Forum en hiatus le temps qu'on se reprenne les couilles en main trololo
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 carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée.

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Rosamund E. Dwyre
Rosamund E. Dwyre
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MessageSujet: carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée.   carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée. Empty16.05.12 21:18

SOME LIKE IT HAUTE

Le regard d'Eurydice était fixé avec attention sur le petit flot vermillon qui se découlait avec une rapidité folle de la main blessée au-dessus de l'évier. Le petit flot écarlate ressortait d'autant plus qu'il se jetait sur l'émail blanc, avant de rejoindre à jamais les canalisations de Cassandre.
Plein de sang aussi jeune, aussi rouge, foutu en l'air dans les égouts. C'était triste.
Rosie regarda les cheveux de la blonde, puis regarda leurs deux reflets dans le miroir en face. Elle était derrière la jeune fille, imposante avec ses onze centimètres de plus, dégoûtante avec sa veste en jean et les trous de son t-shirt. Elle faisait bien pâle figure avec sa coloration ratée, ses cheveux presque blancs et trop longs, face à la blondeur et la beauté intacte de la demoiselle devant elle. Rosamund soupira.

Elle prit ensuite le temps de regarder les toilettes de l'Opéra, et se dit que c'était quand même drôlement chouette. Rosie aimait beaucoup les toilettes des lieux publiques, sauf quand ils étaient gavés de monde et qu'ils étaient sales. C'était simple, pas bien compliqué, rassurant presque. Bien éclairé, avec pleins de couleurs neutres. Non, Noctem ne s'était pas foutu de leur gueule pour le lieu du bal, les toilettes étaient bien entretenues. Rosamund se dit qu'elle ferait peut-être un article dessus, plus tard, quand elle sera acceptée en tant que journaliste pour le seul journal officiel de la ville.
Suite à ces méditations de haute portée spirituelle, elle s'assit sur le rebord où étaient encastrés les deux éviers, en laissant négligemment tomber ses chaussures au sol. Elle ramena ses yeux vers son inconnue avec un léger sourire.


Je suis sûre que t'as fait ça pour qu'une horde de types vienne s'occuper de toi. T'as pas d'autres moyens plus subtiles de te rendre intéressante ?

À croire que t'avais raté ton coup, Astrée, vu que c'est Rosamonde qui t'avait repêchée.
Et de quelle façon t'embarqua-t-elle ! C'est sûr qu'une fille elle comme qui te prend par le bras en hurlant « je m'en occupe » pour t'emmener aux toilettes, c'est loin de l'image du mec classe qui va te porter jusqu'à un banc dehors et qui va te faire un bandage en arrachant un bout de sa chemise.
Rosie avait bien vu qu'un blond avait commencé à s'occuper d'elle, mais elle avait fait demi-tour au bout de trente secondes, se disant qu'elle risquait de se faire violer. Ah la la, qu'elle était soucieuse Rosamund. En réalité, elle avait juste eu un peu pitié et se disait qu'elle allait sérieusement s'ennuyer si elle ne faisait rien en attendant qu'Octave ait fini ce qu'il avait à faire. Alors elle se dit que, pour une fois, elle pouvait jouer à la grande soeur.



Tes cheveux, c'est naturel ?

Ce genre de question à la con, c'était du Rosie non dilué, du pur, du prélevé directement dans son esprit trop ordinaire. Elle n'avait été en contact avec l'anonyme que depuis quelque minutes seulement, et elle n'avait aucune autre question à lui poser. Elle aurait pu au moins lui demander si sa main lui faisait mal, mais non, Rosamund s'en balançait franchement, elle voulait juste savoir si la couleur de ses cheveux blonds était naturelle.
Et le pire ? Et le pire c'est qu'elle voulait savoir, ce n'était pas une question balancée en l'air comme ça, comme pour combler un blanc – les silences ne dérangeait jamais Rosie – ou comme une formule de politesse, comme un « ca va ? » ou comme un « bonjour ». Non, Rosie voulait vraiment un réponse. Elle était tout ce qu'il y a de plus sérieux.
Alors Rosamund regarda dans le vague des yeux d'Astrée, et elle se dit qu'elle avait bien l'air de tanguer, de dériver, de couler avec ses airs revêches, que son sang sec pouvait continuer de se déverser dans les égoûts puisque décidément, Rosie n'avait aucune notion en médecine, et qu'on continuerait à laver, laver le sang se versant de la peau blanche émail de porcelaine de lavabo.
Et puis quand il n'y aurait plus de liquide écarlate à dévider, elle lui demanderait son prénom, elle lui fouterait deux claques et elle partirait sans rien dire.
C'est comme cela que c'était prévu.
 
Astrée E. Atride
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MessageSujet: Re: carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée.   carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée. Empty22.05.12 20:02

C'était de pire en pire.
Pour tout dire, elle n'avait rien à rajouter. Elle était pleine de la plus grande des lassitude. Elle aura du rester chez elle. Parfois, son tempérament sanguin l'emportait, et tout se trouvait chez elle amplifié jusqu'au plus risible.
Elle avait à peine honte, en vérité. Du moment qu'elle avait eu mal, elle avait cessé de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre. Elle avait laissé le grand blond habillé comme pour une rave lui envelopper la main dans un tissu sans rien dire, et elle avait déjà tout oublié. Puis il y avait eu l'autre. Elle l'avait toute suite détestée dans le fond de sa conscience. L'autre l'avait tirée dans la salle de bain sans qu'elle ne dise un mot.

Astrée entendait à peine le complaisance avec laquelle l'autre lui parlait sur le bruit de l'eau. Elle était parfaitement calme. Ses veines se crispaient sous la peau. Elle ressentait une frustration qui n'avait d'égal que sa fatigue. C'était peut-être ça le pire dans le pire en pire : elle était envahie d'une inanité profonde, en même temps que croissaient ses envies de violence.
Elle détacha son regard des plaies qui somme toutes, n'étaient franchement rien. Il lui suffit de quelques secondes pour s'estimer juste dans ses premières impressions : elle avait tout de la fille qu'on détestait. Son visage pointu, ses petits yeux méchants, son visage aigri de carlin énervé, sa bouche pincée et son air supérieur. Astrid reconnaissait cet air. C'était celui de l'ennui consumé, de l'ennui qui pourrit et devient de la colère brute, rance, mal noircie comme une feuille recouverte de gribouillis au crayon à papier, comme un grand halo de fumé autour d'elle. Toute sa physionomie en prenait un coup dur, et Astrid détourna les yeux. Voilà comment allait s'achever la soirée, avec majesté, dans les toilettes pour dame, en compagnie de cette grandiose merveille d'insipidité et de fadeur.

Elle se secoua ses mains d’un geste ample, les essuya avec hauteur ; elle ne répondit pas encore. Elle inspecta ses doigts. Elle passa un coup d’ongle sur l’une des multiples coupures. Une petite goute rouge glissa ; elle arrêta.

« Bien sûr que c’est naturel. » Il y avait dans sa voix du mépris qui n’était même pas du mépris. Elle s’abaissait à répondre aux élucubrations de l’autre, et elle trouvait ça risible.
« Et toi, c'est naturel qu'ils soient comme ça ? Je veux dire, moches ? »

Ce qui la dépassait et la déprimait le plus, dans toute cette affaire, c'était de voir à quel point l'autre la prenait pour la dernière des connes. Ce n'était pas son genre, de vouloir qu'une nuée de types courent après elle. Non, elle était définitivement poseuse, recherchait à tout pris l'attention des foules, cherchait à être intéressante, prétentieuse, chiante, un triomphe d'immodestie, tout ce que vous voudrez, mais ce n'était pas de ce genre là. Et ça la foutait en rogne, Astrée, qu'on puisse la prendre pour quelqu'un d'aussi commun, avec des préoccupations aussi banales. Dans le creux de sa tête, la petite hystérique maudissait l'autre idiote de toutes ses forces, frappée en plein cœur par toutes ces attaques qu'elle s'inventait.

« Mais pardon, tu avais peut-être quelque chose à faire, je te retiens alors. Tu as sans doute quelqu'un qui t'attends ? Ou alors tu es du genre tordue que personne n'approche ? Tiens, brise un vase, tu te sentiras mieux ! » dit-elle en désignant la porcelaine de Chine. « Parce que si c'est pour profiter de ta splendide éloquence toute la soirée, j'aurais préféré qu'on ne se parle même pas. » À cet instant précis, elle l'aurait frappé de toutes ses forces contre le carrelage jusqu'à ce qu'elle perde son intolérable visage nymphesque, tout simplement parce qu'elle était à bout sous son apathie, et tout simplement parce qu'elle s'était trouvée là. Mais les jeunes filles ne font pas ça. Elles se tirent les cheveux, et brisent des verreries, à la rigueur.

Elle aurait aimé lui montrer la hauteur et le dédain d'Électre. Malheureusement, Astrée était la dernière des connes.
y en a même qui se scarifient.
 
Rosamund E. Dwyre
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MessageSujet: Re: carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée.   carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée. Empty10.07.12 9:55



Rosamund avait semé le vent, il était logique qu'elle se prenne en pleine face la tempête brûlante et blonde. Comment pouvait-on dévaster autant de choses en si peu de temps, en une soirée de rien ? Elle ne la connaissait même pas, et elle pensait déjà que c'était le genre de personnes qui n'avaient pas le droit de vivre. Sûrement l'avait-elle emmenée dans ce monde froid et blanc que sont les toilettes des dames parce qu'elle avait eu pitié, parce qu'elle l'avait trouvée jolie, parce qu'elle s'était dit qu'elle allait pouvoir la prendre pour une imbécile. Elle était tellement jeune que c'en était blessant. C'était tout ce dont Rosie avait peur : la jeunesse et les cheveux blonds qu'elle aurait du avoir. Elle se demandait bien comment, comment elle aussi un jour elle avait pu être jolie comme cela, avoir un nez bien droit, des petites mains, du sang partout et surtout des cheveux, des cheveux, pleins de cheveux. Un jour, elle avait été pareille, et elle s'était laissée emporter dans la niaiserie d'Octave, dans la roseraie à côté du lycée.

Elle ne savait plus vraiment bien ce qu'elle faisait là ; elle avait juste envie de partir, comme à chaque fois qu'elle se retrouvait quelque part avec quelqu'un. C'était en face un flot incessants de paroles qu'on aurait du étouffer, qui n'auraient pas du être osées.
Voilà Rosie, maintenant tu sais, tu sais bien comment cela fait quand on dit des choses qui donnent envie de tuer. Alors que fait-on dans ce cas, on tue ? On brise le vase contre ces petits genoux révoltés par on ne sait quoi, on prend les morceaux, et avec on rouvre les plaies sur les mains ? On lui fracasse le crâne contre l'émail blanc, aussi blanc que sa peau à elle, et on la laisse là, gisante dans sa plus fâcheuse posture ? On part Rosie, on part, il faudrait mieux partir et aller rejoindre Octave.
Elle regarda une dernière fois leur reflet commun dans le miroir, et passa une main paresseuse dans ses cheveux.

" On ne pose pas des questions aussi bêtes quand on a déjà la réponse, jeune fille."

Tout ce mépris, en réalité, elle en avait tant qu'elle aurait pu en revendre. Mais de quel droit, de quel droit la prenait-elle de haut. Parce qu'elle avait peut-être quoi, cinq ans de plus, elle se permettait de considérer les gens ainsi. Non, ce n'était pas normal.
Mais ce qui n'était pas dans l'ordre des choses non plus, c'était que l'autre saignante aussi se permette ce genre de comportement indiciblement vain. À croire que ce soir tout irait mal. Tout cela parce que deux petites haineuses, deux petites teignes se seraient rencontrées comme deux boules de billard, s'entrechoquant dans un bruit sourd et malgracieux, mais pourtant pas pour le moins retentissant et splendide.

" Oh oui, si tu savais comme quelqu'un m'attend. Et toi ? Ton choix s'est porté sur lequel ? Celui que tu as le plus tâché avec ton sang d'incomprise ? "

Elle sourit sans sourire, alors qu'elle était à la porte, sur le point de partir. Pourtant quelque chose l'en empêchait. Ce n'était ni le sang, ni le vase qu'elle aurait en effet pu jeter à terre, ni même ces cheveux merveilleux qu'elle aurait pu arrachés et fourré dans son sac comme un trophée de guerre. C'était tellement plus.

" Mais bien sûr, maintenant que vous semblez remise, rien ne vous oblige à supporter ma personne, chère demoiselle. "

Il y avait quelque chose de terriblement vrai dans ce "chère" distillé de sarcasme. L'ainée attrapa le vase, puis elle ouvrit dans un geste rapide et bienveillant la porte, tout en tendant à l'autre l'objet en porcelaine, comme un cadeau absurde. Elle avait tout de même cette impression qu'elle aurait besoin d'une telle violence et d'un tel acharnement pendant longtemps dans sa vie. C'était difficile à expliquer.
Mais la porte t'est ouverte, Astrée.

 
Astrée E. Atride
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MessageSujet: Re: carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée.   carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée. Empty10.07.12 21:52

mon mascara me sauvera.
Astrée n'avait plus rien à dire.
Peut-être parce là, tout d'un coup, la situation était allée au plus profond de l'absurde et du ridicule, si bien qu'elle ne savait plus très bien qui était elle et qui était l'autre. Elle pouvait aussi bien, après tout, se tenir auprès de la porte un vase à la main, qu'être au bord du lavabo les doigts en sang. Quelle était la différence entre ces deux filles aux cheveux clairs, était-elle dans leurs visages crispés, dans leurs sourires furieux, dans la haine et la tension de chacun de leurs muscles ? Pas plus qu'elle n'était dans cette conviction commune, celle que ce soir, tout ce qu'elles pouvaient dire n'avait absolument aucun intérêt.

Il n'y avait donc plus que ça.
C'était peut-être ce à quoi ressemblait un terrain dévasté après une guerre éclair, des feux tirés sans relâches pendant de longues secondes et qui venait abruptement de s'interrompre. Ne restaient que deux femmes en colères, harassées par leurs acharnements mutuels, qui ne comprenaient pas encore tout à fait ce qui venait de se passer. Quelques minutes auparavant, elles ne se connaissaient pas encore, et tout allait pour le mieux. Non, je déconne. En fait, quelques minutes auparavant, elles ne se connaissaient pas encore, et leurs vies étaient tout aussi chiantes, elles étaient aussi insupportables et étaient peu ou prou aussi énervées. Mais tant qu'à faire, elles n'avaient qu'à se jeter la première pierre l'une à l'autre, c'était très bien aussi. Un bon conflit, ça détend les nerfs de chacun, et elles en avaient bien besoin l'une comme l'autre.

« Personne. Je préfèrerais encore rentrer avec ce vase. »
En vérité, Astrée était juste très fatiguée, soudainement, et n'aurait rien pu dire d'autre. Depuis le début, elle s'échinait à trouver quelque chose de potable à lui balancer à la gueule, et puis au fond, elle s'en foutait. Tout cela n'avait guère de sens, et d'utilité, encore moins.
« Merci de m'avoir amenée aux toilettes. C'était assez gentil de ta part. » C'est vrai, ça l'était. Ce n'était que Rosie qui ne l'était pas. « Ce n'est pas contre toi. Ce bal est juste complètement naze. » Mais au fond, ce n'était qu'Astrée qui était ratée.
 
Rosamund E. Dwyre
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MessageSujet: Re: carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée.   carnaval — tell me what all this sighing's about, Astrée. Empty11.07.12 20:02



C'était l'hécatombe totale. Comme la fin d'une tragédie longue de trois heures au théâtre, éteignez les lumières, rangez les décors, remettez les comédiens au placard ; mesdames et messieurs, le spectacle est fini, rentrez chez vous. Le temps de leur rencontre avait bien été court, mais c'est comme si il avait duré trois actes. Trois actes de violences non dites, de baffes non envoyées, qui ont claquées dans les esprits et non dans l'air. Tant de frustration qui allait partir quand l'Astrée aurait franchi le seuil de la porte. Elle ne la retiendrait pas, à quoi bon, on ne retient pas les grands esprits. Oui, cette fille avait l'air d'avoir un esprit aussi aberrant que grand, de ceux qu'on ne retenait pas en cage, ou dans des temples grecques. Il ne s'était rien passé, et pourtant il s'était passé tant de choses. Ces hurlements tus et ces insultes ravalées, comme dans les vies disney.

"Ne t'en fais pas, on se reverra."

C'était bête, au fond, mais elle ne savait même pas son prénom. Sûrement un petit prénom tout mignon comme un petit sucre, oui, quelque chose qui va bien à une blonde. Quand elle n'aura rien à faire, elle essaiera d'imaginer son prénom. Delphine, Solange, Josette, pourquoi pas Peau d'âne. Elle lui aurait bien dit "Moi je m'appelle Rosamund" mais ce n'était pas très raisonnable, quand on y pensait à deux fois.
Elle la regarda prendre le vase de façon tout à fait casual, elle se dit que c'était la fin. Terminé. Ce petit calvaire de rien du tout allait se terminer tout doucement, et elle se sentait soulagée quelque part.

"De toute façon, je n'aime que les blondes."

Sûrement n'avait-elle pas entendu, elle était déjà en train de reculer au loin, dans le hall, portée par cette marche si légère et pourtant si désarticulée. Il n'y avait jamais eu de blondes ni de filles aux couleurs ratées, juste des connes qui se recroiseront peut-être un jour à l'école du jardin. Tout était normal à souhait.
Rosie se dit qu'elle irait fumer une cigarette sur un banc, dans la nuit, tout en appréciant la vie de manière désinvolte et calculée. Ce serait son premier petit bonheur de la journée, si on peut dire.

 
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