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 CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille

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R. Albe O'Malley
R. Albe O'Malley
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty15.04.12 15:59


You think I'm pretty
without any makeup on


Sa chemise pour un fauteuil.

Parce que là, ses pieds se mourraient silencieusement. Ils peinaient et râlaient à force de supporter son poids. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait y faire ? Elle avait toute une série de chaussures, plates comme hautes. Mais aucune d’entre elles ne s’accordait mieux que cette paire. Albe, combien de fois faudra-t-il te répéter d’arrêter de faire ta fashion victime ? Quand on voit ton état présent, on se dit que oui, tu n’étais rien d’autre qu’une fanatique de la mode et de l’association des couleurs. De l’association parfaite du rouge. Est-ce que c’est pour ça qu’elle travaille dans une boutique de vêtements ? Peut-être bien, en y réfléchissant bien. Mais là, Albe, tu fais pitié. Oh oui, elle aurait donné n’importe quoi, jusqu’à sa chemise, pour s’asseoir. Elle aurait fait n’importe quoi pour expulser ses chaussures dans un coin, pour ne pas se comporter en parfaite lady. Pour redevenir la fille qui portait des jeans déchirés, des t-shirts sans forme et qui marchait pieds nus quand elle était chez elle. Pour redevenir la sale gosse qui désobéissait à sa mère, celle qui apportait de la confiture et du vin à mère-grand, celle qui n’écoutait que la voix du Loup. Enfin soit.

Ses chaussures pour une boisson autre que ce liquide doré et mousseux.

Mais qu’est-ce qu’elle faisait encore là ? Elle s’était présentée à la fête, comme précisé sur le carton d’invitation. Elle était venue, s’était forcée à venir, et ce malgré le pot de glace dans son frigo. Elle s’était inclinée, s’était ridiculisée devant lui, devant son foutu visage plein de moquerie, heureux à l’idée de voir les habitants de Cassandre se soumettre à son autorité. Elle lui en aurait volontiers retourné une dans sa gueule de tyran. Sauf qu’Albe, elle n’est pas brutale. Et que lui, il lui faisait peur. Il pouvait modifier son destin. La faire tuer. Bouffer par le Loup. Par son Loup ? Non, l’idée était absurde. Et puis, Albe, ta fin, elle est heureuse, puisque le loup meurt. Sauf que tuer le loup revenait à te tuer toi. Et ce n’était pas une chose envisageable. Mais qu’est-ce qui t’a pris, Rouge, de tomber amoureuse de ce type malsain et dangereux ? Tu es presque aussi pathétique que Roméo et Juliette. Albe, bon sang, vas-tu enfin te décider à réagir ? Bouge de là. On dirait un piquet filiforme déguisé et habillé de rouge. Aussi remuante qu’un porte-manteau. Peut-être que si tu aperçois Loup, tu te déplacerais… Oui.

Son sourire pour une délivrance.

Bien sûr, il ne tenait qu’à elle de s’avancer vers quelqu’un pour entamer une discussion. Evidemment, il ne tenait qu’à elle de faire le premier pas. Mais elle avait été élevée différemment. A l’ancienne méthode. Méthode qui voulait que ce soit l’homme qui intervienne en premier. Méthode qui voulait que ce soit elle qui fasse le deuxième pas, qui réponde. Ce que cette manière pouvait être stupide, parfois. Ca n’apprenait jamais qu’aux filles à être timide. Albe secoua la tête, déposant son énième verre vide sur le plateau d’un serveur. Elle bailla et se mit à taper du pied, observant les gens qui dansaient, pas très loin. Au moins, il y en avait des personnages qui s’amusaient. Elle observa longtemps les vagues voluptueuses des robes colorées. Jusqu’à être sortie de sa rêverie.

Bien sûr que si, qu’elle attendait. Ca faisait certainement une trentaine de minutes qu’elle attendait, comme une brave fille, paumée au beau milieu de gens qu’elle ne parvenait pas à reconnaître. Tirer une mine d’enterrement ? Elle ? Bien sûr que… Possible. Oui, c’était entièrement possible. Comment sourire quand nos pieds se décomposent en lamentations ? Comment être joyeuse quand on est juste plantée sur place comme une godiche, à attendre que le temps passe ? Alors ouais, elle tirait une tête d’enterrement. Mais sans l’enterrement qui allait avec.

« J’aurai bien aimé l’attendre mais ce genre de fête, ce n’est pas trop ce qu’il aime. »

Albe se retourna et dessina un sourire sur ses lèvres rouges. Attendre Loup, au milieu de soie et de babioles qui brillent, ce serait comme attendre que la lune s’écrase. En vain. Elle repoussa l’une de ses longues mèches blondes derrière son épaule et attrapa un nouveau verre sur le plateau d’un serveur tandis que celui-ci, ridicule dans son costume de pingouin, zigzaguait entre les invités.

« En même temps, je cherche la moindre perche pour m’enfuir d’ici. »

Était-ce vraiment raisonnable, Albe, de dire ça à un parfait inconnu ? Non, ça ne l’était pas.
Ce qui rendait la situation nettement plus excitante.

« Et vous ? Vous attendez quelque chose en particulier ? »

 
Mona L. Gherardini
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty18.04.12 18:24

CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 -katerina-petrova-27926538-500-281_large
«Ôtez les masques !»
«Ôtez les masques !»
Mona, aussi loin qu'elle se souvenait, avait toujours aimé les fêtes. C'était quelque chose qu'elle adorait beaucoup, passionnément, à la folie. Rien n'était plus délectable pour elle de fouiller dans son armoire à la recherche de la robe idéale, de l'ensemble qui ferait d'elle la reine du bal. Rien n'était plus amusant pour cette écervelée de dépenser son argent en vêtements, maquillage, cotillons et autres falbalas saillant pour un bal. Il y avait quelque chose de merveilleux, de mystérieux dans le son de ce mot chargé d'ambiguïté. Un bal. Une fête. Oh synonymes de toutes les ivresses, d'un laisser aller subtile ou digne d'une orgie selon le thème de cette charmante soirée à laquelle ils nous étaient donnés de participer. C'était l'ennui. C'était l'amusement. C'était le lieu du flirt ou de la débauche. Berceau de l'amour ou de la naissance d'une haine viscérale. N'est-ce pas ? Combien d'amoureux transis avaient lié leur destin au cours d'un bal ? Hein chers Romeo et Juliette, n'est il pas vrai Princesse de Clèves et Duc de Nemours ? Oh et n'était ce pas dans les bals ou les fêtes, lorsque le masque faisait perdre notion de toute identité que l'on pouvait découvrir de charmantes surprises. Des choses que l'on n'aurait aimé jamais connaître...car une fois le masque levé sur le méfait, une fois l'ivresse finie...que de remords, que de haine envers celui qui avait notre confiance. Oh oui les bals et les fêtes étaient sans aucun doute l'activité la plus divertissante pour la frivole jeune fille. Il y avait tellement d'histoires, tellement d'anecdotes à voir, à peindre, à esquisser...source d'inspiration idéale pour tout peintre ou artiste. Source d'amusement avant tout pour toute jeune fille un tant sois peu légère comme petite Mona.

Mais que fut donc la réaction de Mona en voyant que le bal du carnaval était organisé par ce cher Noctem, et qu'elle se devait d'y aller pour ravir les yeux de ce bon vieux Noctem de sa présence ? Oh elle ne fut pas contente la petite. Elle détestait Noctem ; alors pourquoi devait-elle s'embêter à se préparer pour un bal organisé par ce roi orgueilleux et tyrannique ? Oui la Joconde avait pesté, ragé, envoyé des tonnes de smiley grimaçant à Vin pour se venger de cette cruelle situation qui se présentait dans sa petite vie d'étudiante. Elle aurait pu refuser, elle aurait pu dire non et afficher encore plus aux yeux de tous sa fervente opposition à Noctem. Mais elle n'avait pas assez de courage cette réincarnation d'un des plus grand tableau du monde, bien trop peureuse, bien trop effrayée à l'idée de perdre sa vie en commettant cet affront. Ah oui sa précieuse vie qu'elle aimait comblait d'actes frivoles et puérils, qu'elle aimait utiliser pour satisfaire un désir d'absolu et de liberté bien trop compliqué ou trop stupide pour son entourage. Enfin elle était bête et peureuse, et c'était donc préparé à cette soirée de Carnaval comme il se devait. Au diable la rébellion pour ce soir. Ce soir c'était masque, robe et champagne.

Et ainsi Mona arriva devant l'Opéra Garnier, riant joyeusement avec Marie-Antoinette, et autres demoiselles de papier, d'encre ou de légende qui avaient une certaine attirance pour les fêtes et la frivolité. Elle n'était pas la plus belle Mona ce soir là mais elle n'était pas non plus la plus laide. Elle trottinait, ses chaussures à talons d'un gris souris claquant sur le marbre des marches de l'Opéra. Elle riait en secouant ses boucles entourant un visage dégagé par un chignon sophistiqué qui se voulait soigneusement décoiffé et sauvage. Elle se fraya un passage parmi les invités dans sa robe d'un bleu irisé, bustier, se voulant aérienne, aux nombreux plis qui semblaient rappeler les froissements d'une corolle d'une fleur prête à éclore. Déjà les pétales de celle-ci s'ouvraient jusqu'aux genoux de cette Joconde sur talons. Ah elle était belle Mona ce soir dans sa robe avec son masque de dentelle noire. Elle était belle, elle était la reine des inconscientes et des falbalas. Une petite idiote. Elle se faufilait entre les invités, tentant de deviner qui se cachait derrière le masque. Comme c'était amusant, comme c'était excitant. Hormis ce bon cher Noctem, qui savait reconnaître ses oeuvres, il était difficile de reconnaître l'identité de l'homme qui vous frôlez, de la femme qui dansez à quelques pas de vous. C'était amusant. Plus de code, plus de bonne manière, plus de limite : on pouvait s'amuser maintenant. Parler à un inconnu, lancer un quolibet à un pauvre invité, flirter...Ah comme c'était amusant pour Mona un bal. Finalement elle ne regrettait pas d'être venue songea t'elle en prenant une coupe de champagne. Mais son opinion changea rapidement lorsqu'elle vit Vin apparaître vêtu....n'importe comment ! Oh comme il pouvait être ridicule ! Cherchait il à offenser Noctem ? Avait il oublié que ce soir c'était une fête qui exigeait une tenue un minimum recommandable ? Mona piqua un fard, tentant de se dérober à sa vue, gênée de voir son créateur, son peintre -ou bref- dans un pareil accoutrement. Pourquoi aimait-elle un homme aussi distrait et si peu élégant ? Ah petite sotte que voilà. La colère l'en rendait méchante la petite. Elle regarda de nouveau parmi l'assistance cherchant son amour malgré le fait qu'il s'habille d'une façon absolument ridicule et cette fois son visage s'empourpra de jalousie en voyant Vin se montrer courtois et galant avec une blonde au masque gris. Ecoeurée, le coeur blessée mais bien trop fière pour s'emporter envers Vincente devant un public, Mona s'approcha du trône de Noctem. Plus vite elle se serait montrée, plus vite elle serait tranquille pour pouvoir s'éclipser ou se boire flute de champagne sur flute de champagne ou même flirter et oublier les plaintes de son coeur devant le comportement de son amant.

Mona ne retira même pas son masque devant Noctem, se contentant de prendre, presque instinctivement, la pose qui permettait de la reconnaitre, cette pose dans laquelle Leonard de Vinci l'avait immortalisée. Elle n'avait pas besoin de plus pour dévoiler son identité à ce roi des rois qui jouissait du malheur de ses sujets. Et c'est avec un regard froid qu'elle se retourna pour se perdre dans la foule lorsqu'un silence se fit dans la salle suite à une question émise d'un homme au masque de carton aussi insolent que le ton de sa voix :

- Hé, hé, les amis. Pourquoi les dinosaures ne parlent pas ?
- Parce qu'ils sont tous morts.


Un rire s'échappa des lèvres de Mona qui se servit une coupe de champagne tout en s'approchant de l'homme et lui lança avec un sourire :

- Pertinent j'adore. Et savais-tu que ce n'était pas la barbe qui faisait le philosophe ?

Futile intervention. Stupide façon de se faire remarquer devant Noctem. Elle ressemblait en cet instant à une gamine effrontée qui jouit de l'insolence qu'elle étale aux yeux des grandes personnes. Mais qu'importe la vie est courte à quoi bon se la compliquer avec des cérémonies aussi vaines ? Et toujours son sourire mystérieux sur son visage, Mona disparu dans les méandres de la foule, cherchant un coin perdu pour se dérober aux regards. C'est alors que ses pas la menèrent devant un jeune homme au regard de braise dans son smoking et son spleen qui le suivait comme une seconde peau. Un énième sourire éclaira le visage de Mona, en reconnaissant l'ami à qui elle avait un jour offert l'hospitalité. Ses talons claquant sur le sol de la salle, Mona s'avançant vers Charlie. Face à lui, un sourire mutin sur son visage, la demoiselle se permit de faire tinter son verre de cristal contre celui de Baudelaire.

- Rasoir hein ? Je croyais qu'on allait s'amuser mais finalement c'est on ne peut plus barbant. Et si on fuguait ?




C'est loooooong et décousu pardon je dois m'habituer à Mona ;;


Dernière édition par Mona L. Gherardini le 22.04.12 8:19, édité 1 fois
 
Peter P. Llewelyn Davies
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty20.04.12 18:04

Peter avait hâte de voir sa fée sur son trente-et-un. Elle lui offrait toujours son décolleté sans chipoter, mais plus il était décoré et plus Peter le trouvait beau, et plus Peter rêvait de le déshabiller. Et même caché derrière un loup, le visage de Tink serait reconnaissable, car Peter connaissait par cœur ses lèvres et son regard, tantôt celui, bienveillant, d'une mère idéale, tantôt celui, furtif, d'une amante secrète, ou encore son préféré, le regard brûlant de celle qui le désirait, ce celle qu'il désirait. Lequel porterait-elle sous son masque, ce soir ? Peter avait tellement hâte de la voir au bras de Hook, qu'il pourrait narguer sans risque, protégé par la présence des gardes de l'ordre, des convives, et surtout du roi qu'il ne fallait pas contrarier. C'est la belle qui l'avait habillé ce soir-là, d'une simple chemise blanche, d'un pantalon de velours vert sombre et d'un loup assorti au bas. Le vert lui allait bien. Ces vêtements, bien sûr, il les avait enfilés tout seul. Peter Pan n'avait pas besoin d'assistance. Dans sa petite chambre miteuse, les plus beaux vêtements qu'il possédaient, qui avaient ce quelque chose de précieux supplémentaire parce qu'ils étaient un cadeau de Tink, avaient été bien cachés à la vue de sa mère qui aurait probablement cherché à les vendre pour quelques gouttes de whisky. Puis le moment de les porter était arrivé.

Peter ne savait pas si sa mère allait se rendre à la soirée, il ne s'était même pas soucié de savoir si elle avait lu l'invitation qu'elle avait reçu et qui stipulait que sa présence était obligatoire. Il espérait presque qu'elle n'y aille pas, qu'elle reste là à comater sur son divan ou qu'elle parte à la chasse au client. Ce qui lui arriverait par la suite ne pouvait que contenter Peter, qui ne se l'avouait pas entièrement puisqu'il était déterminé à oublier son existence même. Lorsqu'il descendit, habillé et coiffé avec le peigne le plus sommaire — ses doigts —, sa mère attendait sur le seuil de la porte. Sa robe moulante, aux reflets roses et bleus comme les écailles d'un poisson, avait été portée de trop nombreuses fois pour être jolies. C'était une sirène délavée qui n'attendait pas son fils mais son escorte, un gros joufflu en costume de pingouin qui croisa le chemin de Peter alors qu'il tentait de se faufiler hors de la masure. Mais le bonhomme l'arrêta de sa main potelée et insista pour qu'il les accompagne, sa mère et lui, dans sa belle voiture. Peter fit le choix de grimper à l'arrière, parce qu'on ne forçait jamais Peter à faire quoi que ce soit, il choisissait toujours.

Au Palais Garnier, il s'éclipsa à la première occasion. Il ne fit pas vraiment attention à la décoration, ne remarquant que ses couleurs sucrées qui, justement, lui donnaient envie de sucre. Il dénicha rapidement des confiseries et n'accepta un verre de champagne que parce que les bulles étaient jolies. Il observait les convives à travers son verre, levé devant son œil droit, l'autre fermé. Ils étaient bien plus intéressants comme ça, dorés, pétillants, déformés par le liquide qui lui servait de filtre. Son regard allait de la porte d'entrée, où il guettait l'entrée de Tink, à l'autre bout de la salle, où se trouvait une sorte de trône. Et Noctem était là, immobile, élément du décor. Peter ne l'avait jamais vu que comme tel. Noctem avait toujours été là, Noctem était aimé et haït, on le servait ou on lui résistait, mais toutes les vies du royaume gravitaient autour de lui. Toutes ? Non, pas toutes. Peter n'avait jamais eu le sentiment de devoir servir Noctem, ni celui de n'être qu'une marionnette qui devait à tout prix se libérer de ses liens. Peter comprenait les résistants, parce que lui aussi tenait à son indépendance, mais il ne pouvait pas en vouloir à Noctem d'être ce qu'il était, parce que lui aussi tenait au pouvoir. Quant à sa destinée, pour ce qu'il en savait, elle n'était rien d'autre que son désir le plus cher, alors pourquoi s'y opposer ? Non, vraiment, Peter n'avait pas à s'inquiéter du roi. Ce qu'il voulait, c'était trouver Tink, exhiber son beau costume sous les yeux de Hook en espérant qu'il y reconnaisse les goûts de sa femme et qu'il se mette à fulminer sans pouvoir agir, à bouillir de frustration et à rougir de colère comme il savait si bien le faire. Ce qu'il voulait, c'était emmener Tink dans un recoin pour un baiser à la dérobée. Alors il tendait l'oreille, essayant d'ignorer les conversations, les rires gras et faux, tous ces sons dérangeants que produisaient les adultes, pour discerner le léger son de la clochette qu'Elle porterait sans doute au poignet. Il lui avait offert longtemps avant, mais elle ne le quittait pas. Jamais. Pas même pour un bal où les bijoux de luxe étaient plus de mise d'un bracelet fait-main à partir d'une clochette ramassée par hasard et d'un fil plusieurs fois changé, avant d'être remplacé par un bracelet volé dans une boutique ambulante. En tout cas, il l'espérait.

Soudain, quelqu'un fit tomber son masque en passant derrière lui : sa mère. Il leva les yeux vers elle et elle fit un signe de tête en direction de Noctem. Peter avait oublié qu'il fallait être vu du roi, puisqu'il ne se croyait pas menacé. L'avait-il vu ? Il le supposa, posa la coupe de champagne à laquelle il n'avait pas touchée et rattacha son masque. Il ne faisait aucun doute que sa mère se ferait remarquer, en tout cas. Il soupira et se remit à fouiller des yeux dans l'assistance. Quelques enfants perdus vinrent lui tenir compagnie, mais sa fée tintinnabulante, elle, ne s'était pas encore montrée.
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty23.04.12 20:38

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AH ! JE RIS.




Ah ! qu'il avait ri, ce bon Candide, lorsque la nouvelle d'un bal organisé par Noctem avait effleuré ses délicates oreilles. Et comme il avait ri quand il avait eu un exemplaire de la missive envoyée par ce dernier sous les yeux ! Un de ces bons gros fous rires, autant nerveux qu'amusé, que personne d'autre à part lui n'avait su interpréter. Après tout pour la population de Cassandre, qu'y avait-il de si hilarant pour le doux Mark Thunder en l'invitation à un bal costumé ? Et pourtant pour lui, le fait que lui Candide, soit convié aux festivités sous peine d'être sévèrement puni, c'était tout simplement une plaisanterie de la plus haute stupidité.
Le comble avait été lorsque Noctem Falbala avait assuré pouvoir reconnaître chacun de ses invités sous son masque. À croire qu'il invitait librement Candide à venir s'amuser à l'Opéra Garnier juste sous son nez, comme un défi à relever. Défi que Candide n'hésita pas à accepter, sourire goguenard aux lèvres et excitation malsaine au creux de l'estomac.
Et voilà donc qu'il se retrouve posté devant la vitrine d'un magasin, observant son reflet dans le miroir d'une penderie se trouvant dans le fond de la boutique. Il faut bien le dire : il est franchement séduisant, dans son costume noir à queue de pie, le Candide. Ses cheveux clairs et lisses coiffés impeccablement, son nœud papillon noir rehaussant la couleur pâle de sa peau et ses chaussures cirées de bout en bout, il a l'air d'un parfait gentleman. Mark a l'air d'un parfait gentleman. Mais qu'en est-il de Candide ?
Avec un léger, très léger pouffement de rire, il reprend son chemin dans le quartier de mise en abîme. Il n'est pas seul sur les trottoirs : les gens s'amassent, tous parés de leur plus bel atour, certains masqués et d'autres pas encore, se dirigeant dans une seule et unique direction : l'Opéra Garnier. Tous répondent à l'appel du roi, du tyran, tels des moutons avec un berger. Ah ! que dirait La Bruyère en voyant cela, rirait-il ? En tout cas, Candide, lui, en est tout hilare.
Mais voilà qu'il arrive à destination. Faisant comme ceux qui se trouvent le visage dénudé autour de lui, il sort son loup de la poche de son veston et en noue les rubans derrière sa tête. Il a opté pour un masque sobre et simple, teinté de noir et décoré d'une unique plume de faisan ocre à son côté droit. Une pensée effleure son esprit et il retient un rire.
Derrière le loup se cache Mark Thunder et derrière Mark Thunder se tapie Candide.
À croire qu'il est une poupée russe humaine.
À l'intérieur, la foule est dense, l'air légèrement suffoquant, la musique presque recouverte par la rumeur des conversations. Les robes colorées virevoltent au gré des pas de danse, des éclats de rire forcés et surjoués se font entendre de part à d'autre de l'immense salle. Tout n'inspire que comédie et tension. Au fond de lui, Candide gronde d'excitation : c'est un parfait terrain de chasse qui s'offre à lui, teinté d'une menace et d'un danger non négligeables qui ne font que renforcer son trépignement.
Et puis bien sur, il y a lui. Assis sur son fauteuil déguisé en trône, les lorgnant tous de son regard jade, le roi semble tirer plaisir à voir ses invités se courber face à lui, danser, parler, rire, rester en retrait. Candide attrape une flûte de champagne sur un plateau d'argent que faisant circuler un serveur souriant, et sans quitter le roi du regard il en boit une gorgée avec délectation.
Oh ! comme il s'amuse ! Dans un coin de la pièce, droit comme un i et souriant à chaque connaissance qu'il croise, il ne peut s'empêcher de jeter de furtifs coups d’œil en direction du roi. Celui-ci le reconnaîtra-t-il ? Si oui, que fera-t-il ? Poussant le vice un peu plus loin, il invite une jeune femme à danser et il l'emmène au plus près du pseudo-trône. Et il jubile, oh ça oui, s'agitant ainsi juste sous le nez de Noctem, une délicieuse fille entre les bras. Il aurait presque envie de lui adresser un signe de la main et de lui dire tout sourire : « Bonsoir bonsoir, je suis là ! ».
Mais il n'en fait rien. Fou certes, mais pas stupide, le Candide. Son regard doré parcourt l'assemblée. Vraiment, cette soirée promet d'être intéressante.

 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty23.04.12 23:46

CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 XJbmq

You think you're somebody
But the truth is that you're nothing



Il leva les yeux au ciel, passablement exaspéré, après avoir passé dix minutes à faire tourner un verre de champagne entre ses doigts sans en retirer un quelconque intérêt. Son bout de dentelle sur les yeux le démangeait horriblement, il n'avait aucune envie d'aller parler à un pauvre loup solitaire lui aussi, et il se demanda s'il ne valait pas mieux commencer à détailler chaque personne dans cette salle pour perdre du temps.

Du coin de l'oeil, il le regarda, lui, en train de se donner en spectacle, manifestement ravi, pour finalement déclarer que les dinosaures n'existent pas. Tu soupires en détournant le regard, agacé. Monsieur a toujours aimé se produire en public, tenir une assemblée sur le bout de ses lèvres, pour au final débiter une connerie plus grosse que lui ou une évidence - dans tous les cas, il paraissait bien con, avec son histoire de reptile. Le réel intérêt de la soirée n'est pas là. Il se trouve sur un trône, à regarder ses sujets, ses marionnettes, à les regarder se débattre contre elles mêmes pour se divertir. Oh, pauvre Roi désabusé.

Un sourire s'inscrit sur tes lèvres.

Encore, tu changes de cible. Mona. Tu aurais presque envie de lui dire de ne pas s'attarder sur le clochard soudain devenu prophète, à vider toutes les coupes qui passent sous son nez, qu'il ne s'agit que d'un homme vulgaire qui ferait certainement mieux d'exploser dans ses propres excréments avant de le proposer aux personnes qui l'entourent. Mais tu n'en fais rien. Tu te contentes de garder cette remarque pour toi afin de pouvoir lui balancer plus tard. Lorsqu'il te dira que ton loup est moche.
Il porte la coupe de champagne à ses lèvres, une nouvelle fois, la vide, appelle un serveur, en prend une autre et se lève, les membres légèrement engourdis d'être restés immobiles durant un moment. Il s'avance dans la foule, Shakespeare, bouscule les femmes trop apprêtées, les hommes et leurs rires gras, masqués, cherchant à conquérir, encore, sans cesse, à se jeter dans des ombres, il ignore la présence des autres, ne veut voir que lui. Quitte à pousser son assistance chérie.


    ▬ Je rentre.



Tu le défies du regard, comme si personne d'autre que lui existait.
Au diable le reste.


    ▬ Continue à t'enliser dans la théorie de la merde. Je pensais que tu pouvais élever le débat un peu plus haut que... Ça. Enfin, ton raffinement ne m'étonne plus. A bientôt.



Et si ce n'était "à ce soir", tu irais le ramener de force dans tes draps.

Il passe son manteau noir sur sa chemise blanche, dans un mouvement rapide, vide sa coupe, emporte le cadavre d’éthanol avec lui. Son regard se baisse sur ses pieds. Il évite celui du Roi. Oh, sur son empire de peur, pouvait il encore régner longtemps ? Il s'était enfermé dans une cage dorée, mais du toc, rien de bien solide, de vrai, car la peur, c'est l'inconnu, et toute vérité éclate un jour. Et il y aurait bien une aube trop rouge où ce pauvre diable tomberait plus bas que l'Enfer qu'il s'était construit.
Un dernier regard, légèrement moqueur. Les étoiles, qui gouvernent notre existence, pas les hommes...? Ça n'était que temporalité.

Une heure, auprès du Roi, auprès de la foule. Une simple heure.
A présent, tu te glissais dans le froid de la nuit, enroulé dans ton manteau sombre, jetant sur le trottoir le verre vide, l'écrasant de ton talon, sans répit. Cette grotesque comédie ne rimait à rien. Et pourtant, tout le monde y avait un rôle bien défini. D'autant plus William, apprécié de ses confrères, convié aux soirées plus diverses les unes que les autres. Cette fois, tu n'y as trouvé aucun plaisir.
Le vent souffle légèrement, il frissonne. Ses bras se resserrent contre lui, pour le réchauffer. A moins que ce ne soit ton âme qui se rend ? Les lumières de la nuit te mangent une nouvelle fois, avant d'aller te noyer dans la solitude de tes draps.
Du moins pour le moment.









 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty26.04.12 16:32

Fête et mondanité étaient les deux plus belles maitresses des Grimm. Les lieux et les acteurs étaient la meilleure des matières pour leur création, alors dans une logique pure, plus il y avait de monde, plus ça plaisait aux frères conteurs.
Vous l'aurez compris, à leurs yeux, cet endroit était merveilleux.
Tout d'abord parce qu'il était tout simplement beau, le décorateur d'intérieur de Noctem ayant un sacré goût pour l'ostentatoire et la surcharge. Ensuite parce que l'agitation de ces fourmis était pour le moins surprenante. Petit chien craintif du coup de savate ou intéressé par un nonos, chacun tour à tour venait lécher la botte à son Altesse l'Inspiration. Chacun ; lui y compris.

Pour jouer l'hypocrite en ce jour béni, il avait revêtu belle peau, costume sobre de lin gris.
Et à cet instant, si proche du trône où le Roi, l'homme à l'esprit double souriait. Il jubilait de voir les chiens de Noctem se retourner sur son passage, surpris par son loup de verre laissant découvert son visage. La provocation et l'indignation étaient mère des meilleures histoires.

Arrivés devant l'Inspiration, les frères posèrent un genou à terre, levèrent la tête vers le regard profond mais lasse de leur souverain et leur voix mielleuse l'abordèrent conscient que le choix de leurs morts pourraient leur attirer préjudices.

« Majesté, nous vous remercions pour cette fête très réussie. Votre peuple est heureux des distractions que vous lui offrait aimablement mais Cassandre manque cruellement d'histoires et de contes... »

Ils s'interrompirent, Noctem ayant pris la peine de lancer un regard moins désintéressé que la seconde précédente.

« C'est pourquoi nous aimerions les rapporter... Cependant nous manquons d'un laissé passer. Si votre majesté pleine de bontés voulait bien nous l'accorder, ceci serait un honneur... »

Tous ces qualificatifs mélioratifs envers l'Inspiration ne trompait personne et surtout pas cette dernière. Ceci n'était que politesse protocolaire cachant un réel but de bien se faire voir et de posséder l'objet convoité.
Noctem, leur répondit accompagné un sourire large dissimulant à la perfection le fond de sa pensée.

« Très bien. Je vous l'accorde »


Le visage de Grimm s'éclaircie, lentement se releva, et posant sa main sur sa poitrine en serment, de la compassion et du sarcasme mêlés dans ses prunelles.

« Merci votre majesté. Et... Baudelaire vous le direz peut être mais vous semblez être le roi d'un pays pluvieux, riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux, qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes, s'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes… Nous aimerions donc ce soir en remerciement, briser votre ennuie. »

Il se plia une nouvelle fois et dans la foule des danseurs, disparut. Si son petit numéro n'avait pas été au goût de Noctem, il en subirait le prix fort, mais peu importe, en ce soir de fête, Grimm appréciait les jeux de hasard où son sort était la monnaie.

….........................~oOo~.............................

Rumeur : Nouvelle, bruit qui se répand dans le public, dont l'origine est inconnue ou incertaine et la véracité douteuse.
Tous les contes étaient nés de l'union d'une rumeur et d'un colporteur.
En cette nuit donc il se lira aux bruits qui courent pour donner naissance à une histoire merveilleuse, à un retournement inattendu.

Il dansa. Beaucoup. Il fit tourner les têtes et les robes à volants des dames de Cassandre, murmurant des mots d'amour dans une oreille bouclée de perles pendant qu'au moment où tous les corps dans la valse se croisaient il versait les mots empoisonnés dans l'oreille d'une autre.

Un quart d'heure d'ivresse et de pas était passé quand déjà son œuvre commençait à germer.
Des murmures se faisaient dans la salle, on disait qu'une action des Résistants allait avoir lieu, qu'un Hyde trahirait son maître...
On disait, mais où était le mensonge, où était la vérité ?
Le doute s'était installé mais ceci entrainerait il l'erreur mettant feu aux poudres ?
Cette histoire Grimm ne l'avait pas encore conté mais cela n’allait pas tarder.


Spoiler:
 
Clarence D. De Sade
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty27.04.12 18:20

Le bal…

Clarence jeta un coup d’œil sur sa montre et se leva, nu comme Nature, seulement vêtu de ladite montre et des zébrures sanguinolentes qui rayaient son dos délicat - malgré ses grandes passions, De Sade restait un délicat qui avait une tendresse pour l'épilation sur autrui -.
Et avec toutes ces conneries, il allait en retard. Enfin, conneries… Il adressa un sourire à la jeune rousse qui s’ébattait sur le canapé comme une jeune chienne en chaleur :

« Allez dégage, il faut que Rose vienne faire le ménage. »

C’est que ça puait légèrement le sang et le sperme dans son salon. D’habitude, il trouvait cette odeur fort glamour, mais là, hm, comment dire, il était censé être présentable, et se rendre au bal de Noctem avec un parfum du genre « Mâle viril n°5 » ne le rendrait jamais assez crédible aux yeux du tyran pour lui demander encore une petite augmentation de ses rentes – le Marquis n’avait jamais assez d’argent pour ses loisirs. Il pouvait quand même se vanter de donner un emploi à beaucoup de prostituées de Cassandre, et même une utilité plutôt régulière, puisque lorsqu’il goûtait à la pseudo – vertu d’une femme, il ne s’arrêtait pas avant de l’avoir entièrement réduite en lambeaux. C’était le genre de mec, comme un certain Patrick Bateman dans un certain roman américain du XXéme siècle, à vous bouffer le vagin. Littéralement. Et ne parlons pas de son salon des Plaisirs. Son manoir, c’était un peu le Macumba. En mieux, et avec moins de musique merdique - ; Clarence monta le volume de sa sono’ au maximum, lançant un cd de Bach :

« Rose, MENAGE. Et en soubrette, je te prie, j’ai assez vu ton cul pour la journée. »

Le Marquis ramassa les clés de sa bagnole de sport – il en avait plusieurs pour les assortir à ses vêtements. Mais le XVIIIéme siècle et ses carrosses lui manquaient quand même. Que n’aurait-il donné pour un attelage de cheveux alezans, anglais ou italiens, aux croupes marquées aux armoiries de sa famille.

Il rêvassa un instant sous la douche, frottant ardemment ses plaies sanguinolentes pour en virer les premières croûtes.
Ah, un carrosse bleu et argent, avec un cocher et une bonne vieille livrée de valet. Et ledit valet aurait un long fouet qui claquerait avec ardeur sur la croupe des chevaux et…
Conscient que ses rêveries risquaient de lui faire coûter toute l’eau chaude du manoir, Clarence sortit de la douche et alla enfiler une chemise à jabot. Il avait encore dix bonnes minutes pour se permettre d’arriver. Quoi, un véritable aristocrate n’arrive jamais à l’heure. Glissant ses clés dans la poche de sa veste de velours – très Versace -, il revint dans le salon et haussa un sourcil en trouvant l’ardente rousse toujours ancrée au même endroit :

« Brittan, ma chère. »


Il s’appuya contre l’une des colonnes dorées qui parsemaient son parfait petit château :

« Veux tu bien te rhabiller avant que je ne lâcher les chiens sur ta pâleur nacrée ? Je sors ce soir, je n’ai pas le temps de faire nettoyer ta cage. »


Elle ramena ses boucles rousses sur ses épaules et ramassa ses affaires :

« Si tu pouvais aussi nourrir Ophélie tant qu’à faire. Les croquettes quatre légumes sont sous l’évier. Si tu trouves la…maîtresse de maison, tu lui demanderas. »


Ses lèvres s’ourlèrent d’un délicieux sourire et il sortit de son manoir, jouant distraitement avec les clés. Il tapota la carrosserie de sa voiture bleue électrique et se glissa au volant. Bon, il allait quand même voir Noctem, il ne pouvait pas venir les mains vides, surtout s’il voulait lui montrer son….affection. Il baissa légèrement le rétroviseur, le temps de croiser son propre regard, et gueula :

« Brittaaaan, veux-tu bien venir avec moi, finalement ? »


La jeune rousse vint s’installer à l’arrière, posant son corps nu et plantureux sur la banquette de cuir :

« J’ai une laisse dans le coffre. Tu iras t’offrir à Noctem, n’est ce pas, ma doucette ? »

Et c’est avec cette beauté sculpturale en laisse qu’il entra dans la salle de bal, vingt minutes en retard, certes, et avec un sens des convenances très personnel, mais au moins représentatif de cette classe de pro-Noctem qui se la pète grave.

De Sade marchait d’un pas lent et cérémonieux, la main tendue en l’air pour pousser la prostituée à avancer par légères saccades sur sa laisse, qu’il avait même en bleu pour s’assortir à sa veste. Brittan avait un maquillage félin - du fard à paupières mordoré filait sur ses tempes dégagées -, qui agrandissait son regard de chatte assoiffée jusqu'à lui donner une lueur de démence au milieu de son visage pâle et rond. Avant de refermer la voiture, Clarence avait sorti un loup de porcelaine blanche et l’avait collé à son visage moqueur.

Mais son rire, son rire de maniaque, se reconnaissait toujours à des mètres à la ronde.

 
Satine E. Irving
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty28.04.12 14:29

IS THAT MEANT TO BE FUNNY ?
satineUn bal. Il aurait pu proposer une partie de Mario Kart sur Wii façon World War III que ça lui aurait autant retourné l’estomac. C’était une chose que de feindre les sourires et l’insulter dans sa tête, c’en était une autre qu’il affirme lire leurs pensées les plus malsaines comme s’ils se baladaient tous avec un post-it sur le front indiquant à loisir « je veux te voir brûler en enfer » ou bien « je t’aime à m’en brûler en enfer ». Ceci dit, si les deux propriétaires de ces deux opinions tourbillonnaient ensemble suffisamment vite dans une valse improvisée, même Noctem pourrait avoir du mal à lire, non ? Non, ça ne marchait probablement pas de cette façon ridicule. Peut-être entendait-il leurs voix comme un certain vampire scintillant à la lumière ? Mais connaitrait-il le propriétaire de chacune d’entre elles alors qu’ils seraient rassemblés dans l’immense Opéra ?

satineLes mains tremblantes, Satine dénoue les nœuds de soie de sa nuisette tout en cherchant à se rassurer. Elle dégrafe son porte-jarretelles et fait glisser ses bas sur ses fines jambes couleur de miel. Nue comme au premier jour, elle se lève de la cuvette de ses toilettes miteuses le nez blanchi et se jette sous l’eau brûlante de la douche. Un claquement de porte lui indique que l’homme de la veille est parti sans demander son reste. Un souci de moins parmi la foule d’incertitudes qui l’obsède. Les gouttes ruissellent sur ses seins rebondis tandis que ses pleurs se mêlent aux rires qui montent de la ruelle glauque dans laquelle elle habite. Elle se refuse à y aller. Elle ferait tout pour s’échapper, pour pouvoir ignorer l’appel de l’homme qui régit Cassandre comme un Sims City bien ordonné. Elle fulmine malgré ses dents qui s’entrechoquent comme un casse noisette.
Satine trop obéissante coupe le robinet, sort de sa cage de verre emplie de buée entortillée dans une serviette rêche. Prends ta baïonnette et tes bottes lustrées, soldat perdu, et va jouer ton rôle dans la fête de l’absurde. Echappée de son habitacle après avoir bien arrimé son masque sanglant sur ses traits fins elle s’élance vers le métro, traversant les rues où la joie de vivre des insouciants l’étouffe. Le brouhaha ambiant lui donne envie de vomir sa bile sur le premier passant venu et le charivari des voitures n’arrange rien à son malaise.

En retard d’une bonne demi-heure à cause de la ponctualité bancale des transports en commun, c’est les mains tremblantes et le cœur au bord des lèvres qu’elle pénètre dans la salle du bal. Sa robe de mousseline asymétrique vole sur ses collants en résille et son dos dénudé se couvre de chair de poule pendant qu’elle attrape une coupe de champagne et s’adosse contre le mur le plus proche. Elle aurait préféré une bonne vodka bien fraîche mais à quoi bon se faire remarquer : elle était déjà chanceuse d’être entrée presque en même temps qu’un hurluberlu qui attirait toute l’attention avec sa chienne en laisse. Qu’il aille donc offrir son présent à son Roi, cela constituait pour la jeune femme une bonne occasion de se faire oublier.
Elle avait envie d'une trace. Elle attendrait une petite heure derrière son masque rougeâtre et s'éclipserait.
Saloperie de Cour des Miracles.
 
Eliott C. Christopher
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty29.04.12 20:03



« Tomber est permis ; se relever est ordonné. »

    Tu le vois ? Non ? Regard mieux. Tu le vois maintenant ? Toujours pas ? Si tu n’arrives pas à le voir c’est qu’il a atteint son objectif. Il est tout au fond. Caché. Enfouit derrière les décors. Il est assit. Il panique. On voit bien son stress, regardez sa jambes gauche, elle tremble. Il se ronge les ongles. Son regard tente de fuir celui des autres. C’était la première fois qu’il mettait un costume de ce genre. Il ne prit que l’un des plus classiques. Evitant à tout prix de se faire remarquer. Tu le vois maintenant ? Enfin. Il a un peu l’air dérisoire. Il voyait toutes ces personnes. Si belles les unes que les autres. De magnifiques filles qui dansaient. Sans se fatiguer. Sans que leurs sourires ne disparaissaient. Elles étaient si belles. Certes. Il n’allait pas regarder les femmes toute la soirée. Tu sais, il ne sait pas trop qu’est-ce qu’il devait faire. Il sait juste que s’il ne venait pas, il était foutu. Il ne veut pas avoir de problème. Tu vois, Eliott ne demande rien, juste faire sa vie. Une vie tout à fait normale. Une vie sans ennuis. Une vie, quoi. Mais, ce cher Noctem en a décidé autrement apparemment. Eliott est déchiré entre la haine qu’il possède envers lui et sa peur. Mais, son effroi prend un peu le dessus de sa rancune. Or, il garde ses distances. Mais ce soir, ça ne doit pas se passer comme ça. Si ça ne tenait qu’à lui, il serait resté assit là toute la soirée. À contempler les buffets, les rires, les danses et pleins d’autre divertissement pour le regard. Il devait aller devant Noctem et s’incliner devant lui en le saluant avec le plus de politesse possible. Eliott n’est pas hypocrite. Eliott n’est pas assez bon comédien pour faire cela. Et puis, peut être que ce n’est pas obligatoirement obligatoire.

    Il ne savait pas quoi faire. Il tenta de se rassurer en pensant à autres choses. Regarde, il y a un buffet. Et des serveurs. Mais évidemment, t’es trop innocent pour boire, toi. Tu te retrouves là. Maintenant debout. À te tourner les pouces sans rien à foutre. Il y repense. Il repense au gars au visage effrayant. Celui qui est assit tel un roi sur son trône. Celui qui sourit à tout le monde de façon si perturbante. De toute façon, tout le monde ne pense qu’à lui dans cette salle. Si vous ne l’aimez pas, pourquoi lui souriez-vous ? Pourquoi avez-vous l’air si heureux de le voir ? Je n’arriverais jamais à vous comprendre. Le gus aux cheveux blanc ne voulait que rentrer chez lui. Dormir. Pour reprendre son boulot de marchand de journaux le lendemain. Il ferait tout pour s’enfuir. Hélas, il a bien trop peur pour oser partir en pleine fête. Mieux vaut attendre. Et en un instant, le trouble apparut encore une fois. Peut être que j’aurais des ennuis si je ne vais pas m’incliner. Peut être qu’il va me tuer. Peut être que..

    Et voila qu’il se mit à s’affoler. À paniquer. À stresser. À re-trembler. À devenir aussi blanc qu’il ne l’était. Il ne savait pas quoi faire. Tu peux apercevoir une goutte de sueur coulant sur sa joue toute blanchâtre. Tu vois qu’il n’est pas bien. Mais ne fait pas attention à lui. Ce n’est qu’un gamin, un gamin de vingt deux ans.

    Il finit par se mettre en tête de demander que faire à la prochaine personne qui entra. Cette personne arriva. C’était une femme. Une femme attachée par une laisse. Peut être catwoman. Avec derrière, un type qui semblait la diriger. Tenant fermement sa laisse. Le canard était assez ébahi par cette scène. Il n’alla bien sur pas aborder cet homme pour savoir que faut-il faire. Non. Aucuns doutes là-dessus. Le canard attendra la prochaine personne, celle-ci ne pris pas bien longtemps à pointer le bout de son nez. C’était une grande femme aux cheveux bruns. Tu pensais passer inaperçu mais Eliott t’a vu. Il venait de prier pour qu’une personne –normale- se montre. Et voila qu’elle était là. Il fonça sur elle, avec tout de même un peu de gêne. Eliott savait qu’il ne pouvait pas lui foncer dedans et lui demander directement que fallait-il faire. C’était tout sauf poli. Il commença donc doucement.

    « Bon- Hum. Bonsoir ! »

    Les rumeurs n’atteignaient pas encore l’ouïe d’Eliott. En y réfléchissant bien, si une action des Résistants a lieu.. Eliott sera de la partie.


 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty01.05.12 7:44

CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Javert11

Cette journée avait été effroyable. Et risquait de finir catastrophique.
Elle était parvenue à se défaire de son auteur. Non, nuance : il lui avait permis de disposer, se retenant de la gratifier d’un coup de botte dans l’arrière-train, comme on fait aux vilains chiens. Toutefois, ça n’avait servi à rien ; elle avait sauvagement ruminé toute la journée, s’enfermant bien vite dans sa chambre, ne réussissant même pas à montrer à son père qu’elle était sociable, en fait. Parce qu’elle ne l’était pas. Elle était brusque, et envoya valser une fois de plus sa nouvelle version des Misérables, avant de feindre s’intéresser au code civil lorsque la voix de Victor parvint du rez-de-chaussée, la sommant de faire moins de vacarme. Ses ongles s’étaient enfoncés dans le bois élégant de la porte.

Le soir venu, elle était descendue, et avait trouvé la robe. Noire, comme celle d’un enterrement. Rattaché à un affreux collier de chien. Ou ce qui y ressemblait de près. Elle ne parlait même pas de ces rajouts en poils de bête en ébène. Ni de ce loup de loup. Ahah. Papa voulait impérativement que son chien-chien soit de la partie. Elle n’avait donc pas le choix. Même si ce n’était que le port d’un simple habit. Alors, elle le mit, cet accoutrement du diable, et se rendit sans sommation à l’Opéra.

Resplendissant, pleins de bels gens, machin, truc … Pas l’envie pour les politesses, les yeux de chien de garde scrutant déjà la présence oppressante de son créateur. On ne peut plus facile à deviner ; les filatures, ça la connaissait. Elle savait dès à présent qui peuplait la moitié de cette salle. Comme un animal blessé dans sa fierté, elle entreprit un long détour pour éviter au maximum une chance de se faire, ne serait-ce qu’adresser un coup d’œil par Hugo. Heureusement pour elle, il était trop occupé à déshabiller cette traînée de Blanche. Elle s’engagea donc vers le trône de Noctem. Et lui conféra l’occasion de se moquer d’une révérence aussi gracieuse que si ça avait été celle d’un dinosaure. Elle le gratifia d’un étrange, pas encore si haineux que ça. Mais pas un mot. Ses lèvres qu’elle avait naturellement oublié de maquiller, restait sceller par l’amertume qu’on peut avoir contre celui qui l’avait laissé choir entre les doigts élégamment ganté du célèbre avocat.

Puis, sans tarder, elle se terra dans la pièce qui représentait le mieux son mépris : les toilettes. Oui, action pitoyable sur pensée butée, dans son crâne de piaf, ça pouvait donner ça. Ignorant vaguement les saluts des autres invités, ne prêtant aucune attention à ceux qui avaient décidé de jouer les malins –des auteurs, sans aucun doute-, elle se glissa, comme le loup se glissa chez Mère-Grand, dans les sanitaires. Très luxueuses, d’ailleurs. Et loin d’être déserte comme espérée. Plein de mesdames qui se recoiffaient, se remaquillaient, se rhabillaient, se réveillaient. Avec des robes toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Sans tarder, Léopoldine s’enferma dans un cabinet. Elle resta debout, face à la porte. Son crâne maculé de cheveux blancs se cogna contre la paroi. Elle releva la tête. Recommença.

Elle n’était pas prise de cette envie de pleurer qu’ont les héroïnes de film. Elle était seulement et profondément énervée. Sa fierté d’étudiante impertinente en avait pris un coup. Tout en elle en avait pris un coup. Et son bourreau, celui qui avait tenu le bâton qui l’avait rompue de coups jouait les jolis cœurs ridicules dans la pièce d’à côté. Elle était où cette fichue justice, alors ? Elle s’était fait la malle le temps de la soirée ? *Insérer ici une salve de jurons qui franchit son boudoir, s’élevant dans les toilettes des tepus.*
 
Judith A. d'Herblay
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty04.05.12 11:46

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L'obscurité avait déjà commencé à se répandre sur Cassandre. Elle avait amené avec elle un flot de saveurs nouvelles et inquiétantes diluées par une brise légère portant encore les effluves d'une averse passée depuis peu. En dépit du ciel assombri par l’heure tardive, et les nuages lourds dont il s’ornait, l'Opéra Garnier brillait sous l’effet de centaines de boules de lumières qui s’élevaient le long de sa façade, flottant gracieusement autour des dernières silhouettes fantomatiques, illuminant d’un éclat étrange les pavés humides de la rue. En ce lieux luxueux avait lieu le bal masqué exigé par Noctem Fabula. Tout comme le Roi l'avait désiré, les habitants de Cassandre s'était rendu à l'Opéra vêtus de masque et tout avait été préparé afin de divertir ce dernier. La musique emplissait la salle principal et chargeait l'atmosphère d'une étouffante chaleur. Ça sentait bon le parfum haut de gamme qu'on avait ouvert pour l'occasion et la foule aux mille couleurs vacillait d'avant en arrière, de gauche à droite, au rythme d'une valse lente et régulière. Le peuple de Cassandre s'étonnait à se laisser prendre au jeu de Noctem, à étaler honteusement leur plus belle parure de bijoux pour ces dames, et leur plus saillant costume pour les messieurs en plein milieu de la salle de réception comme seuls de superbes comédiens pouvaient le faire. L'Opéra Garnier accueillait ce soir la plus belle troupes de théâtre qu'on eut rêver d'avoir pour divertir le Roi !

Un groupe de femmes au loin attirait l'attention alors qu'elles parlaient avec énergie, ces dernières semblaient beaucoup plus absorber par leur discussion que par les regards curieux que leur lançaient certains hommes. - Fanfreluches d’absurde, poussières d’hypocrisie : c’était toujours cette complainte abominable que l’on soufflait en silence, entre deux sourires forcés. Arriva à leur rencontre un serveur qui leur proposa du champagne, il était confiant, ça se voyait par sa démarche, par sa carrure tenue bien droite. Seulement, il traînait légèrement des pieds, soit par fatigue de sa dure journée, soit parce qu'il n'était pas très content d'être là, mais les femmes soudainement silencieuse, le regardaient, bien enchantées par son admirable visage angulaire. L'arrivée du Marquis de Sade et de son accompagnatrice fut remarquable et permit au serveur de s'éloigner du groupe sans tarder, plateau à la main, avec une dextérité déconcertante, le jeune homme zigzaguait parmi la foule jusqu'à s'arrêter devant une jeune blonde contrariée. Celle-ci lui fit comprendre d'un geste rapide de la main qu'elle n'était pas intéressée par les mets proposés avant de se replonger dans la contemplation minutieuse de la foule. Elle tenta une mimique méprisante mais ne parvint qu'à ébaucher une grimace stérile pour tout résultat, oscillant entre colère contenue et frustration étouffée avec plus ou moins de succès. Elle cherchait quelqu'un ; un visage familier, sûrement. Le regard azur de la blonde s'éclaircit soudainement, et, sans ménagement, sa main se posa sur le bras du serveur tandis qu'il s'apprêtait à tourner les talons.

- qu'est-ce qui se passe ?

Il lui semblait qu’on murmurait inhabituellement autour d'elle. Peut-être était-ce dû à son manque de compagnie, ou peut-être était-ce le fait du pli amer qui ne quittait plus ses lèvres, de l’acharnement malsain qu’elle mettait à provoquer décortiquer chaque personne croisant son chemin, de son aigreur constante depuis le début de cette soirée. Ses doutes furent chassés lorsque l'employé approcha ses lèvres vers son oreille pour lui faire part des rumeurs qui se répandaient depuis plusieurs minutes déjà. Les murmures ne s'estompèrent qu'une fois qu'elle fut sur le point de quitter la salle. Une chaleur inconnue, diffuse, brûlait ses entrailles et humidifiait son front. Elle la sentait bien, vague et mesquine, irradier au fond d'elle, dévorant sa poitrine, s’insinuant au plus profond de son être, suffocante, accélérant son rythme cardiaque et embrumant son cerveau. C'était une crainte et une excitation malsaine qui faisaient pulser sauvagement son coeur en manque d'adrénaline.
 
Gabriel S. Zenito
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty06.05.12 16:17

Les comédiens ont installé leur tréteau
Ils ont dressé leur estrade et tendu des calicots


Gabriel, tu vas être en retard.

Un courrier posait sur une commode, ouvert, avec la signature du Roi en bas du papier.
Bal du Carnaval, tenues appropriées et loups sont exigés, présence obligatoire, sévir, je saurais te reconnaitre, tes sombres pensées n'ont plus aucun secret pour moi.
Tout le long de sa nuque subit un frisson, un claquement de dents raisonna dans le silence et ses doigts glissèrent le long du jabot de sa veste, le serrant lentement... Il se mit à imaginer deux grandes mains fines, blanches, décharnée, remplaçaient ce col qu'il peinait tant à mettre. Pris d'effroi, il le desserra brusquement, haletant, le cœur battant à la chamade.

-Ah ! J'ai peur...

Il s'enlaça, fixant la lettre qui semblait la narguer avec ses sous entendus pleines de menace si jamais il n'y allait pas. Il ne voulait pas, vraiment pas y aller. Il avait peur, très peur.

Gabriel, tu vas être en retard.

Quel sera la réaction du Roi s'il mettait bien trop de temps à venir ? Allait il envoyer ses soldats à sa porte ? Lui, si jeune, il se voyait déjà dans un cachot sombre et finir ses jours dedans, son cadavre bouffé par les rats. Le garçon devait faire un choix: sois le cachot, sois le bal. Allons pour le bal, avec un peu de chance il ne le remarquera peut être pas ? Il se fera discret, promis, aussi discret qu'une petite souris, on ne l'entendra même pas marcher.
Il finit de serrer son col, mit un petit chapeau sur la tête, il fait d'autant plus faire preuve de coquetterie s'il devait aller à se bal, oser les couleurs vives comme le rouge.
Dis, Gabriel, tu ne devais pas te montrer discret ? Ah, te voila déjà partit.

Gabriel, tu vas être en retard.

Il arriva devant la grande porte de l'opéra, rassuré de la voir ouverte et d'accueillir encore beaucoup de mondes. A croire que pas mal avait voulu se faire désirer en arrivant trente minutes en retard, sans compter que certains restaient encore à l'extérieur, s'attardant encore quelques secondes pour saluer des groupes arrivant en même temps qu'eux, d'autres pour observer l'étrange énergumène (enfin Gabriel le désignait ainsi) qui tenait en laisse une femme. Le blondinet fut aussi témoin du spectacle, et il cacha son visage pourpré derrière son masque, il aurait aimé grommeler une remarque acide sur le comportement de l'homme mais son petit doigt lui rappelait d'être sage comme une image et aussi discret qu'une fourmis.

Gabriel, tu es en retard.

Il s'avança, regardant curieusement autour de lui, rasant parfois un peu les murs pour ne pas se faire remarquer, comme ci sa présence comptait tant que ça. Il leva la tête, écarquillant les yeux à la vue de la silhouette qui se tenait sur le trône. Le Roi ne semblait pas l'avoir vu, du moins son regard n'était pas pointé vers lui mais plutôt vers une silhouette qui s'inclinait devant lui, difficile de décrire un sentiment sur son visage, peut être était ce un masque en vérité ?
Le jeune garçon baissa les yeux, hésitant à le saluer car ce serait contradictoire à ce qu'il s'était dit avant d'entrer, mais une question pointait dans son esprit: est ce que c'est obligatoire ? Peut être pas, il remarquait que certains venant d'entrer n'allaient pas le saluer, ou du moins pas tout de suite. Au pire, il ira en même temps qu'une connaissance à lui, ça lui donnera du courage, ou peut être après avoir goûté les petits biscuits salés qui lui faisaient de l'œil au coin du banquet.

Gabriel, tu es en retard.

-Hmm, c'est vraiment bon ces biscuits, crunchcrunch !

Il redressa la tête, du sel au coin des lèvres, le dernier biscuit dans la main. Autour de lui, l'agitation avait doublé de volume en même temps que le monde. Avait il mis tant de temps que cela à manger tous ces biscuits ? Était ce aussi pour cela que des femmes avaient pâlit et que des hommes regardaient autour d'eux, partagé entre l'anxiété et la curiosité ?

-Hey, monsieur, que se passe t'il ?

Gabriel s'approcha d'un serveur, tendant en même temps l'assiette vide pour demander à ce qu'on l'a remplisse. L'air ennuyé, l'homme prit cependant le plat et se pencha en même temps pour lui murmurer quelques mots à l'oreille. Le blond changea de figure et manqua de s'étouffer.

-QUOI ? IL Y A DES RÉSISTANTS PARMI NOUS ? ET ILS VONT FAIRE QUELQUE CHOSE CE SOIR ?

Gabriel, tu es toujours en retard.

On ne t'avait pas dit de te montrer discret au fait ? Voila que tout le monde a dû entendre ce que la plupart n'osait pas dire tout haut. Voila que tu rougis comme une pivoine et que tu décides de fuir pour de nouveau raser les murs, manquant de bousculer une dame. Cette dernière baissa la tête vers toi, intriguée. Cela n'arrange pas ton rougissement, il ne manque plus que les yeux mouillés qui ne tarderont pas à venir.

-Mademoiselle... Je crois que j'ai fais une grosse bêtise.

Les comédiens ont parcouru les faubourgs
Ils ont donné la parade à grands renforts de tambours
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty08.05.12 4:10


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Yeah this city is endless
And I'm, I'm walking alone

Les diva arrivent toujours en retard. C'est ici leur symbole, la raison pour laquelle on les déteste, la raison pour laquelle on les aime. Elles aiment qu'on les remarque. Et alors, Lewis fais sa diva. Elle arrive après la vague et dans sa robe de tous les jours, elle se trémousse, elle jubile, elle regarde les gens de haut quand elle passe tout en glissant son vieux masque trouvé dans le grenier devant ses yeux rieurs. Oh non, elle n'est pas toujours comme ça. Elle s'amuse un peu, c'est tout. C'est comme ça qu'on l'aime Lewis. Et derrière elle, elle traine par le poignet sa petite protégée. Toutes les divas ont leur protégée, comme les rois ont leur pupilles. Une jolie fille qui les suit, qu'elles se sont amusée à pomponner comme une petite poupée. Le genre qu'elles traînent au bar, sur la piste et autre part si affinités. Souvent, elles changent, les potiches. Mais là non. Lewis est bien décidé à garder sa petite gothique asociale quelques temps encore. Quelques temps.

Au début, elle ne voulait pas y aller. Un bal: ça sonne faux, le nom en lui-même ennuie déjà. Elle y est pour prouver sa bonne foi, pour trainer sa carcasse déjà soûle et celle si lourde à tirer d'Alix. Sinon elle ne serait pas venue, elle serait allée faire la fête ailleurs, là où ce n'est pas les violons qui doivent mettre l'ambiance. Lewis n'aime pas s'ennuyer et si tous les ailleurs auraient été fermés, elle serait restée chez elle, à danser nue sur un bon petit rock alternatif avec un whisky coke et un gin-tonic, un mélange BOUM explosif.

Mais puisqu'elle est là, bien sûr, elle est allée directement vers le bar, prendre un verre pour se mettre dans l'ambiance. En sirotant son Bloody Mary, elle les observe tous, choisissant assidument avec qui elle pourra terminer la soirée si Alix l'abandonne. Elle ne connaitra certainement même pas son nom, ils se quitteront au matin après une nuit folle et elle l'oubliera. Si elle arrive enfin à décoincer sa petite Liddell, peut-être arrivera-t-elle à obtenir d'elle autre chose. Lewis rit. Le jour où ça arrivera, oh que oui, elle se régalera, mais jusque là, elle se contentera de danser, de rire en secouant sa crinière, de pousser quelques cris dans la nuit. Jusque là elle s'amusera avec les autres.

- Oooooh! J'aodre ce morceau! Hahahahaha!

Elle rit fort. Qui aurait cru qu'on pouvait s'amuser à un bal. Elle s'amuse seule au milieu des autres, à tournoyer comme une imbécile heureuse, une suicidaire qui n'a plus rien à perdre, une jeune fille qu'on fera nonne demain. Elle rit fort. Elle fait tâche dans le décor mais peu importe. Il faut toujours qu'elle se sente sous leurs regards Lewis, ça la maintient en vie. Elle rit fort alors qu'elle ne connait même pas la musique fluide et trop classique. C'est pas son genre ce genre d'endroit, mais maintenant elle est bien. Même si c'est tout son contraire, elle agit comme d'habitude. On dit qu'il faut savoir rester soi-même non?

Elle retourne épancher sa soif avec une ou deux coupes pétillantes et en riant encore, retourne sur la piste. En emmenant cette fois avec elle, une jeune fille en robe noire. Toujours du noir. Toujours ce côté sombre à côté d'une Lewis qui rayonne (l'alcool à pleins d'effets secondaires). C'est pas grave. Elle est un soleil pour deux, le nuit, le jour, elle s'amuse pour deux, elle rit pour deux, elle vit presque pour deux, jusqu'à ce que la lune rit aussi!
 
Blanche R. Jailer
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Personnage Incarné : Raiponce

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Que pensez-vous de Noctem ? :
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty08.05.12 9:36

Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie
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On disait avoir vu la veille une blonde désagréable dans les bras d’un inconnu plus âgé qu’elle, défoncée au LSD, en sous-vêtements, quelque part dans un coin d’une rave party des plus déjantées. La vérité n’était pas loin, voir exactement similaire à ce que l’on racontait. Blanche se réveilla à vrai dire au milieu de cadavres de bouteilles, de joints, d’humains. Elle enjamba cette merde affreusement humaine, avec l’horrible impression de n’être qu’une coquille vide. Son visage souillé par le maquillage ayant coulé et par les lèvres de cet étranger, la jolie Raiponce ne ressemblait plus vraiment à grand chose. Elle avait perdu une de ses tuniques préférée dans la bataille, c’était dommage. Elle sortit nerveusement de l’endroit puant la pisse, la gerbe et l’alcool et avait traversé Cassandre en petite lingerie, encore défoncée de la veille. Elle allait se coucher tandis que la ville s’éveillait sous ses yeux vitreux, ne faisant pas attention aux regards interrogateurs des passants la dévisageant. Une fois chez elle, elle se jeta sur son canapé, et s’endormit de cette manière, sale et terriblement laide. Dors Raiponce, ça t’aidera à oublier ta connerie.

Il avait fallu qu’un salopard fasse du bruit à sa fenêtre, et malgré le fait qu’elle habitait au dernier étage, elle se réveilla en fronçant les sourcils. Un regard par la fenêtre lui permit de constater que la nuit commençait à tomber. Il était temps pour elle de se lever véritablement, malgré son mal de crâne persistant. Une clope entre les lèvres, toujours à moitié nue, elle se dirigea vers son petit balcon, observant Cassandre du haut de sa tour. Merde, c’était ce soir le grand bal organisé par Noctem en l’honneur du Carnaval. Quelle connerie. Devait-elle vraiment s’y rendre ? Elle ne devait pas oublier que le roi de la ville avait exigé que chacun s’y rende, sans doute sous peine de torture, ou une autre bêtise dans le genre. Autant dire que la jeune Jailer n’avait pas le choix. Elle passa par la case douche, ou plutôt, dans son cas, la case renaissance absolue. Elle lavait ses péchés de la nuit passée. L’eau coulant sur son corps était telle un voile blanc qui se posait délicatement sur les souvenirs qu’elle avait de cette rave party et de cet inconnu qu’elle ne reverrait jamais. Une fois lavée, elle se dirigea, nue, vers sa garde robe éparpillée sur le sol de sa chambre entre les pinceaux, les paquets de clopes vides, les polaroïds ratés et les pots de peintures. Comment fallait-il se vêtir pour un Carnaval ? Elle opta pour une robe verte, comme ses yeux, moulante et bien trop courte. Du moins, assez pour qu’on devine ses formes et qu’on aperçoive ses deux longues jambes squelettiques. Blanche enfila une paire de talons relativement hauts et se positionna devant sa trousse de maquillage. Autant être plus que présentable. Disons au moins sexy. Une fois ses grands yeux soulignés de noirs et de gris, elle s’empara d’un loup et d’un boa noir, et c’était parti pour la soirée la plus hypocrite de l’année.

Amusant de voir que la première personne que Raiponce vit à la soirée fut l’inconnu de la veille qu’elle prit soin d’éviter. S’il se souvenait d’elle. Elle espérait bien que non. Une cigarette au bec, pour changer, elle pénétra dans l’immense salle trop colorée à ses yeux éblouis par toute cette lumière. Noctem, assis au fond, se délectant du spectacle que lui offraient ses marionnettes, arborait ce petit sourire en coin qu’on la plupart des gens détestables. Coupe de champagne à la main, elle fit une révérence des plus froides à « son humble et vénéré roi » avant de s’éclipser dans la foule bruyante. Du moins assez bruyante pour lui faire renaître son mal de crâne. Elle croisa Mona sur la joue de laquelle elle déposa une bise en échangeant des banalités du style comment vas-tu ça va bien c’est sympas hein oui très Noctem a fait du bon boulot.
Et il fallut que ses yeux se posent sur Jérôme et son costard, ses cheveux mi-longs et son sourire de profiteur. Elle fit un signe de la main à Mona pour lui dire au revoir, au milieu de la conversation, et se dirigea, déterminée, vers ce salopard qu’elle aimait. Il était accompagné de Victor, leur meilleur ami respectif, que Blanche embrassa chaleureusement sur les deux joues.

« Je ne pensais pas que tu viendrais. Tu es venu accompagné de cette pute de Léo ? »

Puis, assez froidement, elle se tourna vers l’homme qui la faisait tant souffrir et qu’elle se forçait de ne pas regarder.

« Salinger, salutations. Tu feras attention, tu pues la suffisance dans ton costume de pingouin. »

Cette sale fête hypocrite pouvait désormais commencer.
 
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty09.05.12 11:17



C’est qu’elle en était presque belle avec ses vices qui lui tordaient les paupières.
Alors ce n’était que caresses de noir, trainées de rouge, frissons de rose sur ses joues cocottes, froissements de tissu sur son corps, et tout le rituel de trop qui alourdit son corps délesté de caresses, et des regards crasses de Clarence. Alors elle se pare, objet un peu trop comme jamais assez convoité, alors elle se peint entre deux courbes du miroir, dans l’espoir d’entre deux coups de pinceaux, de peut-être … s’apercevoir.
La vérité c’est qu’elle a un peu froid encore.

Alors c’est qu’elle tremble un peu derrière ses regards. Battements de paupières, moue des lèvres, visage qui tangue, se penche légèrement sur la gauche, puis sur la droite, se soupèse en une marchandise déjà trop tâté de toutes les pupilles, lorsqu’en silence, elle fixe ce reflet qui n’est plus le sien. Ne l’as peut-être jamais été. Après tout, qui saurait vraiment voir une morte-vive, copie sans saveur d’un autre cœur qui n’avait jamais été ?
La vérité c’était que derrière ses masques, elle en devenait plus seule encore.

Alors elle tangue, hébétée par cette image qui la fixe, cet autre elle de toutes pièces qui lui arrache les cils, et lui dévore la rétine, plus nue que jamais sous les autours que seuls ses yeux déchirent. L’Enfer ne tenait que dans la solitude d’un regard.

Alors c’était claquements de talons, son sac serré contre elle, les volants de sa robe noire le long des trottoirs d’un Cassandre déserté de vie, où chacun avait fuit vers un destin qui n’était plus le sien, et l’appel désespéré de ses pas sur le trottoir, plus vite, plus vite, il ne faudrait fâcher le roi. Si seulement cet idiot de Clarence ne lui avait pas demandé de faire le ménage avant de partir.
Lorsqu’elle pénètre dans la grande salle, la nausée la prend soudainement.

Un loup noir sur le visage elle s’avance entre les masques et les mascarades, les rubans et les dorures, les papillonnements de cils, les froissements de robes, les vies brisées qui tourbillonnent, entre ce luxe suppurant ; étalé sous le regard de celui savourant la valse de ses pantins entrechoqués jusqu’à la déchirure, de ces vies déviées de leurs cours, n’avançant que d’avantage vers un final interminable. Et c’est qu’il était drôle cet étrange personne, roi d’un monde où les mots n’étaient maîtres que de leurs maux, où les pages se terminaient plus vites qu’elles ne se traçaient au fil des plumes.
La vérité c’est qu’elle sombre entre tous ces regards qui la dévorent.
Pourtant, quand elle la voit, c’est un peu tout qui disparait.

C’est qu’elle serait là, presque un peu trop fière pour ne pas en être habituelle, malgré la robe qu’elle aborde. C’est qu’elle est là, dans son regard que le masque ne parvient à faire baisser, dans sa bouche que plus ne rien ne déchire si ce n’est ses baisers, dans les cris muets de la foule, jetés sur son visage masqué, mutilé, que seul son nom parvient à faire taire. C’est qu’elle était là, telle qu’elle le serait, et l’avait toujours été. La damnation était un souffle extasié, un baiser volé, un regard ensanglanté, une chevelure effleurée, une vérité hurlée, dans son plus profond murmure.
Seuls les bourreaux étaient dignes d’être aimés.

En silence elle s’avance. Son regard dans le sien comme un appel. Tête plongée à travers l’abîme. Alors ma folie, ma pire égérie. On tombe ?

-Cette couleur ne sied vraiment pas à votre teint.

Moue dédaigneuse, pupilles qui se baissent pourtant, c’est qu’elle la dégoûterait presque avec son élégance et son assurance tapageuses, celles de ceux qui savaient dévier le cours des choses … avant d’y replonger tête la première. Et peut-être était-ce cela sa pire rédemption, lorsque dans un cri muets, ses lèvres ne venaient mordre celles de la jeune femme lui faisant face. Savoir qu’à travers sa chute, deux autres chairs calcinées seraient toujours à serrer. D’un geste mal assuré, elle saisit une mèche brune, qu’elle laisse glisser entre ses doigts.

-Sortons. Cette foule me dévore, il. Il y a tant de vides sur les visages.

Et lorsque ses doigts viennent saisir les siens, elle sait déjà que tout est terminé.
 
Noctem Fabula
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MessageSujet: Re: CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille   CARNAVAL, SUJET GLOBAL ▬ Scintille, fourmille et babille - Page 2 Empty10.05.12 20:19


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Le Roi fit un geste de la main.
La musique s'arrêta brutalement sur un fa bémol qui s'incrusta dans les tympans et pénétra les consciences. Peut-être était-ce la dernière note de musique que l'on entendrait à Cassandre. Peut-être était-ce le Prélude à la Mort de nos âmes ou la première note d'un long Requiem chantant notre fin à tous. Des pas de danses épars claquaient sur le sol.
Les regards se tournèrent vers lui ; les sourires s'étaient perdus.

— Ce bal se clôt ici, j'en ai assez vu.

Il y eut un moment de flottement. Comment devait-on sortir de la salle ? Se presser aurait porté préjudice ; traîner ne semblait pas de meilleure augure. Des regards perplexes se croisèrent et devant l'agacement du Roi face à cette amorphie populaire, des visages masqués prirent l'initiative de diriger la foule vers la sortie. Lentement la salle se vida tandis que Noctem demeurait là.
Un sourire tordit lentement son visage tandis qu'il observait ses pions grossièrement masqués passer la porte de sortie. Observer ses petits jouets défiler les uns après les autres avait été plutôt amusant ; mais le plaisir ne faisait que s'amorcer.

Il avait un mauvais pressentiment et son sourire s'agrandit lorsqu'il se fit la réflexion que le jeu commencerait maintenant.
 
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