à Léonard de Vinci ! Enfin, tant pis, ce n'était pas si grave mais il était bien ridicule. Lui en T-Shirt et eux en robe magnifiques.

    Il y avait tant de personnes qu'il ne connaissait pas. Il remarqua une jeune fille aux cheveux pâles qui saluait Noctem, Vincente détourna le visage, il ne voulait pas y penser. Autant essayer de s'amuser mais tous tiraient des têtes d'emo, on aurait dit qu'il se trouvait à un enterrement. Les gens le regardaient avec des gros yeux quand il passait, il leur souriait bêtement en essayant de cacher avec ses bras ce qu'il y avait d'écrit sur son T-shirt. Un jeune homme avec des cheveux roux et longs se faisait draguer par une autre jeunette, aah, que les jeunes étaient mignons, bon il n'était si vieux non plus mais bref. Surtout celle qui alla les accoster, Vin décida de s'attarder à continuer à observer les gens, c'était son boulot après tout. Il l'avait remarqué, les gens ne regardent pas les autres, ils s'en fichent royalement dirait-on, leur regard est totalement perdu dans le vide. Mais lui il adorait les observer, leurs vêtements, mais surtout leurs visages. Oh, s'ils pouvaient être tous nus pour qu'il puisse les détailler davantage ça serait merveilleux ! Mais bon.

    Par exemple, ce type aux cheveux gris en costard, il devait avoir un corps magnifique nu. Et cette femme aux cheveux blonds et longs qui venait d'arriver bien préparée ma foi. Ils avaient tous fait un gros effort pour bien s'habiller et ça rendait quelque chose de somptueux. Toutes ces personnalités ressuscitées lui donnaient des étoiles dans les yeux et Vincente enregistra tout ce qu'il pouvait dans son cerveau, parce que c'était un délice. Ah. Il aurait bien aimé avoir son carnet de croquis, ç'aurait été plus simple.

    Il se demanda vraiment où était Mona, elle était capable de ne pas venir tant bien même Noctem, et si ça se trouve elle était même capable de surgir de la foule pour lui planter un couteau dans le cœur. Il ne voulait pas la retrouver en prison, ils ne pourraient plus jamais faire l'amour, c'est affreux n'est ce pas ? Il eut un frisson d'effroi rien qu'à l'idée, il devait retrouver sa petite Joconde, parce que l'ambiance avait quelque chose de romantique malgré tout, il pourrait en profiter pour lui parler sérieusement, et d'un autre côté il avait vraiment envie de voir comment elle était habillée. Après tout il avait limite besoin d'elle pour faire un tableau vu à quel point elle l'inspirait. Vincente soupira en cherchant des couettes brunes foncées.

    Il se baladait donc parmi les robes de toutes les couleurs, et les masques. Ah oui. Lui il n'en avait en plus d'être fringué comme un rappeur, Vin se demanda s'ils distribuaient des masques en carton gratuits à l'entrée, histoire d'éviter le ridicule le plus total. C'est ce qu'il se demandait quand il aperçu une demoiselle briser son verre entre ses doigts fragiles. Quelle belle figure elle donnait. Il s'approcha d'elle.

     Quelle idée d'abîmer vos jolies mains mademoiselle ! 

    A ces mots le blond attrapa une serviette qui siégeait sur le buffet et entoura la paume d'Astrée du tissu blanc.

     C'est dommage, avec tout ce qu'on peut faire avec une main... Allez donc la rincer sous l'eau, peut-être Noctem est-il capable de se jeter sauvagement sur vous à la vue d'un peu de sang. 

    Vincente sourit et lui tapota doucement la joue, s'attardant sur la main blessée comme s'il recueillait un petit oiseau tombé du nid. Il allait sûrement se prendre un gros vent mais tant pis pour lui, il n'avait qu'à pas être comme ça. Il avait oublié qu'il était habillé comme un pouilleux mais bon, Vincente s'éloigna de la jeune et observa encore une fois les environs, un serveur passa avec des petits fours, il en attrapa un au passage, il lui fallait de l'énergie.


Dernière édition par Vincente D. Lisandro le 26.04.12 14:07, édité 1 fois
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty28.03.12 16:15

Ils s’étaient longtemps regardés dans la clarté vacillante de l’antichambre. A jouer à cache-cache, à deviner qui serait le plus mort, le plus artificiel.

Sorel n’était pas sûr d’avoir gagné en reposant le masque.
Il n’avait pas pu.

Même pour rire, apposer de nouveau quelque chose sur son visage, sentir la curieuse intonation de ces orbites vides autour de son crâne, lui était impossible. Les doigts avaient tremblés sur le tissu amidonné, de plus en plus violemment jusqu’à son corps cède, et rompu à l’agonie, vomisse la simple idée de pouvoir se déguiser ce soir-là.

On grattait à la porte de la salle de bain, avec une voix aimable. Laisse-moi entrer Sorel. Un client fortuné, qui aurait voulu s’exposer avec son nouveau modèle. Présenter son intéressant instrument aux yeux de tous, s’appuyer sur sa colonne pour mieux s’agenouiller devant Noctem.

Seul soucis, Sorel ne pouvait souffrir la présence de Dieu et par-dessus tout, il veillait à protéger ses rotules des révérences trop bien consenties. Alors quoi ? Observer son propre regard dans le miroir n’apportait aucune solution, aucune connexion avec une quelconque volonté. La statue avait caressé l’idée de ne pas s’y rendre, de se subtiliser avec force à cette mascarade organisée. Mais on lui avait payé un costume riche, on lui avait offert des chaussures, on avait arrosé d’or et d’argent son squelette jusqu’à ce que d’un mouvement de tête agacé, il accepte.
Du coup, ça s’impatientait dehors. Si on appréciait parfois les divagations de la bête, on appréciait moins l’hystérie d’un enfermement silencieux.

Comment se débarrasser de ce type ?

Une idée, maintenant. Arrachant une trousse de toilette d’une étagère, Sorel la retourna bruyamment sur le sol. Des décombres de maquillage, il extirpa un très noir pinceau de khôl qu’il testa sur le dos de sa main.
Puis, se retournant vers le miroir, il avait tracé les contours d’un loup, d’abord en suivant les sourcils, puis en passant sous les cernes. Plongeant les doigts dans le pot, il avait coloré grossièrement les pleins de son déguisement de fortune.
Une tache. Une sale tache sur la blancheur de sa peau. On ne le reconnaissait plus vraiment.
Mais ça faisait briller étrangement l’étincelle brûlante de son regard. Comme les bandes noires d’un film de western.

Quand il avait ouvert la porte, ça avait été un roulement d’effroi. Un pas en arrière. Mais Sorel, qu’est-ce que tu as fait ?

Ah la douleur de se forcer à sourire. Les dents sorties, il avait murmuré d’improbables explications avant de se fendre en avant et de saluer son hôte avec maintes politesses. Le temps que ce dernier réalise, la statue s’était volatilisée par la porte entrouverte. Avant que les doigts ne se ferment sur son bras pour le retenir, il était déjà loin.


Le voilà beau pingouin sur sa banquise de béton, dans le cœur de sa ville qu’il connait au goût. Dans la foule des couleurs, dans l’harmonie infecte des gens qui se précipitent vers le Palais, il est anonyme. Il n’est qu’un masque de plus.

Ça ne change pas de d’habitude.


Sorel n’est pas un danger pour Noctem, tous les petits pauvres de ce paradis pleurent aux pieds de leur Dieu et le haïssent tant qu’il refuse d’être la main nourricière. Cracher sur Noctem quand on n’a rien est d’une banalité affligeante. Il n’y a aucune remise en cause du pouvoir, juste une plainte longue et continue qui enfle du bas ventre de Cassandre.
Sorel aussi hurle avec les infortunés, et sa simple voix le rend invisible.
Qui se douterait qu’un simple gigolo puisse dépasser la colère de l’estomac qui hurle ?

Ainsi quand il entre, trop fardé, trop clinquant dans sa richesse, on ne le remarque pas. Bien sûr, quelques regards s’arrêtent sur les courbes de ses joues, sur la saveur de son élégance mais ça s’arrête là. Il n’a rien de différent de tous les danseurs qui valsent en rond pour le bon plaisir d’un titan sur son trône.

Il n’ira pas.
Le regard de Noctem le brûle jusqu’à la racine. Plus luisant que le sang noir.
Ce n’est plus du marbre mais de la cire qui le compose.
Plutôt passer pour un traitre que de sentir les lames de ces pupilles-là.


Mais quand on se heurte à lui, qu’une volée de jupons, de manteau noir calcine sa vue, il sent venir la nouvelle attraction de la soirée.
Elle sent le neuf. Comme une petite pièce polie jusqu’à l’os. Un très ancien et très onéreux casque grec qu’on aurait récuré et gratté pendant des heures.
Elle est jolie aussi, dans la nébuleuse étrange de son regard.

Pourtant il a aussi vu les taches de sang sur sa robe, un simple éclair vermeil.

Dans toutes les convenances, il faudrait sans doute poser une main habile sur l’épaule, flatter le physique, amener à danser.
Mais Sorel ne se charge pas de ce genre de qualité. Il préfère rire.

« Hey, si tu cherches quelque chose, il vaut mieux être deux pour le trouver. C’est parfois plus efficace ».
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty29.03.12 17:15

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« Hey, si tu cherches quelque chose, il vaut mieux être deux pour le trouver. C’est parfois plus efficace ».

Cette voix grave l'avait arraché à sa quête. Comment osait-on l'arrêter ? Les gens ne pouvaient-ils pas comprendre que, lorsque l'on se bouscule contre eux sans s'excuser, c'est parce que l'on n'a pas le temps de parler, que l'on est occupé, pressé. Visiblement, ici, dans cette grande salle, il y avait encore des personnes qui ignoraient tout du comportement humain. Cette voix lui était inconnu, mais au timbre, elle avait deviné que c'était un homme qui lui avait adressé la parole. Encore un de ces vieux pervers, toujours à l’affût de la moindre donzelle prête à céder à leurs avances Pensa la jeune fille, imaginant déjà la tronche du vieux qui l'avait accosté. Un de ces riches avec un peu de pouvoir, qui se croyaient tout puissant avec leur argent. Sans doute dans un costume plein de fioritures, de dentelles et de couleurs. N'avaient-ils jamais l'impression d'être des Paons, toujours à se pavaner, mais sans rien dans la tête ? A y repenser, plus qu'un carnaval, c'était un zoo que s'offrait Noctem.

Faire ce genre d'avance à des mineures, c'est pas réglo et puis... Commença t-elle, en se retournant vers l'homme qui l'avait interpellé.

Elle lâcha un hoquet de surprise en le voyant. Ce n'était pas du tout ce à quoi elle pensait. Certes, c'était bien un homme - avec une voix pareille, ça ne faisait aucun doute. Mais c'était pas le genre auquel elle avait pensé. Elle se croyait grotesque dans son manteau à crever de chaud, mais il y avait pire dans la salle visiblement. Elle ne savait pas trop comment réagir, un peu déconcertée par le curieux personnage qui lui faisait maintenant face. Elle avait envie de rire au éclat, tellement il semblait ridicule avec ses barbouillages sur le visage. Mais elle était tellement impressionnée par sa corpulence. Disons qu'à côté des gens normaux, elle faisait déjà pâle figure, mais là, il avait l'air encore plus imposant. Même si elle était une petite fouine, une petite princesse au royaume des jouets sur deux pattes, il y avait des fois où elle arrivait à se la fermer, où elle n'était pas très téméraire.

Redoutant une quelconque remarque à propos de ses précédentes paroles qui l'avaient sans doute blessé - il n'avait pas le profil du vieux pervers, il avait l'air assez jeune quand même -, Jack s'empressa de répondre à ce qui ressemblait à une invitation, histoire de faire oublié son arrogance.

Et je peux trouver ce que je cherche toute seule. Et d'ailleurs, je l'ai trouvé. Ajouta t-elle en détournant son regard. Une percée parmi les convives lui avait enfin permis d'entrevoir son Saint Graal, Noctem. Sa vue suffit à lui faire oublier la présence de l'autre. Elle se surpris même à sourire bêtement. Ce qu'il était majestueux sur son trône. Elle avait presque l'impression qu'il brillait.

Mais ce fut court, car l'instant plus tard, le Roi disparu derrière un groupe, comme s'il n'avait été qu'un mirage. Jack afficha une mine déçu et bougonne. Il ne m'a même pas vu. Alors que je m'étais faite si jolie. Elle porta sa main dans ses cheveux, pour vérifier qu'elle n'était pas décoiffée et posa sa main sur le loup blanc qui barrait son visage. Mais oui ! J'étais masquée, il ne m'a sans doute pas reconnue ! Rassurée par l'idée de ne pas avoir été salement snobée, elle se rappela la présence de l'autre. Comptait-il la regarder encore longtemps ?

J'ai trouvé, donc j'ai pas besoin de votre aide. Ni de rester ici, dit-elle avant de s'éclipser vers l'entrée.

Elle l'avait mauvaise, de toute évidence, elle avait raté sa chance pour roucouler avec Noctem, pas question de traîner un peu plus. Allez savoir pourquoi, elle était en rogne. Elle sauterait au coup de n'importe quel type qui lui ferait une remarque désobligeante. Une fois qu'elle avait passé la porte de l'opéra, elle retira le loup de son visage et le jeta sur la chaussée, avant de filer droit. Où pourrait-elle se calmer ?
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty31.03.12 14:52



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▬ Tiens, Mallory… j’avais déjà un loup, me voilà affublée d’un singe. Tu veux une cacahouète, peut-être ? Le buffet c’est par là.

Cyclope était sur le point de s’esclaffer lourdement lorsqu’il cassa son élan. Merde, il était « en société », comme disait Charles. Il lui fallait retenir son rire gras de poissonnier. Il le ravala donc et se marra doucement, laissant tressaillir ses épaules. Il kiffait bien quand Antigone ouvrait la bouche. C’était intelligent (plus que tout ce dont Polyphème était capable) et super sexy. Elle faisait un truc avec ses lèvres rouge pute, c’était pas possible. Mallory ne saisissait pas bien le sens du mot mais s’il l’avait compri, il les aurait décrites comme obscènes. Antigone, petite fille dans sa robe en mousseline, si légère qu’on se battrait presque pour la lui retirer rapidement.


▬ Ton costume te va très mal, et oh mon dieu, que lui est-il arrivé ? Non, en fait, je veux pas savoir, je suis sûre que c’est quelque chose de sale.

Il avait beau ressemblé à un pingouin, c’était peut-être la première fois qu’elle le voyait en 3 pièces – et même la première fois qu’elle le voyait, non affublé de son jean à trou et de sa chemise un peu crado. Ah non, y’avait aussi ce jour où il l’avait invitée au bal de promo du bahut. Oh ce désastre ! Un putain d’échec que ça avait été.

▬ Et toi constance. T’es venue dans tes fringues de boulot ? t’as pas peur qu’on te les arrache ?

Avec une stupidité dont il n’était pas maitre, Mallory laissa échapper le rire rugueux qu’il avait contenu quelques minutes auparavant.
C’est ce moment que choisit la gamine pour faire son apparition :

▬ Oh, M'sieur Qu'un oeil ! C'est pas toi que je voulais voir. Mais bonsoir quand même. C'est ta copine ?

Noctem l’aimait bien la gamine. Beaucoup même. Elle était bien marrante et c’était jouissif de l’emmerder, ce à quoi il passait la moitié de son temps. Néanmoins. Le cocktail Jack/Constance, il le sentait très très moyen. Il hésita à la bâillonner de sa grande main, ou à la pousser sur le côté, ou à la faire voler à l’autre bout de la pièce. Il avait moyen confiance en ce qu’elle s’apprêtait à dire.

▬ Elle est jolie. Profites bien, moi, je vais pas me faire prier, tu sais où il est ?

Agréablement surpris, Mallory resta figé un instant. Un coup de coude accidentel le ramena à lui. Voilà qu’il se trouvait face à un dilemme. Mentir et risquer de la voir revenir ou dire la vérité et emmerder Noctem. Il fit un geste plutôt vague vers le lointain. La gamine s’éloigna et Mallory souffla.

Il sourit à Antigone et choppa à la volée deux verres de champagne sur le plateau d’un serveur qui passait par là. Ce dernier lui fit les gros yeux. Mallo répondit avec un haussement de sourcils et ils entamèrent un dialogue silencieux :

Quoi ?
Noctem.
Quoi Noctem ?
Bouge ton cul et rejoins-le, t’as rien à foutre ici !


Mallory suivit des yeux le mouvement de la tête du serveur et intercepta le regard de Noctem, qui, de nouveau, semblait lui donner son feu vert.

Ahah, dans ta gueule, sous-fifre !

▬ Viens Labdacide, on s’casse ! dit-il en la prenant par la main.

 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty01.04.12 17:53


Allez, levons nos verres !


En repensant bien, elle aurait dû dire non.

Mais on ne disait pas non comme ça, sans raison valable. On ne disait non que si l’on avait autre chose de prévu. Et elle, elle n’avait rien de prévu. A part une soirée en pyjama, un énorme pot de glace entre les pattes et un film bizarre sous les yeux. Une soirée larve, mollement enroulée dans une couverture, son portable sur l’accoudoir du fauteuil, sans personne d’autre qu’elle, le pot de glace et la télévision. Même pas de lumière. Juste la lueur maladive de l’écran. Une hibernation extrême. Comme elle aurait aimé rester là, plantée comme une godiche dans son salon, sans mec, sans chat, sans rien. En parfait triangle amoureux entre elle, la cuillère et une glace à la mangue. Ou à la coco. Vanille, chocolat, framboise, spéculoos, kiwi, réglisse, pamplemousse, citron, menthe, poire, … Bref, que des trucs pour faire grossir. Comme elle aurait adoré rester là, immobile comme une statue de musée, à sentir les fourmis dans ses pieds, fatiguée d’être restée aussi longtemps sans bouger, derrière le comptoir de la boutique. C’est crevée qu’elle aurait regardé son film, chialant en fonction de l’action, riant aux larmes en fonction d’une autre.

Le seul problème, c’est qu’elle n’avait pas pu dire non. Après tout, on ne disait pas non à Noctem. Qui serait assez masochiste pour lui refuser l’honneur de se présenter à son bal ? Dieu seul sait qu’elle aurait voulu dire non. Dire non tout en pensant non. Pourtant, elle avait fait comme à son habitude. Elle avait accepté alors que son intérieur lui gueulait le contraire. Elle avait vu s’éloigner son pot de glace, sa couette, son pyjama. A la place, il n’y avait plus que strass et paillettes. Mais le tout sans strass ni paillettes. Être habillée sans avoir l’air d’une conne. Être maquillée sans ressembler à un perroquet. Être coiffée sans vouloir l’être.

Elle avait passé des heures devant le miroir de la salle de bain, coincée et serrée dans sa robe rouge, à tenter diverses coiffures. Elle les avait attachés en chignon avant de se rendre compte que ça n’allait pas. Elle les avait bouclés avant de se dire que non, les boucles, sur elle, c’était moche. Ainsi, elle avait tout essayé. Tresses, chignons, boucles, ondulations, frisons, et caetera. Elle les avait lavés une dizaine de fois, parce qu’à la longue, ils ne ressemblaient plus qu’à une masse informe et blonde sur sa tête. Et pour finir, elle les avait laissé se lisser sur ses épaules. Rien à foutre d’avoir une belle coiffure. Le maquillage, elle n’y avait passé que quelques minutes. Le temps de s’étaler de la poudre sur la face et de se peindre les paupières en brun, en insistant bien dans les coins. Le maquillage habituel. Et puis, derrière son loup rouge, c’était presque invisible.

Affublée de la sorte, parée comme une poupée, les pieds compressés dans des chaussures rouges aux insupportables talons, elle s’était rendue à la fête.

En y repensant bien, elle aurait vraiment dû dire non.

Parce que là, elle se faisait royalement chier, adossée au mur d’une manière non féminine, ruminant contre ces foutus talons qui s’accordaient tellement bien avec sa robe vermillon, refusant les mains tendues de plusieurs garçons. Déjà qu’elle avait mal aux pieds sans bouger, elle n’osait pas imaginer sa douleur en bougeant. Et puis, combien de verres avait-elle attrapé, pour oublier à quel point elle se faisait chier, perchée sur ses échasses, abandonnée aux griffes des ombres, caméléon sur le mur de l’opéra ?

Certes, l’endroit était magnifique, richement décoré. Au départ, elle avait entrepris de reconnaître des personnes sous les masques. En vain. Seul Noctem pouvait tous les retrouver. Elle, elle n’était pas si méconnaissable. Plusieurs fois, elle avait entendu ‘Rouge’ et plusieurs fois, elle s’était retournée. En même temps, de rouge vêtue, elle n’échappait pas à son surnom. A la fin, elle avait regardé les robes. Roses, blanches, crèmes, opales, bleues, noires. Vives ou pâles. Et enfin, les coiffures. Ok. D’accord. Des chignons, des boucles. En gros, elle faisait tâche dans le tableau des invitées.

Mais bordel ! Comme elle se faisait chier. Un verre en main, un goût de champagne sur ses lèvres glossées, n’aspirant qu’à un verre – voire même plusieurs – de martini. Avec des glaçons qui flottent. Et des cerises confites, dans un bol à part, pour les picorer. Le champagne, c’est bon, c’est cher.
Mais là, elle s’ennuyait comme s’ennuyait un rat mort.

En y repensant bien, elle aurait dû dire non.



Dernière édition par R. Albe O'Malley le 27.04.12 19:46, édité 2 fois
 
Charles P. Baudelaire
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty07.04.12 10:29



revolve around me

run away try to find that safe place you can hide.



La fête battait son plein.

Le vin blanc mousseux si apprécié des invités coulait à flots, les talons claquaient contre les carreaux glissants de la salle où l'on y percevait que des rires gauches, accentués par les regards craintifs cachés sous les loups aux couleurs aussi fantaisistes qu’écœurantes.

Quant à Charles, il restait parfaitement immobile dans un coin reculé de la pièce, un innocent verre de champagne coincé entre ses doigts. Il était adossé contre un mur isolé, une jambe au dessus de l'autre, laissant son regard de braise passer sur les différentes convives dansant, buvant, riant avec la plus exquise hypocrisie et se laissant aspirer dans une frénétique étourderie.

Peut-être qu'il n'aurait en aucun cas daigné ouvrir l'invitation qui lui était parvenue quelques jours auparavant. Mais son père, qui avait tenu l'enveloppe à bout de bras le lui avait tendue en tremblant, comme si elle allait exploser d'une minute à l'autre ; à l'instar des autres fois où il se contentait de débarquer dans sa chambre en lui lançant les choses à la figure. Il n'aurait pas daigné ouvrir l'invitation même en voyant le nom de l'expéditeur.

Parce qu'il s'en fichait de Noctem.

Mais il avait peur de Noctem.

Ces deux parties de sa conscience singulièrement tordue se déchiraient entre elles pour décider qui prendrait le dessus sur l'autre. Pile, je suis terrorisé par cette silhouette imposante et fuis en me dissimulant parmi la foule colorée, dont les visages paraissent méconnaissables sous cette mascarade. Face, je m'en contrefous et m'efface inconsciemment, me laissant guider par mes pas sans remarquer le tyran aux regard de vipère qui depuis longtemps avait deviné mon identité.

Alors oui, quelque part, il était pusillanime et appréhendait Noctem. C'était sans doute pour cette raison qu'il avait ce tic récurrent de vérifier que son masque de loup grotesque ne glissât à aucun moment de son visage au teint blafard. Quelle futilité. Comme tous les autres, le Roi de Cassandre fraichement installé sur son trône les avait déjà tous pistés et lisait en eux comme dans un livre ouvert. Et le poète continuait à prétendre qu'il ne savait rien, qu'il n'écoutait rien.

Dans son smoking déniché à la hâte par sa pauvre mère - ancienne relique de son beau-père qui avait grimacé à l'idée de prêter ce costume à son incapable de fils, mais qui avait laissé faire parce que merde, c'était une fête donnée par le Roi -, il avait déambulé entre les différentes personnes sans leur adresser un seul regard. Autant dire que peu de gens voulaient le regarder, tous étaient obnubilés par la seule vue de leur Roi perfide. Charles s'était glissé parmi la foule, comme un fantôme, puis après avoir attrapé une coupe de champagne - boisson innocente comparée à ce qu'il avait coutume d'ingurgiter -, il s'était posté dans un endroit discret. Se contentant de balayer la salle du regard de temps à autre. Encore une fois, il faisait son misanthrope qui détestait les festivités. Bacchanales dépravées où tout le monde s’asservissait, où ils n'étaient plus qu'esclaves de ce bourreau corrompu appelé Plaisir, armée d'un fouet. Mais peut-être pas uniquement du Plaisir. Au dessus de tout, chacun était, tous autant qu'ils furent, assujetti à Noctem. Ce monstre aux yeux verts qui les regardait de haut.

L'index de Charles tapotait fébrilement contre le cristal de son verre. Il serrait les lèvres, se les mordillant à quelques instant, tandis qu'une douleur prononcée s'insinuait dans son crâne à mesure que les rires augmentaient de volume et que le troupeau bariolé s'agrandissait. Partout, des costumes fringants à rendre épileptique, un orchestre trop bruyant et des valses maladroites tournoyant alentour. C'était pour ça qu'il détestait les fêtes, qu'elles soient agrémentées d'une musique urbaine, de chips, de coca ou qu'elles soient traditionnelles avec des tenues rustiques. Les fêtes restaient les mêmes à son goût.

Sa douleur, en bonne petite capricieuse, ne voulait plus se calmer dans ces moments.


Dernière édition par Charles P. Baudelaire le 08.04.12 19:47, édité 1 fois
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty07.04.12 12:17

Two Breaths Walking


Il n'était pas passé devant son miroir. Il en avait même oublié la date, passant négligemment une main dans ses cheveux alors que ses doigts serraient fermement -ce qui aurait pu être ses propres paroles- la couverture en feuille d'or du Banquet qu'il ne vit que blanche claire. Pas qu'il était d'une nostalgie particulière à l’évocation de sa propre voix, mais le lendemain, il avait un partiel sur sa propre anthologie, et même ayant vécu sa propre existante, les profs n'avaient vraiment pas la même vision de sa vie. C'était le lourd poids à porter quand on avait vécu plus de deux millier d'année auparavant : les gens avaient cette indescence de relater ses faits et gestes comme s'ils avaient été parole d'évangile. Et d'évangile, il n'en avait ni le physique – qui tirait plus d'un jeune adulte qui avait eu royalement la flemme de se lever à l'heure, ou alors ses cheveux avaient décidé que le jour d'avant, c'était la fête du millénaire- ni le mental – qui lui aussi, aurait pu laisser à désirer tant ses yeux touchaient ses joues à cause de fatigue intense. « Intense flemmardise » que lui criait son corps, ses yeux louchant sur le réveil où il n'arrivait même pas à correctement lire les chiffres arabes.

Que c'était d'un lassant de devoir se lever pour aller fêter une soirée où tout le monde s’ennuierait à y mourir. Qu'on lui apporta le cyanure, il en aurait été vite débarrassé de ses formalités puériles d'un roi de pacotille. Pas que Noctem aille une place spéciale dans son cœur – et pas qu'il fasse parti d'un quelconque groupe de résistant débile qui ne seraient même pas là si le vieux « roi de pacotille » n'en avait pas décidé autrement- mais le brun aurait pu faire partir d'un groupe neutre que cela l'aurait arrangé. C'était bien simple, il n'avait tellement pas de point de vue sur la chose « Noctem » qu'il soupirait presque à l'idée d'y penser. Après tout, le brun n'était pas d'un doté d'une foi imparable envers une quelconque divinité. Au meilleur des cas, il pouvait prendre Noctem pour un grand malade, forcené, qui s'est éclaté à faire revivre ses perso préférés pour un trip un peu douteux. Mais tout ça, ce n'était que la vulgaire pensée d'Aristide, le plus malade des forcenés.

Son réveil lui criait l'heure en lettre rouge écarlate si bien que sa rétine aurait pu se déshydrater sur place s'il ne voyait pas le monde comme un daltoniens monochromate que cela ne l'aurait pas choqué. Ah, pour sûr il aurait eu mal, et aurait eu une raison valable de porter un masque débile devant la presque totalité de Cassandre. Quel idée de porter un masque. Même dans son Athènes natale -parce que oui, monsieur s'était étrangement bien encré dans son rôle précédent – on n'avait pas de tel déguisement pour de telles fêtes. Et ça, deux mil cinq cent année avant hein. Non, là, il soupirait presque de prendre son loup aux couleurs criardes qui traînait sur sa table de salon, posé tout aussi négligemment que ses vêtements sur sa chaise. D'ailleurs, pourquoi cette chose devait-elle s'appeler un loup ? Il n'y avait rien d'animal dans l’étrange texture de l'objet entre ses doigts, un poil de satin sans doute, mais rien en rapport avec l'animal. Ce n'était même pas effrayant. Peut être était-ce du aux légendes du loup qui se cachait derrière...donc cette chose pour venir croquer la chair tendre des jeunes moutons. Cette affirmation lui convint tout du moins pour laisser son esprit vagabonder jusqu'à sa douche. Loup-masque : résolu.

Très bien, le corps maintenant sec, il enfila à la va-vite des vêtements un peu pris au hasard dans son armoire et prenant un bouquin – de Nietzsche, attention- il s'engouffra dans le couloir verdâtre de son immeuble. C'était en arrivant devant l'horrible ascenseur violet – Cassandre avait de tes architectes au goût douteux qu'il ne pouvait même pas gronder, seul ses faibles connaissances avaient su lui avouer que son couloir était d'une couleur "à vomir"- qu'il s’aperçut qu'il avait oublié le loup-masque sur sa table. Et un aller-retour, et les clés qui tombent par terre. Sérieusement, cette soirée, il la sentait juste vraiment pas.

Il marcha jusqu'à la fête une main dans sa poche, l'autre tenant son livre qu'il lisait sur le trajet. Ne pensez pas qu'il était droit de nature. Non, comme tout le monde, il s'était prit plusieurs poteaux avant d'arriver, ce qui lui donnait maintenant la raison de mettre son loup-masque pour cacher le presque œil noir. Super Aristide, tu es d'un sex symbol affriolant. Passant entre les gardes sans même lever le regard, il chercha dans son sac -qu'il contenait bien des choses – une pomme qu'il ne jugea même pas avant de la croquer à pleine dent. Bien sur que le buffet l'attirait, comme tout humain, autant de nourriture ne pouvait que faire gronder son appétit. Mais pour le jeune adulte, il y avait un problème impossible à gérer sur la table : la boisson. Qu'il était bien loin le temps où il pouvait boire à foison, se retrouvant sur les pavés de l'Acropole, vomissant toutes ses tripes en chantonnant un chant de victoire perse. Là, il ne pouvait toucher à l'alcool, cela lui était formellement interdit par son parrain de club des alcooliques anonymes, tout ça, vous voyez ? C'était que les rumeurs allaient vite, et premier de sa fac, si du jour au lendemain, on le trouvait dans le journal dans une dégaine assez désopilante, c'était sa réputation d'associable qui en prendrait un coup. Et dieu qu'il y tenait à cette réputation qui faisait fuir les gens.

La fête était bondée, comme il aurait pu s'y attendre, même s'il ne quittait pas son livre des yeux. « L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire en lui s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur. » et en un sens, cette phrase avait retenu son attention. Trouvant vite fait un coin incurvé dans la salle, il croqua sa pomme, la mine contrariée, preuve d'une grande réflexion. Noctem avait beau être à quelque centimètre de lui, il n'en avait que faire.

Il irait lui dire ses salutations plus tard. Ce n'était pas dans ses habitudes de s'occuper de telles formalités.








 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty07.04.12 17:09


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his pound of flesh

Le loup glissa de ses doigts et tomba sur le lit. Alexi soupira. Ses cheveux ne ressemblaient à rien, cette tignasse n'était pas foutue d'avoir l'air respectable, et ses vêtements étaient des vieux trucs récupérés dans les marchés aux puces de Cassandre, les couleurs étaient délavées, les tissus détendus et déformés. Il avait l'air d'un épouvantail, avec cette cravate trop petite et ces chaussures mal cirées. Seul le masque avait une once d'élégance ; il était gris, un gris perlé délicat, et remontait en pointes à ses extrémités, donnant à Alexi une allure plus sauvage, moins conventionnelle.
Ce dernier réajusta sa chemise à l'intérieur du pantalon trop large, serra d'un cran la ceinture noire qui lui enlaçait la taille, et tira un peu sur sa cravate. Un geste vain dans ses cheveux pour les dompter, mais rien n'y faisait ; il attacha son loup, cachant ainsi la majeure partie de son visage, ne dévoilant que ses yeux émeraude fatigués.

Opéra Garnier. La foule est dense, l'air est humide. Les danses excitent les corps brûlants, les lumières et l'alcool échauffent les esprits jusqu'au sang. C'est électrique, un orage lourd et oppressant, des éclairs silencieux entre partisans et résistants. Alexi se sent mal avant même d'entrer, et une fois à l'intérieur, la sensation est vingt fois pire. Il n'a aucune idée de ce qu'il fout là, ou plutôt si. Nikov se trouve à l'intérieur de cette salle de bal, parce que Noctem l'y a convié, comme il a convié tout Cassandre ; et si l'invitation paraissait courtoise, mesurée, tout les invités savaient que le choix n'était pas leur. Le choix n'était pas tien, Raskolnikov. Amuse-toi et souris, laisse-toi faire par les mains des gentlemen et valse au son des violons, courbe l'échine devant le trône de pierreries grossières du bon roi, bois pour oublier et mange ce que tu pourras avaler. C'est ce qu'il convient de faire, dans une situation pareille. Fais-le.

Le jeune étudiant descend les quelques marches, se retrouve pris au piège entre les danseurs amateurs. La technique est minable, les vêtements sont trop chics. Il y a de l'excès partout ; trop de fleurs, dans trop de vases. Trop de serveurs et de champagne, trop de bouffe sur trop de plateaux d'argent. C'est l'abondance orgiaque des caprices royaux, mais Nikov cache sa mine dégoûtée derrière son masque de carnaval. L'ensemble des convives semble une mer d'inconnus, qui chavire et dérive selon les notes de l'orchestre, le tout dans une harmonie bancale. Alexi s'approche de Noctem. Le petit gouverneur plante son regard dans les yeux du jeune homme, et un frisson parcourt Nikov. Il baisse la tête en guise de salutation, convaincu d'avoir été reconnu, et s'élance loin du roi, à la recherche d'une coupe qu'il pourrait boire cul sec. Avoir l'esprit confus, noyé dans les bulles alcoolisées, paraissait la meilleure des alternatives à l'instant.

Assis loin des violons et autres trombones, dans un calme incertain, Alexi tenait fermement la coupe dont il avait bu le contenu. Déjà l'alcool dansait à travers ses veines, se mélangeait au sang épais et frayait son chemin jusqu'au cerveau ; déjà, les idées devenaient troubles et la vision floue. Déjà, le jeune homme en avait marre. Il n'était pas fait pour ce genre de réceptions, ce n'était pas à son habitude. Il traînait dans des bars dégueulasses, des bouges malsains, quand il n'était pas assis sur un trottoir à gratter les cordes d'une guitare ou à dessiner des portraits au coup de crayon tremblant. C'était un marginal, et le bon goût d'une soirée classique le déprimait. Il savait que ce monde n'était pas le sien, et ne le serait probablement jamais. Cependant, caché derrière son loup, Alexi avait l'opportunité de voir sans être vu, à l'instar de chaque invité. Il aurait bien aimé danser, mais il n'était pas très bon à ça. De plus, ici n'était pas le meilleur des endroits pour se laisser aller à des pulsions tendancieuses : les danseurs étaient sous tension, les mouvements étaient secs et artificiels, personne ne laissait vraiment son corps s'exprimer. Après tout, le roi transperçait du regard chaque demoiselle et chaque jeune homme. La soirée allait être longue, Nikov avait besoin d'une nouvelle coupe remplie à ras-bord. Il ne se sentait pas le courage de supporter, sobre, les mondanités formelles de cette fête royale.
Qui sait, peut-être trouvera-t-il quelqu'un à défleurer pour s'occuper.

 
Raoul V. Boétis
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Personnage Incarné : Raoul de Vallonges

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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty07.04.12 18:30

Pour les gens du milieu de Raoul, la question n’était pas tant de se rendre ou de ne pas se rendre à la cérémonie du palais Garnier, il était acquis qu’il fallait y aller, que c’était l’une de ces nombreuses conventions sociales que l’on respectait moins par idéologie que pour son propre confort … La réelle question était : comment signifier – toujours pour son propre confort, s’entend – sa présence, sans passer pour un de ces angoissés et de ces corrompus. Comment être désespérant avec élégance, en somme. L’habillement, quant à lui, était tout prêt : c’était le frac des grands jours. Pour tout masque, Raoul avait acheté un loup noir – simple, efficace. Et il sortirait ainsi, paré de l’élégance des meilleurs jours, avec au fond un secret espoir : Aimienne, comme tous les autres, avait peut-être eu vent de l’invitation et, sans trop craindre d’y croiser son père – n’y serait-elle point masquée comme tout le monde … ? – y serait allée, elle aussi. Par un reste de romantisme vague – fichu résidu de la jeunesse ! – Raoul espérait l’y reconnaître, de son œil exercé. Elle n’avait après tout point le goût ni l’instinct des révoltes, et si une lettre lui disait qu’elle devait faire quelque chose, elle s’exécutait docilement, pour peu que ce ne fût pas son père qui lui ait demandé.

C’est au fond cela plus que toute autre chose qui le poussa à arriver dans le bal, non sans quelque retard – les quelques cigarettes enchaînées sur la route et devant l’entrée, pour calmer sa nervosité, y étaient sans doute pour quelque chose. Passant devant Noctem, il accomplit son devoir, esquissant un signe de tête. Et se promettant d’écrire une chronique sur la soirée pour attester, a posteriori, et en toute finesse, qu’il avait été présent comme tous les autres. Il s’approcha du buffet, prit un verre, se calquant sur les mines anxieuses et les gestes automatisés des gens alentours … Et il chercha. Pour peu, il eût appelé, d’un accent désespéré.

Puis il remarqua un éclat rouge à sa gauche, un éclair de simplicité, et un air de gamine ennuyée. S’approchant de la demoiselle rouge, il demanda, avec une désinvolture feinte :

- Vous n’avez personne à attendre, pour faire une telle mine d’enterrement, j’imagine … ?

Lui, il attendait un fantôme, un souvenir … Celle que l’auteur de sa vie n’avait jamais voulu lui laisser.
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty08.04.12 9:26

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Noir, blanc ? Blanc, noir ? Noir et blanc ? Blanc et noir ? Devant elle s’étendait une panoplie de robes, des courtes, des longues, des bustiers, des bretelles… Une main au menton, elle réfléchissait. Que mettre ? Plus d’une fois elle passa devant le miroir pour voir si telle ou telle robe ferait l’affaire. Elle opta finalement pour une robe bustier, courte et blanche, de légers voluptés la parcouraient lorsqu’elle tournoyait. Elle accompagna cette robe de collants et de petits gants, tous les deux noirs, sans oublier ses éternelles chaussures rouges à talons. Combien de fois étaient-elles passées chez le cordonnier ? Décidément, elle s’y était trop attachée pour les laisser filer. Oh elle avait bien d’autres paires de chaussure, mais les rouge à talons étaient ses préférées et de loin !
Elle s’installa devant sa coiffeuse, pris un ruban rouge et noua ses cheveux en une queue ébène retombant sur ses épaules. Un soupçon de rouge à lèvre et un loup noir pour coordonner le tout. Rien de plus, rien de moins. Simple mais jolie.
Toute impatiente qu’elle était, elle descendit les marches de sa maison deux par deux, sans manquer de s’étaler sur le carrelage. Prenant un virage serré au bas de l’escalier elle prit le petit sac noir qui était posé sur le meuble de l’entrée. Clac clac clac, d’un pas pressé elle se dirigea vers la grande porte où le chauffeur l’attendait. Elle s’assit à l’arrière, jambes croisées, sourire au visage. Belle soirée n’est-ce pas ? Promesse d’amusement.

Allons danser, manger et boire~

La voilà déposée devant l’opéra Garnier, toujours aussi grandiose et impressionnant. Toute sautillante elle se dirigea vers les grandes portes et entra. Magnifique décoration. Chapeau Noctem. D’ailleurs, où était ce monsieur. Un, deux, trois, dix, vingt-quatre…Il était par-là, il suffisait de suivre la file d’inviter qui venait le saluer. Sur une révérence elle remercia ces mesdames et messieurs de leur aide.
Glissant, se faufilant entre les invités, dansant pour passer, elle atterrit à l’extrémité de la salle. Elle grilla la priorité à tout le monde et alla embrasser Noctem comme à son habitude, mais là s’arrêtait l’habitude…ou presque. Il y a des invités, soyons descends mes petits.

On donna a Johanna une flute de champagne, sur ce, elle descendit dans la foule. Qui l’accompagnera pour une danse enjouée ce soir ? Dansant seule, parfois avec un partenaire, regardant les expressions de la foule, regardant ce qui se passait autour d'elle. Des personnes qui dansaient, d'autres qui mangeaient, encore d'autre qui restaient dans un coin sans oublier ceux qui se faisaient la malle en douce.

Pas lui….lui non plus…celui-là à l’air pas mal à l’œil. Encore un tout seul à boire le champagne. Elle finit sa flute et en attrapa deux autres, pleine. Hum...l'habillage laisse à désirer par contre, un peu vieux non ? Certes elle n'aimait pas les fioritures et les trucs clinquants mais chacun à ses limites. Peut-être que sans ces loques il serait mieux~~ Elle s'approcha, avec légèreté, du blond.

« Champagne ? »

Bonnes festivités~~
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty08.04.12 16:19

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(c) Jackie

Costume ~ Mirror
Make-Up ~ Masks

Tic Tac ! Boom ?!

It's Time ! It's The End !



    Une pince, quelques épingles, des ciseaux, une paire de boucles d’oreilles, un tube de crème parfumée, un bâtonnet de rouge vif et d'autres bricoles servant à rendre le visage et sa chevelure encore plus somptueuse. Ma salle de bain était emplie de ces choses auxquelles je suis attachée. Je voulais me faire belle et en même temps me dissimuler dans la foule. Et puis à quoi bon rendre son visage attirant, alors que celui-ci sera caché grâce à un masque. Je me sentais cruche d'avoir pus penser à ça. Je regardais longuement mon reflet dans le miroir, pensant à ce que pouvais ressembler cette ombre dans plusieurs années. Je m'amusais à marquer différentes expressions sur celui-ci et par la même occasion, contempler mes défauts. Je me sentais rassurée d'en avoir et tout de même déboussolée d'en trouver. Ma chevelure me semblais terne, mais par moment les rayons du soleil se couchant éclairaient celle-ci et la rendait merveilleusement étincelante. Je déposais une de mes deux mains sur une parcelle de cheveux et glissa les moindres recoins de mes doigts sur cette chevelure qui m'appartenais. Dans un mouvement lent et saccadant, j'attrapai mon tube de crème et fit couler quelques gouttes sur ma main droite. Je prenais conscience dans un moment d'incertitude, lorsque que l'une des gouttelettes bascula sur l'un de mes doigts, que celui-ci avait était percutée autrefois par ce bout de métal. Je fus stupéfaite et à la fois rassurée de m'en souvenir. J'éparpillais cette crème sur mon visage froid, mais tout aussi chaud à certain endroit. Mes joues sur mirent à rougir, devenant pourpre. Je n'en savais la cause.

    Mon regard se déposa sur ma garde robe. Je ne savais quoi porter, mais en même temps j'avais ma petite idée. J'effleurais quelques unes de mes robes. Le touché de la soie ou d'autres matériaux m'étais agréable. Je fermais les yeux, profitant de cet instant de calme. Je fis glisser par la suite un collant transparent sur l'une de mes jambes, puis l'autre. Puis ma robe suivie, c'était une robe assez simple, enfin dû moins pour moi. Une roche rappelant la blancheur de l'hiver et tout à la fois la douceur d'un été. Je me sentais désemparée face à ce masque qui me semblais si vide, sans expression et sans vertu. Je l'empoignai et pris mon chemin en direction de l'évènement auquel j'étais conviée. Je ne voulais pas me retrouver devant toutes ces personnes et puis je savais pertinemment que me timidité, même derrière ce masque resurgirait. Je marchas à pas lent pour me diriger vers cette immense salle. Elle était impressionnante à voir et surtout agréable pour la vue. J'esquissais un sourire bêtement. Esquissant un rire je commençais à me sentir à l'aise. Je prenais place dans la foule essayant de me frayer un chemin. De magnifiques personnes, se disposaient devant moi ou bien à mes arrières. Mes yeux scintillaient, j'avais l'impression d'être une enfant invitée à une fête d’anniversaire. Et celui qui fête son anniversaire en compagnie de ses "amis" c'est bien sûr Noctem. Alors comme toute être qui se fait appeler à un évènement on se doit de saluer son organisateur et bien entendue de le remercier. J'ai du prendre mon courage à deux mains pour essayer de l'approcher et de le saluer. Oui ma timidité faisait impasse. Alors j'esquissais furtivement un pas en sa direction, puis une courbette et le tour était joué.
 
Pétunia Œ. de Thèbes
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Personnage Incarné : Œdipus Rex
Surnom : Fureur
Préface de Cromwell :
Je n'ai pas cru dès lors pouvoir laisser à d'autres le soin d'entendre votre appel, je suis venu à vous moi-même, mes enfants, moi, Œdipe — Œdipe au nom que nul n'ignore.
fichers


VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : 24 ans.
Métier : Garçon de café, étudiant.
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty09.04.12 14:07

Assis dans le métro, je fixe mon reflet dans la vitre noire. Je sens quelques regards intrigués qui couvrent mes épaules. On va tous au même endroit, on va tous au même bal, on contente tous le même caprice. Je leur rends leurs regards et esquisse un sourire, par politesse. Nous ne sommes pas beaucoup à prendre le métro... Les moins aisés seulement. Les paumés également, et puis ceux en retard, les tout seuls, les faibles et les insectes incapables d'agir seuls qui ont suivi le mouvement de foule. Tous pourrissent l'oxygène. D'autant que tout le monde donne l'impression d'avoir claqué trois mois de salaire dans un costard de banquier et dans des pompes d'avocat - et je ne vous parle pas des femmes, tout ce fard, ces talons hauts, ces robes extravagantes... Leurs loups également, encombrés de dorures et de décorations inutiles, contrastent avec leurs visages mornes et mous. C'est fou comme ils rendent le luxe vulgaire. Mon sourire s'agrandit.
Assis dans le métro, je fixe mon reflet dans leurs yeux noirs.
On arrive, je me lève, je m'arrête sur le côté. Je laisse passer les pressés, les paumés qui ont peur d'être mal vus parce qu'ils arrivent alors que la fête a déjà commencé.
Je n'aime pas qu'on me bouscule.

Et puis j'entre, et je sens le regard vert qui me transperce. Chemise, pantalon et nœud papillon noir, je n'ai pas trouvé de masque et ai du acheter un de ces masques complètement blanc normalement faits pour les repeindre. Tenue correcte et loup, avait-il pourtant exigé. Tant pis, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Faut dire que j'avais pas l'intention d'acheter de nouvelles fringues pour ce mec. Je regarde autour de moi. Tous ont l'air crispés. C'est l'effet que doit faire le regard du roi des cafards sur tout cafard, j'imagine. Je reconnais des coupes de cheveux, des ports de tête et des épaules qui ondulent, mais les visages m'échappent ; masques obligent. Tout le monde est déjà là. Je regarde vers la gauche et je vois ses yeux cernés de noir. Je m'avance vers lui : je n'ai pas l'intention de le saluer, je suis simplement ici pour faire acte de présence, et pour cela j'ai besoin qu'il me remarque assez longtemps pour se souvenir que je fus là. Je le fixe obstinément, éclipsant toute vie autour de moi. Il ne soutient pas mon regard longtemps et ne tarde pas à tourner la tête dans un mépris plus qu'insultant. Mais je me retiens de donner la charge (il a des gardes du corps), et prend ce geste imprégné d'insolence comme une marque de reconnaissance.
Fabula de merde.

Alors je fais volte-face, je marche vers la sortie. Je reconnais une silhouette qui ne m'est que trop familière au bras d'un inconnu ; dansant. Je lui attrape l'avant-bras.

— On y va.
Je la tire à moi et sors de l'Opéra, courant presque, ignorant commérages et médisances - je n'étais resté certes que dix minutes, mais cela ne pouvait probablement pas avoir plus d'influence que ça sur ma vie sociale, puisqu'à moins de reconnaître mon parfum j'étais parfaitement anonyme en ce soir de carnaval -, et je me barre avec empressement de ce lieu de fête, emmenant avec moi une Latraviata que j'avais arrachée à sa danse sans aucune explication.

Je n'eus probablement pas supporté de sentir la crispation envahir mes veines après être resté trop longtemps aussi proche du roi des cafards, méditerai-je plus tard en repensant à cette soirée.
 
Rosamund E. Dwyre
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Âge : 29
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Personnage Incarné : Eurydice.
Surnom : Rosie.

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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty09.04.12 14:35

Avant d'entrer dans l'édifice faisant office de salle de bal, elle l'avait regardé une dernière fois, s'était assurée qu'il n'avait aucun cheveux qui partait en vrille, qu'il n'avait aucune tache sur son pantalon et qu'aucun pan de sa chemise n'en sortait. Elle avait beau cherché, il n'y avait rien à redire, et honnêtement, ça l'énervait bien. En plus, on n'y voyait rien devant ce bordel d'Opéra. Elle enleva alors son loup et poussa doucement le joueur de lyre électrique sous un lampadaire afin de mieux le voir. Ça y est, tout était plus clair maintenant.
Elle venait de trouver la petite faille qu'elle seule pouvait voir. C'était pourtant évident, elle aurait pu aisément le voir plus tôt mais à force de chercher dans les détails et les coins et les recoins d'Octave, Rosamund ne trouvait même plus ce qui sautait aux yeux. Elle s'avança alors vers lui, en soupirant, naturellement, et commença à déboutonner la chemise noire qu'elle lui avait achetée (oui, ce cassos d'Orphée n'avait pas assez d'argent pour acquérir lui-même des vêtements un tant soit peu classes) et rattacha le tout dans l'ordre, lentement, en prenant soin de ne pas le griffer avec ses ongles peinturlurés. Rosie se colla enfin contre l'épaule de son bien-aimé et lui chuchota doucement qu'il avait attaché le troisième bouton avec le quatrième, et qu'il n'était vraiment pas doué. Elle aurait bien ajouté que d'ailleurs, elle se demandait vraiment comment il arrivait à jouer de la guitare si il ne savait même pas s'habiller tout seul, mais elle s'abstint par manque de temps et le poussa en riant vers l'entrée du bâtiment. Rendez-vous dans trois heures, Oeagre.

Non, Orphée et Eurydice n'iraient pas au bal ensemble.
Pourquoi ? Parce que c'est comme ça, parce que monseigneur devait y aller en tant qu'Orpheo, parce qu'il devait aller faire le troubadour pour Noctem, parce que cette rabat-joie de Rosie ne voulait surtout pas le voir en train de signer des autographes à tout bout de champ.

***

Dans ce qu'on pouvait appeler sa tenue de bal, Rosamund ressemblait à une pétasse qui devait sortir avec un type du genre biker du Texas - ou à rien, c'est selon. On pouvait se demander en effet quelle logique suivait-elle dans sa façon d'assortir ses vêtements, si toutefois il y en avait une. Parce qu'on peut porter un débardeur troué avec une veste en cuir et un mini short pour se donner un genre, certes, on peut. Mais quand on fait ça, on se maintient, et on met des chaussures qui vont avec. En gros n'importe quelle sorte de chaussures, sauf celles avec des talons aiguilles de douze centimètres. Et puis surtout, on ne met pas pleins de grosses fleurs dans ces cheveux, parce que sinon on se retrouve au summum du look pute au rabais, si on veut bien excuser l'emploi de ce terme peu charmant.
À vrai dire, Rosie avait acheté les chaussures en question parce qu'elle les trouvait jolies, et comme elle ne savait pas avec quoi les mettre et que c'était l'occasion de les porter, elle avait décidé de faire n'importe quoi. C'est vrai, à quoi bon se prendre la tête quand de toute façon on va toute seule à un bal, et qu'il n'y a aucun risque d'afficher son cavalier devant tout le monde ?

Rosamund prit un petit four au concombre en arrivant dans la salle, et s'adossant à un mur elle regarda les gens passer, tout en critiquant intérieurement leur tenue (oui, elle avait elle-même oublié de se regarder dans un miroir avant de sortir, true story). Puis elle se dit qu'elle ne prendrait pas de champagne parce qu'il avait l'air dégueulasse. Puis elle se dit aussi qu'elle n'irait pas dire bonjour à Noctem parce que de toute façon elle ne disait jamais bonjour. Puis elle se dit enfin qu'elle n'irait pas danser parce qu'elle avait trop mal aux pieds dans ses foutues chaussures qu'elle finirait pas enlever au bout d'une heure.
La jeune fille voulut alors se rendre jusqu'au bar et traversa la longue foule en soupirant, arborant un regard apparemment agacé derrière son loup noir et perlé. Elle s'apprêtait à marcher sur quelqu'un - par inadvertance ou pas - quand un éclat de verre retint son attention. Encore une gamine maladroite qui venait d'exploser son verre entre ses mains. Quoique non, apparemment la blonde dont il s'agissait haïssait tout le monde ici. Rosie vit alors quelques hommes se précipiter autour de la gamine parce que, oh mon dieu, elle s'était foutu du sang plein les mains. Rosamund eut un petit rire avant de retourner à son but premier, c'est-à-dire le comptoir.


Wah, mais quelle ambiance de malade ! cria-t-elle dans un ton qui se voulait sarcastique, et assez fort pour qu'on puisse l'entendre malgré le vacarme que faisait l'orchestre et les gens autour d'elle.


La soirée allait être fort longue, et Eurydice se demanda si, dans cet enfer-là, elle n'allait pas craquer pour aller rejoindre son Orphée.


 
Jérome D. Salinger
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty10.04.12 14:51

Right/ Right/ Turn of the light...


*Clic*

1- Salinger enleva l'anneau qu'il portait à l'annulaire et le jeta en direction du bouton stop de sa chaine hi-fi. Bien évidemment, il le rata et la bague atterrit... Pile sur bouton "Replay".
Bon. Sa campagne pour se motiver à aller au carnaval de noctem ne marchait manifestement pas. Malgré une playlist prompte à filer la pêche à un panda en hibernation, il n'arrivait définitivement pas à se donner le Mouv'. Ca ne lui déplaisait pas pourtant, d'aller dire bonjour à Noctem. Pas tout les jours qu'on pouvait voir le Grand Paranoïaque de la ville en face.

2- Il se leva du fauteuil dans lequel il était affalé, enfila une chemise crème qui trainait sur la table, attacha sa ceinture et alla voir Margaux. Tandis qu'il tendait un reste de brownie à la crème anglaise à l'intérieur de la cage du toucan, il lui demanda d'une voix enjôleuse si elle pensait que les pandas hibernaient.

3-Playlist de Salinger pour la fighting spirit
Raise your glass - pink
Raise your glass - Glee
Turn me on - Nicki Minaj

Ce n'était pas brillant. Il était de ces gens qui n'écoutent de la musique électro que la nuit et souvent dans un état plus que flou, qui se targuent donc de ne s'en pas souvenir. Il avait donc tapé " musique de boite" sur youtube.
Mal lui en avait pris.
Enfin.

4-Il était temps. Noctem avait ordonné et on ne faisait pas attendre Noctem. Quel était l'intérêt pour un type pareil de créer un monde où tous étaient sensé lui obéir ? Bof, si ça se trouve, il voulait que certains lui désobéissent mais si même ça, ça entrait dans son plan... On en sortirait plus, autant faire ce qu'on voulait.
Pourquoi pas le bal, donc ? Il termina de s'habiller d'une chemise, d'une redingote en toile et enfila une chaine imitation-US army qui, aux yeux d'un colonel, l'aurait fait passer pour un certain "Stallone Sylvester". Il était prêt.

5- Salinger sortit, alluma une cigarette et laissa la brise nocturne faire le travail d'un gant de toilette, d'un peigne et de 29h de psychanalyse. Une fois qu'il eut l'esprit clair et les récepteurs à nicotine à peu près rassasiés, il se dirigea vers le logis d'Hugo. Il sonna, passa sans un regard devant la locataire à l'oeil torve et, dès qu'il le vit, se saisit du costume et de l'homme qu'il contenait avec un joyeux:

" VIC, c'est le moment ! On y va. T'as prévenu la môme Jailer ? Léo vient pas, hein ? "


Sans attendre de réponse, il le traina par la cravate avec une gaminerie qu'il ne s'autorisait que dans la plus stricte intimité.

6- Ils poussèrent les portes et entrèrent triomphalement au milieu de la cohue. On buvait, on parlait, on flippait, on aimait, on draguait même parfois. Salinger se passa la langue sur les lèvres, comme s'il se léchait les babines, et alla directement voir Noctem à qui il lança un franc sourire en lançant:


" Charmante sauterie, monsieur."


Il n'avait rien contre l'individu et son maquillage était marrant. Il s'inclina légèrement, la main dans le dos et se détourna. La soirée pouvait commencer.

7- Salinger chercha quelqu'un des yeux. Personne en particulier. Juste quelqu'un.
 
Victor Hugo
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty13.04.12 18:10

NÉRON.
    Quoi, Narcisse ? tandis qu'il n'est point de Romaine
    Que mon amour n'honore et ne rende plus vaine,
    Qui dès qu'à ses regards elle ose se fier,
    Sur le coeur de César ne les vienne essayer,
    Seule dans son palais la modeste Junie
    Regarde leurs honneurs comme une ignominie,
    Fuit, et ne daigne pas peut−être s'informer
    Si César est aimable ou bien s'il sait aimer ?
    Dis−moi : Britannicus l'aime−t−il ?


____Ce jour de carnaval n'était vraiment, mais alors vraiment pas un bon jour pour Victor Hugo. Tout d'abord, il haïssait les jours fériés : c'était viscéral, les jours congés surprise il n'aimait pas ça, ça dérangeait son emploi du temps... il y a des gens qui travaillent ici, mine de rien ! Ensuite, par un lien de corrélation simpliste (à savoir sa mauvaise humeur débordante), il s'était sérieusement embrouillé avec Javert, ou Léopoldine comme disaient les autres. Cette fille était vraiment en train de croire qu'elle pouvait lui échapper. Elle se rendait compte qui la logeait, la nourrissait, l'hébergeait, l'éduquait ? Hein ? Et bien c'était bibi. Qu'elle arrête un peu de croire qu'elle était libre juste parce qu'elle n'était pas très jolie. Même les plates ont un destin. Même les associables doivent obéir à leur auteur. Même les personnages secondaires doivent être surveillés. Même elle. Surtout elle.
____Et puis la cerise sur le cadeau, cela avait été Salinger. En temps normal, Victor l'appréciait beaucoup, le Jérome ; ce n'était pas son meilleur ami pour rien. Mais là, il avait un peu raté son coup. Cet imbécile ne pouvait donc pas comprendre que c'était un jour assez traumatisant et que Victor se devait d'être en retard d'au moins une heure pour que Noctem puisse voir son mécontentement ? Non. Alors il était venu, avait balancé quelques phrases au hasard et avait attrapé le pauvre homme qui avait juste eu le temps d'attraper le masque qui trainait sur le buffet ainsi qu'une veste avant de se faire entrainer illico presto au dit Carnaval. Depuis quand ce genre d'amas hypocrite amusait Jérome à ce point ? Sans piper mot, Victor avait sagement suivi son ami, avait salué poliment Noctem Fabula (il était gentil lui mais bon, pas de jours fériés la prochaine fois, merci) et s'était retrouvé avec son meilleur ami dans la foule de la population toute apprêtée.
____Chez Victor, il y avait certaines habitudes qui relevaient du sacré. L'une d'elle était de ne jamais sortir sans une veste et un pantalon noir, une chemise parfaitement repassée et le plus souvent une cravate adaptée à la situation (la cravate à canards jaunes offerte par Salinger restait, elle, au fin fond du placard). Mais durant les rares jours où Victor était de mauvaise humeur, ses habitudes pouvaient chauffer. Ce matin-là, dans une étrange pulsion, il avait du mettre le seul jean de sa penderie. Mais jamais au grand jamais il n'aurait imaginé venir ainsi au carnaval de Noctem Fabula. Un homme comme lui, en T-shirt et jean au milieu de LA soirée de l'année ? Habillé comme un étudiant ? Un homme de moyenne classe ? Un homme... normal ? Et puis quoi encore ?
____Mais il était bel et bien là, dans cette tenue, au milieu de tous ces gens dont il devait connaître la moitié (et s'il ne connaissait pas l'autre, c'est qu'elle ne méritait pas d'être connue)... et donc qui le connaissait aussi. Tout en attrapant un verre de champagne il croisa son client de la semaine dernière, et remercia une dizaine de fois le masque lui cachait la moitié du visage et ses vêtements qui devenaient presque un déguisement pour lui. Ce procès, il l'avait perdu, entrainant une amende bien juteuse. Oui, vraiment, heureusement que personne ne le reconnaissait. Et tout en s'extasiant sur le plaisir d'être là incognito et de faire plus jeune qu'il ne l'était (il en était persuadé) il se mit à observer la foule.

____Elle était massive et grouillante, pullulante de la plupart des personnages, auteurs et légendes urbaines de Cassandre. Elle était inquiète et paranoïaque, de Noctem, de ce qui se cachait sous le masque ou derrière les sourires. Elle était multicolore, voire bariolée. Victor avait toujours aimé observé les foules. Il observait ainsi cet amoncellement informe d'individus et, peu à peu, leur cherchait une unité. Et tout à coup, ce qui était grotesque et incompréhensible devenait une puissance personnifiée. Elle devenait le Peuple.
____Et puis il en remarque une parmi les autres. Une jeune femme aux longs cheveux blonds, maigre, voire rachitique. Elle était de dos mais il ne pouvait pas se tromper : c'était bien Blanche Jailer, cette si belle enfant, si douce et adorable, qu'il ne pouvait empêcher d'aimer. En la reconnaissant, plus à l'étude de ses formes que grâce à un véritable sixième sens, le premier véritable sourire de la journée apparut sur les lèvres de Victor. Avec l'apparition de Blanche, c'était la fin de ses soucis, de sa mauvaise humeur, de sa malchance. Elle était actuellement son plus grand fantasme ; loin d'un fantasme sexuel, elle était surtout l'éternel objet de ses contemplations, une véritable muse qu'il n'oserait même pas toucher. Blanche était belle tant qu'elle était inaccessible.
____Tiré de l'admiration du fessier de sa dulcinée par la disparition de l'objet de son désir, son sourire s'allongea en disant à Jérome, toujours non loin : « Salinger, nous sommes repérés. » En effet, les deux yeux bleus de Raiponce les fixaient à présent. Ou plutôt, fixaient l'être aimé et adoré : Jérome.
 
Octave O. Oeagre
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Surnom : "il vient encore chercher son RMI ?"
Préface de Cromwell : délires de lyre

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Métier : joueur de lyre électrique
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty13.04.12 20:20

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Les poches crevées et les lacets défaits, Octave était venu en bicyclette. Il était comme ça. Il ne faisait jamais attention à lui; son loup était de travers, ses joues rouges et ne parlons pas du noeud papillon si mal noué qu'il l'avait fourré dans sa poche avec un minimum de dignité.
Il lâche son vélo et l'attache précipitamment à une barrière, pour se lancer à la recherche de Rosie en se recoiffant péniblement. Finalement on eût dit qu'il s'était fait une banane, et plutôt ratée d'après l'expression de mademoiselle Dwyre. Elle ne lui refuse pas son bras et ils traversent les quelques rues qui mènent à l'opéra ensemble. Il ne faisait attention à rien. Ni aux voitures, ni aux passants, il ne regardait qu'elle et ses impassibles yeux qui s'attardaient parfois sur lui sans qu'il ne sache pourquoi. Elle fronçait un peu du nez. Non, pourtant il sentait le parfum, un parfum plutôt chouette d'ailleurs qu'on lui avait offert. Il avait mis le minimum pour cette occasion, un smoking qui moisissait dans sa penderie de prolétaire et ses chaussures de scène puisqu'il n'avait rien de plus acceptable que ces derbys bleu de Prusse. Mais il avait fait le minimum, puisqu'on n'a pas demandé à Octave de venir, on avait demandé à cet autre lui, une différence subtile et superflue, d'ailleurs.
Il était heureux d'y aller, à ce bal, avec sa main sur la hanche de Rosie, et son regard rivé sur le grand ciel noir.

Quelqu'un saisit son épaule dans les houles des invités excités, et l'entraîna en arrière. Il y eut quelques « ahhh » et des sourires qui le reconnaissaient.
Il était très comique de constater que c'est en essayant de cacher son identité que ses traits se révélaient. C'est justement en revêtant le nom d'Octave qu'il acquérait son anonymat tant précieux, et c'est ce loup bleu qui montrait à ces gens qui il était.
Personne n'était surpris de voir Orphée là pour célébrer le roi, tant ses opinions étaient connues, et quelques habitués de la boite de pandore ou des collègues de travail s'approchaient de lui. Ils avaient tous le teint un peu rose et l'haleine sucrée du champagne. Il sourit et saluait respectueusement chacun, et dès qu'il le pouvait, son regard se perdait.
Il espérait au loin voir la silhouette délicate de Rosamund, les cheveux de nymphe de Rosamund, ou les yeux stoïques de Rosamund, il cherchait de ses yeux d'enfant une bouée pour le sauver des griffes avides et ivres des macaques qui venaient commenter des anecdotes prosaïques tout à fait inintéressantes. Et quand son regard désespéré ne trouvaient pas Dwyre, il s'élevait et se perdait dans les contemplations de la fastueuse salle. Elle respirait la joie, pour lui, bien que la surcharge de monde et le vacarme cacophonique qui en résultait fussent assez étouffants. Il humait cet air de fête et écoutait attentivement les rires éclater, il avait l'impression de revenir à cette époque de jeux et de cache-cache d'enfants. Octave était heureux, heureux mais perdu.

Graham, j'ai un peu faim, dit-il avec un sourire crispé.

Il avait un peu l'air d'un clown avec sa veste bleue électrique et sa grimace d'enfant qui n'en peut déjà plus.
Heureusement qu'il y avait Graham pour supporter ce grand enfant d'Octave. Pour lui tendre une bouteille d'eau quand il est sur le point d'un malaise, pour lui souffler des mots d'encouragement quand il n'en peut plus, et surtout, pour claquer des doigts et faire venir un garçon portant un plateau. C'était chouette de venir à un carnaval organisé par le roi, surtout quand il y avait des canapés affriolants avec du beurre et des œufs de lump.


Dernière édition par Octave O. Oeagre le 16.04.12 20:22, édité 2 fois
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille Empty13.04.12 22:30

t'es pas le plus beau gosse de la terre, t'as pas de salaire
t'as pas de quoi te payer plus de deux trois verres

Nietzsche avait beaucoup de mal avec les fêtes ; premièrement parce qu'il n'y était jamais invité, deuxièmement parce que les stratagèmes pour s'y infiltrer en douce sans passer pour un indésirable connard se raréfiaient, troisièmement parce que les personnes chez qui quérir un habit de lumière propre disparaissaient tragiquement et de jour en jour. Quand sur une échelle de 1 à 10, le taux de tolérance cassandroise à l'encontre de votre aimable présence aux diverses sauteries chute à moins l'infini, il devient difficile de se procurer des adresses, des coupons d'invitation, des verres de mousseux gratuits.

L'invitation solennelle au petit raout du grand méchant en place causa un grand déplaisir à Nietzsche. Non, vraiment, ça ne lui avait pas plu du tout, d'être réquisitionné comme ça, comme s'il n'était qu'un clochard insignifiant que l'on pouvait convoquer tranquille. Le seul problème résidant dans le fait qu'effectivement, il n'était qu'un clochard insignifiant que l'on pouvait convoquer tranquille. Méditant ce constat, Nietzsche passa un quart de peigne dans ses cheveux sales - un peigne qui était sa main -, enfila ses plus belles guenilles, et ramassa un bout de carton qu'il perfora de deux trous inégaux avec les dents. Il ne pris pas la peine de remarquer que ces trous n'étaient pas à la place des yeux qu'il était déjà parti à pieds. Comprenez-le, ce pauvre petit, comprenez que ça lui a un peu piétiné le moral, aussi, de voir qu'il n'était qu'une infinitésimale tache d'encre sur l'immensité d'un catalogue douteux. Oui, parce que la première fois qu'il s'en est allé pérorer en exhibant le papier à bout de bras, tous se sont empressés de le rabrouer avec une délectation sadique. Ah, il n'était pas un vip. Ah, il n'y avait ni plus ni moins que tout le monde à cette fête-là. Bon. De toutes façons il s'en fichait. Noctem, il ne l'aimait pas.

    " - Je n'aime pas Noctem,


confia t-il sur un ton d'aveu à la première femelle talonnée qui lui passa devant. Pour toute réponse, une ondée de parfum trop cher lui grésilla à l'orée les narines dans son sillage estampillé Prada. Il s'en accommoda, alla parler ainsi à d'autres inconnus, saluer tel ou tel invité avec de grands mouvements superflus, décoiffer sans le faire exprès quelques filles et bousculer du bout de ses pieds nus des donzelles grimées jusqu'au nombril. Il ne s'excusait pas, rappelait le serveur plusieurs fois, sifflait des coupes outrageusement remplies, criait des noms pour voir si on lui répondait, faisait tomber son masque et le ne ramassait qu'a petites intermittences. Sa dégaine devait déplaire, peut-être un peu offusquer, faire lever les yeux du beau monde en costumes de nacre. Ce n'est pas comme s'ils faisaient grand cas de l'enquiquineur profond qu'il était. Il prit une gorgée de champagne.

    - Ils sont laids, vos loups. Intellectuellement, vous êtes d'une incompétence que peu d'infirmes atteignent, et humainement, vous avez l'ouverture d'esprit de vos costards archicintrés. Vous devriez tous vous remplir de caca et exploser.


Nietzsche aimait beaucoup ça, les petites soirées entre amis ; investir les espaces personnels des gens et s'y étaler jusqu'à en faire imploser les hémisphères. Dans la finitude la plus parfaite de l'irrespect, il s'essuya les mains sur Graham, poussa un peu Hugo pour récupérer la knacki ball qui avait roulé par terre, histoire de la proposer à Eurydice ou de la jeter sur Orpheo, et marcha sur les orteils haineux d'Astrée en se curant soigneusement les narines.

    - Hé, hé, les amis. Pourquoi les dinosaures ne parlent pas ?


Il attendit qu'un silence glacé se fasse dans l'assistance.

    - Parce qu'ils sont tous morts. "
 
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